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› riches et très élégants, travaillés de ses propres

› mains. › (1)

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En 1690, Annibal d'Estrées, devenu seigneur de Berzy, tenta de transporter, à Cœuvres, le chapitre de Berzy ; mais il ne put réaliser son projet. (2)

Le chapitre de la cathédrale de Soissons, qui présentait à la cure de Berzy, partageait, avec les religieux de Saint-Médard, la dime de la commune, dont, cependant, une faible partie avait été cédée au curé.

ÉGLISE.

Il est une surprise que l'on éprouve souvent lorsque l'on parcourt notre pays, c'est de trouver, dans un village qui n'a pas et n'a jamais pu avoir une grande importance, un monument charmant, orné de nombreuses sculptures, et où l'on n'a rien négligé pour le rendre digne du Dieu qui y est adoré. Ici, cela s'explique naturellement par l'existence dans les mêmes lieux d'un château, qui n'a pas dû cesser d'appartenir à de puissantes familles.

Extérieur.

L'orientation de l'église de Berzy, ce qui est rare, est à peu près parfaite.

On a souvent traité la question de l'orientation des églises; mais pour la résoudre d'une manière satisfaisante, il aurait mieux valu moins disserter et plus vérifier; c'est ce que j'ai fait, et pour moi, il résulte de mes observations, sur un assez grand nombre d'églises : 1o que la direction vers l'orieut est rarement parfaite; et 2o que l'on s'en est beaucoup écarté, lorsque la disposition du

(1) Mémoires manuscrits du chanoine Cabaret. Tome II. (2) Mémoires manuscrits du chanoine Cabaret. Tome и.

terrain présentait des difficultés (1). La conséquence que je tire de ce fait bien constaté, c'est que l'orientation des églises pendant les 11, 12, 13, 14e et 15° siècles était un principe, il est vrai, mais un principe élastique.

A son extérieur, l'église de Berzy est entièrement romane, non pas dans le genre lourd, écrasé et massif de la période des 10 et 11e siècles, mais dans le style élégant et fleuri du milieu et de la fin du 12o. D'ailleurs, l'ogive qui vient se montrer à l'arc triomphal du chœur accuse évidemment cette dernière date.

Une seule porte à plein-cintre s'ouvre dans le pignon de l'ouest pour donner entrée dans l'église. La baie, loin d'en être surbaissée comme il arrive fréquemment lorsqu'il s'agit de ce genre d'édifice, s'élève dans de belles proportions. Son cintre, orné d'archivoltes, repose sur trois colonnettes annelées; le tout est couronné d'un cordon de rinceaux très-bien exécutés. Dans le gable, l'architecte a placé une simple fenêtre romane, ornée de quatre colonnettes annelées. Encore au-dessus de cette fenêtre, il existe une autre baie qui semble avoir servi de porte à un pont qui serait venu y aboutir, et qu'on y aurait jeté autrefois d'une galerie placée au haut de l'angle du mur sud-est du château (2).

Les murs de la nef et des bas côtés n'offrent rien de remarquable. Les corniches qui supportent le toit ne présentent aucune ornementation; il y a tout lieu de croire qu'elles ont été refaites à une époque assez récente. Une tour carrée s'élève sur le transept, ou plutôt sur

(1) La cathédrale de Soissons dévie un peu vers le nord. L'ancienne abbatiale de Morienval est tournée vers le nord-est. Léglise de Laffaux (12° siècle), celle de Vassemy, et beaucoup d'autres, ne sont pas exactement orientées.

(2) La distance, entre l'église et ce mur, est de huit mètres environ.

la place où devraient s'allonger les bras de la croix; elle n'a pas une hauteur considérable, mais elle est d'une belle construction. On peut supposer, avec assez de vraisemblance, qu'elle a été pendant longtemps surmontée d'une flèche en pierre. Chacune de ses quatre faces porte deux fenêtres avec moulures et colonnettes. Les contre-forts sont également ornés de colonnettes qui règnent avec celles des fenêtres.

L'église se termine par une petite abside en cul de four dont la double corniche est formée d'un cordon de feuilles entablées, et d'une rangée de têtes saillantes d'hommes et d'animaux; enfin un fronton triangulaire faisant saillie donne une espèce de prolongement à l'abside. La fenêtre de ce fronton, ainsi que les deux autres de l'abside, ont leurs baies ornées d'abord de deux tores, puis d'un cordon on guirlande de quatre feuilles, et enfin d'un troisième tore, plus gros que les deux premiers (1). Pour compléter l'ornementation de cette partie de l'église, une corniche de rinceaux et de petites têtes saillantes bien fouillés et très-finement travaillés règne au-dessus des larmiers des contre-forts, et suit le contour des fenêtres; enfin les angles du fronton ont reçu deux colonnettes dont le chapiteau est formé d'une tête dont la bouche énorme porte d'un côté un petit animal ras, lièvre ou lapin, et de l'autre deux serpents.

Quand après avoir gravi la montée longue et fatigante qui conduit au village de Berzy, on arrive au pied de la tour et de l'abside de son église, on s'arrête avec un véritable plaisir pour admirer ces pierres si bien appareillées, ces moulures si bien profilées, ces sculptures si délicatement sculptées; en un mot, tout cet ensemble si pur d'un des plus charmants monuments de l'architecture romane.

(1) Le tout sans chapiteau.

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Vue de la Tour et de l'Abside de l'Eglise de Berzy.

Paris Lith Augustie Bry r du Bae 142.

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