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HISTOIRE COMPAREE

DES

LITTÉRATURES

ESPAGNOLE ET FRANÇAISE.

OUVRAGE

QUI A REMPORTÉ LE PRIX PROPOSÉ PAR L'ACADÉMIE
FRANÇAISE,

AU CONCOURS EXTRAORDINAIRE DE 1842.

PAR ADOLPHE DE PUIBUSQUE.

TOME PREMIER.

UNIVERSITY OF

LIGORY

ILLINOIS

Paris.

CHEZ G.-A. DENTU, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

rue de Bussi, no 17;

ET PALAIS-ROYAL, GALERIE VITRÉE, NO 13.

1843.

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M. Villemain, secrétaire perpétuel de l'Aca démie française, a commencé ainsi son rapport, dans la séance publique du 30 juin 1842:

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« Quelle a été sur la littérature française, << au commencement du dix-septième siècle, <«<l'influence de la littérature espagnole? Telle « était la question assez nouvelle que l'Acadé« mie avait indiquée, en y joignant même une question plus générale sur la manière dont « notre littérature, à diverses époques, a pro« fité du commerce des autres nations, sans <«< perdre rien de son caractère original. La ré«ponse a tardé quelque temps, et le prix a « été d'abord ajourné. Pouvait-on, en effet, « saisir la part d'influence que la littérature ( espagnole avait eue sur notre dix-septième siècle, sans étudier toute cette littérature «< dans son origine, dans ses progrès, dans

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<«< l'histoire sociale et politique du peuple es"pagnol? pouvait - on montrer sur quel point « le génie français a été temporairement modi«fié par un autre plus grave et moins exact peut-être, sans analyser avec soin les traits « originels de notre littérature, les insurmontables différences qu'elle devait heureuse<«<ment garder? Pouvait-on, enfin, étudier ce « vaste sujet qui renferme, à quelques égards, <«<l'histoire comparée de deux langues et de << deux peuples, sans toucher à la théorie des <«< arts, à ces questions du naturel et du goût, <«< de la vérité vulgaire et de la vérité poétique,

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qu'on a si fort débattues de nos jours? Erudition curieuse et jugement délicat, étude « détaillée des livres et intelligence des siècles, «vive sensibilité littéraire et connaissance ap<«<profondie de l'histoire et des mœurs, imagi «nation et philosophie, voilà bien des quali<< tés que le sujet proposé réclamait, en quel<< que sorte, pour être dignement traité. Les <«< travaux à consulter sur cette question, les << modèles de critique à suivre étaient rares, et «< parfois trompeurs par leur éclat même. Le « hardi et brillant Schlégel, dans son Cours de poésie dramatique, le savant et ingénieux Sis

«mondi, dans son Histoire littéraire de l'Eu« rope méridionale, lord Holland, dans ses Es« sais sur Guillen de Castro et Lope de Vega, «< avaient un peu exagéré la partialité pour l'Espagne, ce côté du Midi moins classique <«<et moins romain que l'Italie, et dans lequel « ils croyaient pouvoir saluer avec reconnais<<<sance upe hâtive aurore, une révélation anti

«

cipée de l'école nommée plus tard romanti

« que.

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Aujourd'hui, dans la question proposée, il « ne s'agissait plus de lever un drapeau nova«teur, de plaider vivement pour une cause <«< douteuse, d'évoquer Caldéron contre Racine, <«< mais d'exposer un fait important dans l'his«toire de notre littérature, et pour cela, de «pénétrer et de faire comprendre toute une « littérature étrangère, non moins féconde qu'inexplorée, et qui fut long-temps aussi puissante sur l'Europe que le peuple dont elle était la forte et vive expression.

« Telle est la tâche qui nous semble réali«<sée dans l'ouvrage inscrit sous le n° 1,» etc.

Cette citation suffira sans doute pour justifier le titre adopté par l'auteur; il s'agissait de

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