de Rozières en compensation de l'usage à eux appartenant dans la forêt de Voas dont ledit Enguerrand avait donné dix muids aux religieux de Saint-Nicolas, réservé cependant à l'abbaye de Prémontré l'usage des dix muids. le long du chemin qui conduit à Crespy.

1271. Sentence arbitrale rendue entre les abbés et religieux de Saint-Jean de Laon; d'une part, et les abbés et religieux de Prémontré d'autre part; par laquelle il est décidé que les religieux de Prémontré ont le droit d'envoyer paître leurs bestiaux dans les bois Saint-Jean, et qu'ils ont le droit d'usage du mort-bois, c'est-à-dire qu'ils ont droit d'en prendre chaque semaine deux voitures attelées chacune de trois chevaux, et quant à la pâture ils ne peuvent y envoyer leurs bestiaux qu'après la cinquième feuillée.

1271. Compromis entre les religieux de Prémontré et ceux de Saint-Jean au sujet des bois de Saint-Jean; les parties promettent s'en rapporter aux arbitres par eux choisis.

1287. Sentence arbitrale qui règle que les évêques de Laon n'ont aucun droit à prétendre sur les biens des environs de Prémontré.

1288. Restitution faite à l'abbaye de Prémontré par le seigneur, évêque de Laon, des bois que les gens avaient abbatus dans la vallée de Prémontré, au lieu dit en Moulleval.

1303. Promesse faite par M. Jehan de Fely, chanoine de Laon, aux abbés de Saint-Vincent de Laon et à l'abbé de Cuissy de réparer les dégâts et fractures faites tant au moulin de Licubin qu'au canal, haies, vignes et édifices d'iceluy, et de faire remettre le tout à ses frais et dépens au premier état et dû, et après toutes ces réparations faites, il prie Messieurs les abbés de Saint-Martin de Laon d'assoupir les contestations qui s'étaient élevées à ce sujet

entre le seigneur, évêque de Laon, et Messieurs de Prémontré.

4313. Sentence des commissaires nommés par le roi qui juge les contestations entre l'évêque de Laon et les religieux de Prémontré, au sujet des moulins de Licubin et d'Achery.

1325. Chartes de Guillaume de Coucy qui, en alhérant à la sentence arbitrale entre lui et les religieux de Prémontré prononcée par M. Thomas de Marfontaine, consent de livrer voies et passages auxdits religieux par toute la forêt de Coucy.

4465. Confirmation du droit d'usage avec faculté d'y mettre deux cents porcs, cent dix bœufs, vaches ou veaux, cinquante juments ou poulins, deux cents bêtes blanches, huit vingt bêtes ou aumailles.

1484. Concordat d'amitié perpétuelle entre le chapitre de Laon et l'église de Prémontré.

1638. Arpentages des prés et terres des environs de l'abbaye de Prémontré.

1669. Societas monasterii S. Amandi cum religiosis premɔntensibus.

1693. Procès-verbal des désordres arrivés en l'abbaye de Prémontré la veille de la Saint-Jean par un grand orage qui a causé dans l'abbaye et aux envirous des ravages affreux.

Le Président,

DE LAPRAIRIE.

Le Secrétaire,

L'Abbé POQUET.

Nomination de membres.

Mil. l'abbé LEFÈVRE, directeur de la maîtrise de Soissons. LEGRIS, avocat, menibre du conseil de fabrique de la

cathédrale.

GUYOT, curé de Crouy.

GAILLOUZEAU BE VILLEPIN, artiste à Paris.

Sont admis et proclamés membres de la Société.

OUVRAGES OFFERTS.

Travaux de l'académie de Rheims. 4e numéro ; in-8°. Mémoire de la Société archéologique de la Somme; in-8°. 1858.

Mémoire de la Société d'émulation d'Abbeville de 1844 à 1848.

Introduction de dom Lelong sur l'Histoire générale de la Picardie; in-4°.

Classement et remerciments.

M. l'abbé Poquet dépose sur le bureau le projet de diplome de la Société et en explique la composition.

Le frontispice représente un bénédictin écrivant les archives de la province. Dans le lointain on découvre le cloître de Saint-Jean-des-Vignes; au-dessus cette devise: Ruinas antiquas erigent. Le but de la Société est en effet de faire connaître, de conserver à la postérité les débris de tous les âges. De chaque côté du frontispice les deux littérateurs les plus célèbres du département, Racine et La Fontaine. A côté d'eux et comme leur formant cortège les noms fameux de Divitiae, de Clovis, de saint Remi, de Nivelon, de Guibert de Nogent, de Gautier de Coinsy, de Dormay, de dom Lelong, d'Harcigny, de Lecat, de Robert de Coucy, d'Héricourt, de Serrurier, d'Enguerrand, d'Anselme, de Condorcet, de Latour, de Lenain, de Cotte, de Vatable.

On le voit, les armes, la littérature, les arts, les sciences, la magistrature, l'histoire, la philosophie, la royauté, le clergé, la médecine, la poésie, la peinture, ont leur représentant dans ce choix impartial. Viennent ensuite dans des encadrements feuillagés les monuments les plus imposants, la cathédrale de Laon, les tours de Saint-Jean, les ruines du château de Coucy et de Château-Thierry, les hôtels-de-ville de Saint-Quentin, une maison en bois, le dolmen de Vaurezis et le théâtre romain de Soissons, les tombes de Clotaire et de Barthé lemy, évêque de Laon, les sceaux de Mathilde et de l'abbé de Valsecret, la carte du département et les monnaies frappées à diverses époques; puis les blasons et les armoiries des villes, des convents et des familles les plus distinguées. Ce diplome qui a coûté plusieurs mois de travail, est lui-même un monument une nouvelle consécration des souvenirs nombreux qui nous environnent et dont nous sommes chargés de perpétuer la mémoire.

La Société aurait bien désiré qu'un semblable travail pût être confié à un de nos grands artistes, mais ses ressources ne le lui ayant pas permis, elle a été obligée d'en remettre l'exécution à un jeune sourd-muet de SaintMédard qui a toujours mis à la disposition de la Société sa bonne volonté, sa patience et son désintéressement.

La Société adopte le projet et en remet l'exécution et les corrections au jeune Villain de Saint-Médard.

M. Deviolaine, ancien possesseur de Prémontré, dans une lettre au secrétaire, lui transmet les renseignements suivants :

< Monsieur l'abbé,

› Aux anciens titres, renseignements et notes sur Prémontré que j'ai eu l'honneur de vous remettre, vous trouverez des citations dans le Dictionnaire de Trévoux, tome VI, pages 967 et 968; ces titres confirment avec l'examen des lieux que, dans l'origine de la fondation par saint Norbert, la maison de Prémontré était au fond de la vallée, et que le marais flottant dont il est question dans l'Histoire de Prémontré prouve encore aujourd'hui que ce local a été changé pour celui où se trouve maintenant l'abbaye, bâti au-delà de la montagne bien moins sauvage que la vallée choisie d'abord par saint Norbert.

› On y parvenait par des chaussées établies au milieu de ces marais, l'une d'elle est encore très bien conservée dans l'étang du grand Hubertpont, ainsi que les vestiges d'un chemin bien empierré sur la lisière des bois de Prémontré, à peu de distance du fond de la vallée qui conserve encore aujourd'hui le nom de Bain des Dames.

› Serait-ce pour rappeler, comme le dit l'histoire, que des couvents de femmes Prémontrées étaient établis à côté de cenx des hommes vers l'origine des fondations, et supprimés en France en 1137?