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en fut déterminé, dans les premiers jours de septembre, par l'abbé du Mont-Saint-Michel, et par Raoul Le Sage, membres du Conseil (47).

Le mandement du roi pour la levée des 60,000 1. est daté de Paris, du 12 octobre: les deniers devaient être recueillis avant la Toussaint.

Dans la même assemblée, les états votèrent une aide de 180,000 1. t. payable en trois termes, fixés au mois de janvier, au mois d'avril, au mois de juillet 1425 (48).

Il faut ajouter à cela une crue de 6 l. ordonnée par le roi, pour une année, sur chaque muid de sel vendu dans les greniers de la Normandie et pays de conquête (49).

Les habitants de la vicomté de Coutances eurent, en outre, à supporter pour leur part une imposition de 901 l. 17 s. t. en argent, et de 885 l. 13 s. t. en vivres pour le paiement des gages et regards de Laurent Haulden, écuyer, commis depuis quelques mois à la garde de Tombelaine, avec 30 hommes d'armes et 90 archers à cheval, pour surveiller les Français du Mont-Saint-Michel. Il est assez probable que ce n'était là qu'une partie d'une aide imposée d'office, dont nous voyons au mois d'octobre un messager porter les commissions aux élus et aux vicomtes de Caen, Condé, Vire, Mortain, Bayeux, Exmes, Argentan et Alençon (50).

(47) Bib. Imp, 361, 362.

(48) Bib. Imp., Gaignières, 2759. Déclaration de l'assiette de la taille qui eut cours au mois de janvier 1424 en la vicomté d'Auge. Arch. de la S.-Inf., ETATS, nos 15, 17.

(49) Bib. Imp., 9436 [4], 423.

(50) Ibid., 9436 [4], 419.

1425

Les états de Normandie furent, cette année encore, convoqués à Paris, par-devant le duc de Bedford (51); ils votèrent une aide 160,000 1. t., payables en trois termes, « pour le paiement des gens d'armes «<et de traict ordonnez par le roi, tant pour la garde « et seurté du païs, comme pour tenir les champs, << et recouvrer les villes et places dudit seigneur occupées par les ennemis; » notamment pour l'entretien de 400 lances qui devaient faire la conquête de l'Anjou et du Maine. Le dernier paiement, de 60,000 I., fut effectué au mois de juillet 1426.

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Il ne faut pas confondre avec ces états une assemblée de prélats et de notables de France et d'Angleterre, convoquée à Paris vers la même époque, pour donner avis, en présence du Grand Conseil, sur le défi que duc de Bourgogne avait adressé au duc de Glocester.

Indépendamment de l'aide de 160,000 1., le roi, de son autorité, fit asseoir sur les habitants du bailliage de Caux une somme de 2,000 1. t. pour les travaux du château de Harfleur.

Il est fait mention dans des lettres de Henri VI, du 14 avril 1431, d'une aide de 120,000 1. t. octroyée par

(51) Arch. de la S.-Inf., ÉTATS, nos 18, 21. Arch. Imp., K, 648. « Quittance donnée par Pierre Surreau à Richard Heming« bourgh, vicomte d'Argentan, de 1,000 l. pour convertir au paie«ment de 400 lances, ordonnées pour tenir les champs en la con« quête d'Anjou et du Maine. 25 avril 1426.»

les états en l'année 1425; ni le lieu de la session, ni le mois ne sont indiqués (52). Il est vraisemblable qu'il y a là erreur, et qu'on a voulu faire allusion à l'assemblée de 1426.

1426

Cette année, en effet, au mois de septembre, une aide de 120,000 1. t. fut accordée par les états, réunis à Mantes sous la présidence du chancelier (53); ils s'ouvrirent le 15, et furent clos certainement avant le 21, puisque ce jour-là Raoul Roussel, qui y avait assisté comme maître des requêtes, reçut du receveur général, Pierre Surreau, l'indemnité à laquelle il avait droit pour ses vacations (54).

1427

A la même époque, le même subside fut voté par les états assemblés à Rouen (55); il dut être employé << au paiement des gens d'armes et de traict, ordon<< nez pour ceste année à la garde des bonnes villes « et forteresses des duchié et pays de conquête, et à « expulser les brigans, ad ce que les bons et loyaulx << subgets dudit seigneur, demourans en iceulx, << pussent faire seurement leurs marchandises et la

(52) D. Lenoir, 65.

(53) Bib. Imp., S. F., 4770. Arch. Imp., K, 648.

(54) Bib. Imp., S. F., 4770. Quittance du 21 septembre 1426. (55) Arch. de la S.-Inf., ÉTATS, nos 22, 23.

«bours. » Le premier paiement, de 63,000 1., dut être fourni avant le 15 décembre 1427, conformément aux lettres du roi, données à Rouen le 22 septembre précédent; le régent, le chancelier de France et Nicole Habart, évêque de Bayeux, assistaient à ces états, dont la durée est certainement comprise entre le 5 et le 26 septembre (56).

On y fit un nouvel appel au dévouement du clergé. Dès le 24 du mois d'août, Bedford avait écrit aux chanoines de Rouen, et probablement aux autres communautés ecclésiastiques, pour leur annoncer que, dans un but d'intérêt général, une assemblée serait tenue le 8 du mois suivant; il invitait les chanoines à s'y faire représenter par deux délégués. A l'assemblée, le commissaire du roi exposa qu'il était nécessaire, pour assurer la conservation du duché, de lever sur le clergé une somme de 20,000 1. t., payable dans un an. Les députés du chapitre de Rouen en référèrent à leurs commettants et les prièrent de leur tracer la ligne de conduite qu'ils avaient à tenir. Le chapitre, toujours prudent, leur recommanda d'observer avec soin de quelle manière les prélats, qui devaient voter en premier lieu, accueilleraient la demande du gouvernement; dans le cas où ils les verraient chercher des excuses pour se dispenser du subside, ils devaient résolûment se mettre à leur suite; que si, au contraire, la majorité paraissait favorable à la demande, il ne fallait pas résister de front, mais se borner à la déclaration suivante : « Dans une affaire « de cette importance, qui intéresse tout le clergé

(56) Bib. Imp., Gaignières, 151. Quittance de Nicole, évêque de Bayeux, 2 octobre 1427.

« normand, il n'est pas permis à un si petit nombre << de représentants d'engager les absents. D'ailleurs, « une autorisation du pape serait indispensable, et «< il ne paraît pas qu'on l'ait obtenue. Pour procéder «< comme il convient, il n'y a qu'une voie à suivre : « faire convoquer par les évêques les ecclésiastiques « de chaque diocèse; recueillir les observations et « les remontrances exprimées dans ces assemblées « particulières, et les soumettre ensuite à l'examen « d'une assemblée générale et régulièrement com« posée (57). » Nonobstant ces objections, le dixième fut voté; mais le duc de Bedford ne crut pas pouvoir s'abstenir de recourir à l'autorité du saint-père. La perception fut différée jusqu'à ce que la bulle qui approuvait l'octroi fût venue de Rome.

Dans la même année, les états accordèrent une aide de 50,000 1. t. pour le recouvrement de Pontorson. Ce renseignement nous est fourni par une quittance donnée par Pierre Surreau à Jean Gourdel, vicomte d'Evreux, le 10 septembre 1427 (58). Malheureusement cette pièce n'indique pas à quelle époque ni dans quelles circonstances cette aide fut votée.

1428

En 1428, nous avons à signaler deux conventions générales des états: la première eut lieu au mois de

(57) Arch. de la S.-Inf., Reg. capitulaires de Notre-Dame de Rouen; 16 septembre 1427.

(58) Bih. Imp., S. F., 4770.

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