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lèbre révolutionnaire avait été mis dans sa jeunesse aux Picpus de Vailly (1).

MÉMOIRE

POUR LE CITOYEN ARMAND BRUNET, DIT D'EVRY (2).

Citoyens,

Le citoyen Armand-Jérôme-Joseph Brunet, dit d'Evry, demeurant à Paris, rue Ventadour, section de la Montagne. détenu depuis plus de six mois dans la maison d'arrêt de la section des Piques, rue Neuve-des-Capucines, en vertu d'un ordre du comité de sûreté générale, a déjà présenté plusieurs mémoires pour demander à être jugé; ils sont restés sans effet il espère que, délivré de l'oppression sous laquelle tout le monde gémissait, l'innocence parviendrait à faire entendre sa voix.

Ayant toujours aimé la révolution parce qu'il la croyait nécessaire, et sa conscience ne lui reprochant rien qui puisse même le mettre dans la classe des gens suspects, il doit son arrestation à la haine que lui avait vouée St-Just pour avoir dévoilé aux yeux de Crosnes, lieutenant de police alors, sa conduite atroce envers sa mère; il l'avait injuriée, maltraitée et avait fini par lui enlever ses effets les plus précieux. Le citoyen Armand Brunet, dit d'Evry, fut chargé par cette mère infortunée de demander la réclusion de ce fils dénaturé et il fut enfermé à Picpns, où

(1) Le rapport de Brienne est de 1767. (Voyez dans la Revue des Questions historiques, 9° année, 35o livrais., 1 juillet 1875, un excellent travail de M. Charles Gérin, intitulée : Les Monastères franciscains et la commission des Réguliers (17C- 789).

(2) M. Brunet d'Evry était, avant la Révolution, seigneur de Nampee!. commune voisine de Blérancourt et de Morsain, habitée longtemps par la faraille de St-Just.

il resta six mois. Les lettres de la mère, qui prouvent la vérité des fais énoncés ci-dessus, sont sous les scellés du citoyen réclamant qui les a toujours gardées soigneusement, ayant reconnu dès lors le cœur vindicatif et corrompu de ce tyran dont il est la victime.

N'ayant jamais sorti du territoire de la République, n'ayant aucuns parents émigrés, n'ayant entretenu ancune correspondance suspecte, n'ayant été dans aucune assemblée ni club suspect, n'ayant signé aucunes pétitions liberticides, et lors de son arrestation n'y ayant rien eu de trouvé de suspect dans ses papiers, ce qui est constaté dans le procès-verbal, il espère de la justice des citoyens représentants du peuple de vouloir bien examiner son affaire, persuadé que son élargissement en sera la suite naturelle. Ce 6 fructidor l'an 2 de la République une et indivisible. Armand BRUNET (dit d'EVRY).

CONVENTION NATIONALE.

COMITÉ DE SÛRETÉ GÉNÉRALE ET DE SURVEILLANCE DE

LA CONVENTION NATIONALE.

Du 9 fructidor l'an II de la République française, une et indivisible.

Vu la réclamation faite par d'Evry fils, ancien officier aux cy-devant gardes françaises, de laquelle il résulte qu'il a été persécuté par St-Just, pour avoir dévoilé à Crosnes, lieutenant de police à Paris, les outrages dudit St-Just envers sa mère, et pour avoir demandé l'incarcération de ce fils au vœu de sa mère,

Vu aussi les réclamations faites en sa faveur par le conseil général de la commune de Nampcelle et l'approbation du comité révolutionnaire de ladite commune qui attestent son civisme et sa conduite républicaine.

Le comité arrête que d'Evry sera mis à l'instant en liberté et les scellés levés aussitôt, les lettres de la mère de StJust seront apportées au Comité et sa demande en liberté du 3 fructidor sera transcrite en entier dans le registre de la région de Paris.

Les membres du Comité de sûreté générale,

Signé Goupilleau de Fontenai), Vadier,
Voullan, Amar, Merlin (de Thionville),
Louis (du Bas-Rhin), Barbeau Dubarran.

Pour copie conforme :

Bourguignon, secrétaire général.

Sur une autre copie conforme se trouve la signature de Gossoin, concierge, accompagnée de la mention suivante :

Vu au Comité révolutionnaire de la section des Piques, qui atteste la signature du citoyen Gossoin, concierge de la maison d'arrêt, rue des Capucins, pour être véritable et que foi doit y être ajoutée au Comité, le 11 fructidor, l'an 2o de la République française une et indivisible.

Signé Garnier, Chatard, Moulin, Vaillant, M. Crespin.

:

La séance est levée à 5 heures.

Le Président, DE LA PRAIRIE.

Le Secrétaire, l'abbé PECHEUR.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

DE SOISSONS.

HUITIÈME SÉANCE.

Lundi 2 Août 1875.

Présidence de M. DE LA PRAIRIE.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

OUVRAGES OFFERTS ET DÉPOSÉS.

1o Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes (1875) avec listes des membres, et instructions. 2o Répertoire archéologique du département de la Nièvre, par M. le comte de Soultrait (1875).

3° Mémoires de l'académie de Lyon (classe des lettres, t. 13. 1874 et 1875).

4° Bulletin de la Société des antiquaires de la Picardie, 1875, no 2.

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