vous agréer, et si la bonne volonté de l'artiste fait excuser l'inexpérience de l'écrivain.

2 Mars 1850.

COMMUNICATIONS.

M. le président informe la Société qu'une découverte importante vient d'avoir lieu sur le territoire de Champlieu (Oise), et qu'il a prié M. Clouet de vouloir bien prendre tous les renseignements désirables. Même recommandation a été adressée à M. de Tugny à Beaurieux pour surveiller les fouilles qui doivent avoir lieu au camp de Saint-Thomas, à quelques lieues de Laon. Il paraît qu'on a trouvé une pinte et quelques médailles romaines. M. Parizot annonce que les fouilles ont cessé, mais il n'en connaît pas les résultats.

M. de Laprairie fait passer sous les yeux de la Société plusieurs médailles trouvées dans le jardin de M. Allard, jardinier à Chevreux. Parmi ces monnaies en argent du règne d'Henri II, on voit une monnaie gauloise en or,. affrontée d'un cheval sauvage.

M. Husson, curé d'Arcy, montre-aussi plusieurs pièces de monnaie (1) provenant du cimitière d'Arcy, si célèbrepar ses sépultures. Deux de ces médailles sont gauloises, l'une en potin représente d'un côté une chimère, de l'autre un sanglier. Une autre est en bronze et porte une tête radiée et un oiseau. Une troisième plus petite est percée d'un trou par le milieu. La quatrième est un poids. qui paraît du 13 siècle. Le sujet est un lion couché sous. un portique ogivale à fronton géminé.

M. Vatelet dépose sur le bureau un vase en cuivre semblable à une aiguière trouvée dans les environs de Vervins. Ce vase d'une physionomie toute romaine est

(1) Ces monnaies n'ont pas été trouvées dans les tombes si nombreuses du cimetière d'Arcy.

malheureusement dans un état très fruste, à l'exceptiou de l'anse et du bec qui paraissent plus modernes, et qui sont dans un état de conservation qui contraste avec le reste du vase. Les parois intérieures sont chargées d'un sédiment calcaire assez épais.

Quelques renseignements sur les découvertes d'objets romains par M. de Villermont.

N° 4. Il est à remarquer que le vase orné de dessin en relief qui ressemble aux feuilles de lotus est le seul de ce genre qui ait été trouvé; il ne porte aucune marque de fabricant. La poterie en est très fine et la forme très gracieuse. C'est heureusement le mieux conservé de tous. Les deux vases nos 2 et 3 portent les marques du fabricant. Dans le premier cette marque consiste en deux lettres impossibles à déchiffrer, et dans le second en un nom entier, mais illisible, tracé au milieu d'un double cercle. Le vase en poterie grossière, moitié blauche ou plutôt grise, et moitié noire, est le seul près duquel on ait trouvé un couvercle encore plus grossièrement fait que le vase. J'ai rencontré dans mes fouilles un vase de la même forme, mais plus grand et de poterie grise plus fine, qui contenait des cendres et des os calcinés. Je suppose que c'étaient les restes de quelque chef, puisque tous les autres contenant des cendres humaines étaient tout bonnement de grossières assiettes dans le genre des assiettes de cuisine des plus pauvres paysans.

Le vase de couleur no 5 orangée dont je vous envoie le dessin est remarquable en ce que la matière dont il est composé est une matière colorante et qui se dissout dans l'ean froide. Il est aussi unique dans la collection de ceux qui ont été trouvés dans ces fouilles. Je n'ai pu joindre malheureusement à ces dessins ceux des vases mortuaires, des amphores et des lacrymatoires qui sont