d'Estouteville, qui est ecclésiastique et légat de nostre Saint-Père, venist pardeçà, mondit seigneur sera content d'appointier aveuc monsr. le cardinal sur toutes les choses qui touchent l'esglise, en manière que nostre Saint Père et les parties se debvront estre contentes par raison. Au regard de l'article faisant mencion de ma très-redoubtée dame madame la princesse, mondit seigneur est bien esbahi qui a informé le roy de telz choses, et poeut penser que monseigneur le souffriroit bien envis, et sur ce on a dit ausdis seigneurs de Torcy et de Monstreau ce qu'il en est. Au regard de l'article faisant mencion de ceulx qui sont venus servir mondit seigneur et aultres qui se trouveront chargiés d'avoir commis à l'encontre du roy, en vérité monseigneur cuidoit, pour les bonnes parolles qui lui avoient esté rapportées, que toutes choses passées fussent oublyées, et pour ce que ledit article est bien général, telement qui se poeut beaucoup d'interprétacions, qui par aventure le tamps à venir porroit estre cause de plusieurs couroux et desplaisir, à quoy, s'il est possible, mondit seigneur volroit obvier de tout son cœur. Supplie au roy très humblement qu'il lui plaist que tout soit oublyé jusques à ceste heure, et mondit seigneur l'asseure de d'ichy en avant, quelque nécessité qu'il doye avoir, et se deust-il servir des plus estranges du monde, ne requeullera homme sinon en la fourme qu'il plaira au roy; et en tant qu'il en porroit avoir mesprins, mondit seigneur supplie le roy le plus humblement qu'il poeut qu'il lui plaist lui par donner. Au regard de l'article faisant mencion que monseigneur se gouverne bien et honnourablement, c'est la chose au monde que mondit seigneur a plus désiré et désire le plus supplie au roy qu'il luy plaist avoir regard à ce qu'il faisoit de mieulx qui poeut et de pou de chose, aussi des rappors que on feroit au roy du contraire, qu'il luy plaist oyr tousjours mondict seigneur en ses excusacions avant que les croire, car mondit seigneur ameroit mieulx morir que à son povoir il ne vesquit honnourablement, et tousjours mettre paine de toute sa puissance de le faire en manière que le roy aura cause d'estre content de lui. Au regard de l'article faisant mencion se le roy avoit aucun malcontentement qu'il le mettera hors de son cœur et l'amera come père doibt faire filz, mondit seigneur le remerchie tousjours plus humblement et lui supplye que ainsi le voeuille faire et qu'il se congnoisse par effect, et ne cuide point mondit scigneur avoir fait ne n'a intencion de faire à son pouoir chose parquoy on puisse natter en raison envers le roy; toutes voyes, de toutes choses que mond. seigneur saura en quoy le roy aura plus de desplaisance, est prest de lui en requerre pardon ainsy qu'il luy plaira. Au regard du derrain article, que le roy tient monsr. pour excusé de sa venue devers lui, attendu les causes exposées par ledit seigneur de Monstreau de par mondit seigneur, monseigneur pareillement l'en remerchie très humblement de ce qu'il luy plaist en estre content, en lui supplyant le plus humblement qu'il poeut qu'il lui plaise tousjours avoir la personne de mond. sgr. pour recommandé, et maintenir en sa bonne souvenance, grâce et liberté, et à l'ayde de Dieu mondit seigneur mettera poene de toute sa puissance de servir, obéir et complaire ou roy son père en toutes choses qu'il porra savoir lui estre agréables. Et de tout sera le roy assuré ainsy qu'il lui plaira. Fait à Viene, le x1 LII. Signé Bourre. jour d'octobre quatre cent (quatorze cens) et (Extrait des registres aux chartes et ordonnances de l'hôtel de ville d'Amiens, ms. de la bibliothèque de M. H. Dusevel, fol. 321 et 322.) N LI. INSTRUCTIONS DU ROI CHARLES VII A MONSEIGNEUR DE TORCY. Extrait des archives de l'hôtel de ville d'Amiens, COMMUNIQUÉ PAR M. DUSEVEL, CORRESPONDANT DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. VERS 1452. Instructions à monseigneur de Torsy, maistre des arbalestriers de France, et à messire Jehan de Jambes, seigneur de Monstreau, premier maistre d'hostel du roy nostre sire, de ce qu'ilz ont à dire de par ledit seigneur à monseigneur le Daulpin (Louis XI), sur ce que ledit seigneur de Montreau a rapporté au roy de par mondit seigneur. Et premièrement, lui dirons que le roy a sceu, par le rapport qui lui a esté fait par ledit messire Jehan de Jambes, la bonne disposicion de mondit seigneur le Daulphin et le bon vouloir qu'il a d'obéyr et faire entièrement et tout ce qui sera au plaisir du roy, dont il a esté bien joyeux et content, et pour ce renvoye ledit seigneur de Torcy et ledit messire Jehan de Jambes devers mondit seigneur et lui fait savoir son plaisir et voulenté estre tel qui s'entieut: C'est assavoir que en ensieuant les lois et œuvres des chrestiens rois de France, qui sur toutes choses ont eu Dieu devant leurs yeulz, honnouré l'esglise et le saint siége de Romme, voeult le roy que se mondit seigneur a fait aulcunes choses à l'encontre de l'esglise dont nostre saint père eust cause raisonnable de se doloir, qu'il les répare telement que nostre saint père par raison doibve estre content. Item, et se mondit seigneur avoit fait ou emprins aulcune chose sur ou contre les drois, franchises et libertés des esglises du Daulphiné, le roy pareillement voeult que mondit seigneur le fasse réparer en laissant joïr ceulx desdites esglises des drois et libertés dont raisonnablement ilz doibvent joyr. Item, lui diront que le roy a a esté adverty que combien que maistre Jehan du Chastel ait esté pourveu à l'arcevesqué de Vienne par nostre saint père aprez la résignacion d'icellui archevesque faite par. feu archevesque derrain de ladite esglise, et par ce y ait bon droit et n'ait point de compéditeur, ce néantmoins icellui du Chastel n'a peu joïr d'icellui arceveschié par empeschement que lui fait donner mondit seigneur, mais, qui plus est, mondit seigneur en a prins et fait prendre et lever les fruitz et revenus, et d'iceulx dispose ainsi que bon lui semble, qui est très mal fait, et pour ce lui diront que le roy voeult qu'il fasse réparer par le manière que ledit du Castel n'ait cause de s'en doloir. Item, est venu à la congnoissance du roy que mond. seigneur a prins puis aulcun temps en chà et tient aulcunes places estans au Daulphiné appartenans à l'esglise de Lyon et aux suppostz d'icelle, et pour ce voeult le roy, se ainsy est, qu'il les rende et restitue à ladite esglise. Item, et pour ce samblablement que le roy a esté aulcunement informé que en faisant le mariage de ma très redoubtée dame la princesse sa fille, y a eu aulcunes vyolences, constraintes ou menaches, le voeult que en ycellui cas mondit seigneur l'advertisse se il scet aulcune chose touchant ceste matière, et aussi que quant le roy lui mandera, qui mette paine par toutes voyes et manières licites et raisonnables de faire prendre ou appréhender ceulx qui en seront trouvés coupables. Item, voeult le roy que ung appelé La Varde, lequel est venu ce présent voyage en sa compaignie et avoit le gouvernement aulcunement de ceulx que le grant séneschal de Noirmendie avoit envoyé par l'ordonnance du roy en ce présent voyage, et depuis peu de jours en chà s'est party de la compaignye du roi et tire à Vienne, lui soit rendu et pareillement tous aultres, s'aulcuns en y a qui oroyent délaissié le roy ce présent voyage sans le congié du roy ne de leur chief. Item, parce que le roy a esté adverty que pluseurs, tant de Noirmendie que en Guienne et ailleurs, estans en ses gaiges et sauldées s'en sont partis sans le sceu ou congié de leurs cappitaines ne des mareschaux ou aultres ordonnez par le roy à faire ses monstres et reveues, si que grand partie d'eulz sont tirés au Daulphiné, comme l'en dist, le roy voeult qu'ilz soyent renvoyez à leurs mareschaux, lesquelz ont la congnoissance sur ceulx qui enfraingnent l'ordonnance du soir. Et aussi voeult le roy que s'aulcuns sont trouvez chargiez d'avoir fait ou commis aulcune chose encontre du roy ne de sa seigneurye, que en ycellui cas ne les recoeulle, ne souffre recoeullir ne recepter en ses pays, terres et seignouries. Et généralement voeult le roy que mondit seigneur se conduise bien et honnourablement en ensuivant le train de ses prédécesseurs très chrestiens rois de France, et en manière que la renommée de lui en soit louable tant envers ceulx de ce royalme comme ès pays et royalmes voisins, car c'est une des grandes joyes que le roy porroit avoir que mondit seigneur se conduisist sagement et honorablement en ses fais et affaires. T. II. 25* Item, que en faisant les choses dessusdites par mondit seigneur et soy gouvernant bien, et en obéyssant au roy, se le roy avoit esté aulcunement mal content de lui pour occasion des choses dessusdites le temps passé, le roy les mettera hors de son cœur et les lui pardonne en recoeullent à sa bonne grâce et bienvoeullance comme père doibt faire son filz. Item, et au regard de la venue de mondit seigneur, attendu les causes et raisons exposées au roy par ledit seigneur de Monsoreau, le roy s'en contentera pour le présent. N° LII. LETTRES, MÉMOIRES, INSTRUCTIONS ET AUTRES DOCUMENTS RELATIFS A LA GUERRE DU BIEN PUBLIC, EN L'ANNÉE 1465. CENT TRENTE-NEUF PIÈCES PUBLIÉES PAR M. J. QUICHERAT, EMPLOYÉ AUX TRAVAUX HISTORIQUES. 1. LETTRE DU ROI AU DUC DE BOURGOGNE 1. Odet d'Aydie envoyé auprès du roi par le duc de Bretagne. Commission du båtard d'Armagnac en Bretagne. — Pèlerinage du roi. Fuite de son frère à Nantes. Correspondance des seigneurs de Coetivy interceptée. Rauffet de Balzac envoyé au duc de Bourgogne. Ordre trausmis au seigneur de Belleville en Poitou. 6 MARS. 2 Mon grant compère, le chancelier de Bretaigne et Odet d'Aidie sont venus devers moy de par le duc de Bretaigne pour traicter son apointement, lequel je tenoye pour fait, car ilz m'avoient dit qu'il |