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plus ancienne désignée par les paléographes sous le nom de minuscule massive. Vu du premier au 44 folio, c'est le caractère Ludovicien qui commença à être en usage. sous Saint-Louis. Il ne renferme aucun ce, aucun point sur les i; elle comprend ici les diplômes du 12° siècle et un du 13° siècle.

La seconde minuscule employée dans le manuscrit est moins forte, moins pure et moins ancienne que la première; elle domine depuis le folio 47 jusqu'au folio 67, et comprend tous les diplômes du 13° siècle.

Vient ensuite une petite minuscule fine et arrondie dont les contours trahissent déjà les tendances à la cursive; nous n'avons de cette écriture que deux bulles des papes Alexandre et Adrien.

Enfin la quatrième espèce de minuscule est la minuscule mélangée qui se hérisse d'angles, de pointes, de queues, mais qui est encore éloignée de la cursive.

2. Minusculo-cursif. Une charte du comte Yves de Nesle, et les deux inventaires des possessions de SaintLigier deseur Espaingni appartiennent évidemment au minusculo-cursif. La corruption de la langue n'est pas moins sensible à cette époque que l'altération du caractère (14° siècle.)

3. Cursive. Enfin deux chartes datées de 1489 et écrites en cursive, nous donneraient une idée parfaite de la décadence complète de l'écriture au 15° siècle, si des notes indéchiffrables écrites en marge au 16° siècle n'en offraient une idée plus fidèle encore. Toutes les chartes du 12e siècle commencent par de magnifiques initiales enluminées de couleur d'azur ou de vermillon.

Parmi les questions intéressantes que présentent l'étude de ce manuscrit, il en est une que l'on se contentera d'indiquer ici.

Une des plus importantes révolutions qui s'opéra dans la société et l'agriculture au moyen-âge, ce fut celle de

la rédaction difficile des archives publiques en langue vulgaire; on assigne généralement le 13e siècle pour époque de cette innovation, mais il est certain que l'introduction de la langue romaine dans les titres civils dut nécessairement varier selon les lieux et la circonstance. Or, nous pouvons assurer qu'à Soissons ce fut vers 1239 qu'eut lieu ce changement; ce fut du moins vers cette année que pour la première fois nous voyons apparaître le français dans les chartes, et que Geoffroy, prieur de Saint-Léger, Jean de Nesle, comte de Soissons et l'évêque, Jacques de Basoches écrivirent pour Saint-Léger leurs chartes en cette langue.

M. l'abbé Poquet soumet les questions suivantes à la Société et prie chaque membre de vouloir bien y répoudre (1). Ces renseignements sont demandés au secrétaire pour un ouvrage qu'on se propose de publier très-prochainement, ayant pour titre: Recherches historiques et littéraires sur le dialecte picard ancien et moderne, suivies d'un glossaire étymologique et comparatif du patois picard.

1° Quels sont les caractères littéraires et grammaticaux du patois soissonnais?

2o Eu quoi sa prononciation diffère-t-elle du patois vermandois ?

3o Donner la liste des mots picards autochtones au Soissonnais (2).

(1) Les personnes qui s'occupent de l'étude de dialectes anciens, Picards, Soissonnais, Laonnois, Ardennais, Champenois, peuent aussi adresser les réponses qu'elles auraient à faire à ces diverses questions au secrétaire de la Société. On est prié d'affranchir.

(2) Chaque contrée, chaque village a des mots qui lui sont exf'usivement propres, et ce sont ordinairement les plus curieux;

4. Quelles sont dans le département de l'Aisne les limites géographiques de la langue picarde?

5o Connait-on des chartes, des poésies, des chansons anciennes ou modernes en patois soissonnais?

6° Quels étaient au moyen-âge les noms et la valeur des mesures soissonnaises ?

7° Quels sont les proverbes moraux et locutions proverbiales du Soissonnais ?

8° Quels sont les proverbes, dictons, sobriquets historiques relatifs aux villes, aux villages et aux grandes familles du Soissonnais ?

9° Quels noms portaient au moyen-âge à Soissons, à Laon les diverses corporations de métiers ?

10° Quel est le sens précis des mots bernaoule

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M. Williot fait l'exhibition d'une cuillère en bronze, d'une fourchette et d'un vase en os, et d'autres petits vases nommés des graissets trouvés dans une sépulture en pierre, sur le versant occidental de la montagne qui s'avance en forme de promotoire entre Cuffies et Pommiers.

Il paraîtrait que divers objets funèbres et militaires ont déjà été trouvés en cet endroit qu'on désigne comme un camp romain, mais qui pourrait bien être un camp espagnol du 16 siècle, comme les trouvailles semblent l'in-. diquer.

M. de Laprairie montre aussi une petite cuillère circulaire en os, deux stylets, une épingle à cheveux recueillis dans la démolition d'un vieux mur, ainsi qu'une monnaie. de Théodose et d'Antonin.

La découverte de ces divers objets constate de plus en

car ils conservent mieux les termes de leur origine romaine ova celtique.

plus la certitude de nombreuses habitations romaines qui couvraient toute la plaine de Saint-Crépin-en-Chaye.

M. de Bussières donne quelques renseignements sur la chaussée romaine qui longeait cette plaine, et près de laquelle on a mis à jour des anneaux, deux figures ailées chargées de pampre représentant Mercure ou Priape,

Le Président,

DE LAPRAIRIE.

Le Secrétaire,

L'Abbé POQUET,

DE LA

SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCAÉOLOGIQUE

DE

SOINSON.

QUATRIÈME SÉANCE.

Mardi 3 Avril 1849.

Présidence de M. de Laprairie.

COMMUNICATIONS.

M. Perin annonce qu'on vient de découvrir des tombeaux en pierre près de Bassoles, canton de Coucy, dans un lieu dit le mont de la Bataille. Il paraît que le gisement de ces tombes offre une disposition analogue à celle dont parle Guibert, de Nogent, liv. 2, ch. 1. Elles sont toutes placées en demi-cercle et convergentes vers le centre (in modum Choru/æ), rangées en chœur ou ronde de danse, autour d'un cercueil principal (1).

M. Perin propose de créer une nouvelle série de membres correspondants auxquels on pourrait donner le titre de membres associés. Cette proposition ayant besoin d'être examinée, la solution en est renvoyée à une autre séance.

M. de Laprairie rapporte qu'il a lu dans le cartulaire

(1) Voir Bulletin, t. 1, p. 85.

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