la disette qui sera presque universelle, il sera nécessaire de faire des achapts de bleds beaucoup plus considérables qu'en 1662.

COLBERT.

mon régiment estranger, ni celuy de la compagnie de mon fils.

LOUIS.

LETTRE DE COLBERT.

A Vincennes, ce 17 aoust 1663.

esté

Aussi tost que le courier a arivé, je suis venu icy pour rendre les lettres de V. Mate aux reynes et pour leur dire en mesme temps ce qu'elle m'ordonne. Le premier billet à la reyne mère a esté leu publiquement, le second est demeuré secret entre les deux reynes, qui ont eu beaucoup de joye de l'espérance que V. Mate leur donne de son prompt retour. Au cas que cette affaire s'accommode comme il y a beaucoup d'apparence, je supplie très humblement V. Ma de me permettre de luj dire deux choses: la première, en cas que la place soit démolie, il seroit nécessaire de retenir tous les matéreaux pour revestir Moyenvic et en faire une bonne place, et cela est d'autant plus nécessaire qu'en ce pays-là il n'y a ny pierres ni autre matière propre pour faire ce revestissement; et la seconde d'interdire à M. de Lorraine la faculté de pouvoir fortiffier aucune de ses autres places.

L'abbé de Montaigu ne s'estant point trouvé à Paris, j'ay envoyé à l'ambassadeur d'Angleterre les lettres de V. Ma" en response de celles qu'il luy a présentées.

RÉPONSES DU ROI.

A Metz, le 31° d'aoust 1663.

Je m'estonne que Billebons ait peu mander des nouvelles à Madame conformes aux miennes, c'est-à-dire à ce qui est dans le billet, car personne du monde n'en savoit riens que M. le Tellier et Lionne, qui n'en n'ont pas parlé assurément. Il n'importe plus qu'on cache tout ceci. M. de Loraine a renvoié le mesme prud'homme avec le prince de Liscin, lesquels ont veu les deux mesme dont j'ai parlé ci-dessus, et proposé toutes choses que j'ai bien voulu passer, de sorte que tout est accommodé et qu'il n'i a plus qu'à exécuter.

la disette qui sera presque universelle, il sera nécessaire de faire des achapts de bleds beaucoup plus considérables qu'en 1662.

COLBERT.

mon régiment estranger, ni celuy de la compagnie de mon fils.

LOUIS.

LETTRE DE COLBERT.

A Vincennes, ce 17 aoust 1663.

Aussi tost que le courier a esté arivé, je suis venu icy pour rendre les lettres de V. Ma aux reynes et pour leur dire en mesme temps ce qu'elle m'ordonne. Le premier billet à la reyne mère a esté leu publiquement, le second est demeuré secret entre les deux reynes, qui ont eu beaucoup de joye de l'espérance que V. Mae leur donne de son prompt retour. Au cas que cette affaire s'accommode comme il y a beaucoup d'apparence, je supplie très humblement V. Mat de me permettre de luj dire deux choses: la première, en cas que la place soit démolie, il seroit nécessaire de retenir tous les matéreaux pour revestir Moyenvic et en faire une bonne place, et cela est d'autant plus nécessaire qu'en ce pays-là il n'y a ny pierres ni autre matière propre pour faire ce revestissement; et la seconde d'interdire à M. de Lorraine la faculté de pouvoir fortiffier aucune de ses autres places.

L'abbé de Montaigu ne s'estant point trouvé à Paris, j'ay envoyé à l'ambassadeur d'Angleterre les lettres de V. Ma en response de celles qu'il luy a présentées.

Je m'estonne que Billebons ait peu mander des nouvelles à Madame conformes aux miennes c'est-à-dire à ce qui est dans le billet, car personne du monde n'en savoit riens que M. le Tellier et Lionne, qui n'en n'ont pas parlé assurément. Il n'importe plus qu'on cache tout ceci. M. de Loraine a renvoié le mesme prud'homme avec le prince de Liscin, lesquels ont veu les deux mesme dont j'ai parlé ci-dessus, et proposé toutes choses que j'ai bien voulu passer, de sorte que tout est accommodé et qu'il n'i a plus qu'à exécuter.

J'ay leu à la reyne mère toutes les dépesches que j'envoye dans le pacquet de M. le Tellier.

J'envoye à M. de Lionne un pacquet de M. de Beaufort, qui apprendra à V. Maté des nouvelles de son armée navalle. Je lui diray succinctement qu'ils ont résolu de tenter de brusler les vaisseaux qui sont dans le port d'Alger la nuict; il y a peu d'apparence que cette entreprise puisse réussir, mais aussy y auroit-il eu trop de péril de le tenter de jour.

Je ne diray rien de nouveau à V. Ma sinon que nostre chambre de justice va toujours de mesme, c'est-àdire avec beaucoup de lenteur de la part de M. Talon, non obstant toutes les visites que je rends à la dame. Le pis est que le bon homme chancelier s'est tellement mis dans la teste que ces longueurs estoient affectées, et qu'il est gagné par la mesme dame depuis le départ de V. Ma", qu'il en a paru aujourd'huy tout dégousté ; ce n'est pas grande chose; mais il faut toujours avoir l'esprit tendu pour remédier à tout.

Il sera bien difficile que V. Ma se puisse dispenser de signer des ordonnances pendant son voyage; elle en trouvera quatorze cy-jointes qu'elle a accordées et ou qui sont nécessaires pour son service. COLBERT.

M. le Tellier vous mandera plus particulièrement tout le destail, et les conditions que vous ferez voir aux reynes.

Vous me mandez par luy 14 or

donnances, mais je n'en treuve que treize.

J'ai veu la lettre de M. de Beaufort, je souhaite et espère qu'il réussira dans son entreprise.

Je suis bien fasché de ce que vous me mandés de la chambre de justice, je retournerai bien tost et veux croire que ma présence pressera celuy dont vous me parlés. Essaiés de remettre l'esprit du chancellier, et travaillés à vostre hordinaire

pour remédier aux choses qui vont mal.

J'ai signé les 14 ordonnances que je vous renvoie tout estant achevé. Il faut donner un peu d'argent pour faire marcher les

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