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qui le força à s'exiler de 1792 à 1802, et c'est sa vie pendant les premiers temps de la révolution et pendant ses dix ans d'exil qu'il raconte dans ses mémoires. Il ne faut pas y chercher de grands événements ni des épisodes d'un intérêt saisissant. On y trouve exposé simplement nne peinture des mœurs de cette époque et on peut y étudier jour par jour la vie d'un bon prêtre pendant ces dix ans d'émigration.

La notice historique sur Coulonges, par notre collègue M. Michaux, nous fait rentrer dans le domaine spécial d'une Société archéologique. Coulonges est un village du canton de Fère en-Tardenois. Il semble que les Romains y avaient un établissement. Au moyenâge ses seigneurs ont joué un certain rôle. M. Michaux en donne la liste. Ils étaient, au moins dans les premiers temps, de la famille de Châtillon. La terre du lieu avait appartenu d'abord à l'Eglise de Reims. La partie historique de la notice est traitée avec beaucoup de détail et a dû forcer à consulter beaucoup de documents et d'ouvrages. Il ne reste du château, qui avait été considérable, que quelques pans de murailles. M. Michaux attribue la nef romane de l'église à la fin du XIe siècle, ou au coinmencement du xie, et le choeur au xve siècle. Sa notice sur Coulonges est intéressante et elle est bien placée dans notre bulletin.

Les faïences de Bernard Palissy sont devenues bien rares et ne se rencontrent pas souvent entre les mains. des amateurs. Une personne de la ville possède un petit plat que l'on peut attribuer au grand artiste. Notre collègue M. Collet, qui possède une belle collection de faïences sorties de différentes fabriques, a été l'examiner et il nous a présenté plusieurs réflexions sur ce plat et sur les imitations qui ont été faites des œuvres de Palissy, imitations qui sont quelquefois si parfaites qu'on hésite à se prononcer. M. Collet a cru devoir garder une sage réserve.

Je dois vous rappeler, Messieurs, que personnellement j'ai contribué pour une faible part, il est vrai, à remplir notre volume de 1874. Je vous ai présenté des observations, je n'ose pas dire une dissertation sur les chapiteaux de l'église de Chivy dont l'attribution est si difficile à faire et soulève tant de questions. Je me suis aussi chargé du compte rendu de l'excursion de l'année dernière dans laquelle nous avons visité l'ancienne commanderie du Mont de Soissons et les belles églises de Cuiry-House et de Lesges. Un de mes amis m'avait remis le registre des mariages et décès de la paroisse de l'Enclos de Valsery, paroisse dont l'existence était à peu près inconnue, je vous en ai donné l'analyse comme d'une révélation. Enfin je vous ai dit quelques mots sur un encensoir acheté pour notre musée, et je vous ai indiqué dans une courte notice ce que contenait le cartulaire de Braine, donné si généreuesment à la Société par Mme Prioux, veuve de notre regretté collègue.

M. Collet, trésorier, rend ses comptes de l'année 1875. Ils sont approuvés et arrêtés.

M. Piette communique quelques renseignements sur divers manuscrits de la bibliothèque de Laon qui peuvent intéresser la Société. Il donne ensuite lecture d'une lettre autographe de Pichegru par laquelle on voit le cas qu'on faisait, à cette époque, de nos monuments religieux, et avec quelle crudité et quel sans gêne on en conseillait la destruction:

Au quartier général de Réunion sur Oise (Guise) le 4 ventose l'an 2 de la république française une et indivisible.

Pichegru, général en chef de l'armée du Nord, aux administrateurs du département de l'Aisne (1).

Je vous félicite, citoyens administrateurs, d'avoir devancé la demande que je devais vous faire pour la réparation des routes. Je viens d'apprendre avec satisfaction que vous avez pris un arrêté à ce sujet. Les pierres étant extrêmement rares dans ces contrées, il me semble que pour s'en procurer facilement, il conviendrait d'employer celles des églises qui se trouvent à portée des routes qui ont besoin de réparation.

Salut et fraternité,

Signé: PICHEGRU.

A cette pièce curieuse le même membre en ajoute une autre qui a aussi son mérite littéraire :

Délibération de la municipalité de Saint-Aubin, canton de Coucy,qui change le nom de la Commune en celui de Francœur-la-Carrière.

16 nivose an 2

Nous officier municipaux de la commune de Saint Aubin (Vieux estil), et habitans a vous déliberé le changement faite pour le nom de la dit commune il a été décidé unanimement que le nom sera changié a ce lui de Francoeur la-Carrière et dont il est demande lettre dierre et que le ministre de l'intérieur demande de lui envoyé la liste sous le vingt quatre heur le présent

(1) Bibliothèque de Laon, (autographes 7° carton, no 92).

proces verbal sera envoye par un esprai a la ministration sous le plus bref de lé.

Suivent les signatures au nombre de neuf.

(Extrail textuel du registre des délibérations du conseil municipal de Saint-Aubin.)

M. l'abbé Pécheur lit une notice historique sur Pierre Ramus, extraite de ses Annales du diocèse de Soissons.

La séance est levée à 7 heures.

Le Président, DE LA PRAIRIE.

Le Secrétaire, l'abbé PÉCHEUR.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE

HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

DE SOISSONS.

DEUXIÈME SÉANCE.

Lundi 1" Février 1875.

Présidence de M. DE LA PRAIRIE

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

OUVRAGES OFFERTS ET DÉPOSÉS.

1. Mémoires de la Société historique et archéologique de Langres (1874).

2o Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, t. 12 (atlas) 1873.

3o Mémoires de la Société du Jura (1874).

40 Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, t. XIV, 1872-1874.

5o Travaux de l'Académie de Reims, 54° vol.

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