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ment. Le nouveau comte de Vendôme investi par Bedfort s'appelait Robert, comte de Wilbich ou Wilughby, conseiller du roi d'Angleterre. On rencontre pour la première fois ce personnage dans nos chroniques comme assistant, en 1408, au discours que Jean Courteheuse, representant l'université de Paris, prononça devant le roi de France contre le pape Benoît XIII (Pierre de la Lune). Nous le retrouvons en 1415 parmi les seigneurs qui débarquèrent en France avec Henri, roi d'Angleterre, entre Harfleur et Honfleur, à l'endroit où François Ier a construit Le Hâvre. Il combattit vaillamment à la bataille d'Azincourt, et obtint, en récompense de ses services, la lieutenance de la ville et du château de Rouen (1419). Au mois de juillet 1423, le roi Charles fit passer la Loire à ses gens et assiéger la ville de Crévantsur-Yonne, qui tenait pour le duc de Bourgogne. Le connétable d'Ecosse commandait ce siége, et avait avec lui plusieurs seigneurs anglais, entre autres le seigneur de Wilughby. Le 8 août 1424, nous le retrouvons devant Ivry (Eure); le duc de Bedfort en faisait le siége, et Wilughby contribua pour beaucoup à la prise de cette ville.

Enfin, le 20 septembre 1424, Bedfort, voulant récompenser Wilughby de ses longs et loyaux services, lui donnait des lettres patentes scellées en laqs de soie et cire verte et ratifiées par Henri V, roi d'Angleterre, par lesquelles Messire Robert, seigneur de Willeby, chevalier et conseiller du roy, est investi des conté, terre, seigneurie et justice de Vendôme, avec les rentes, revenus, cens, et autres droits appartenant audit conté, etc..., pour en jouir lui et ses descendants directs à perpétuité, pourvu seulement que ce comté n'appartienne pas à l'ancien domaine du roi d'Angleterre, ou n'ait pas été donné à un autre par défunt le roi Charles V1. Par une autre donation du 26 mai 1425, Charles VI d'Angleterre abandonne à Robert, comte de Vendôme, seigneur de Wi

Voir Pièces justificatives, No 1.

données par lui à Argentan le 15 décembre Robert de Wilughby, comte de Vendôme mont-sur-Oise, de Mondoubleau et de Beau tenant du duc de Bedfort en ces parties. juillet 1433, il accompagnait avec 1,200 hor de Luxembourg, comte de Saint-Pol, qui ét tre le siége devant Saint-Valery, où Louis et plusieurs autres tenaient pour le roi Ch octobre de la même année, Saint-Pol et Jea bourg, comte de Ligney, son oncle, tinrer dans les environs de Villers-Carbonnel; out à cinq mille combattants qu'ils avaient recru die et en Hainault, ils avaient 1,200 Anglais les seigneurs de Willughby et Thomas Quiri Saint-Valery, qui avait été repris par les F reconquis par le Comte d'Etampes. Pendant sait le siége, Wilughby lui amena 500 An

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la prise de Saint-Valery, le comte de Vendôme se joignit à Matheys et à quelques autres capitaines anglais, et alla avec un millier de combattants mettre le siége devant Saint-Cellerin-au-Maine, à deux lieues d'Alençon, ville occupée par les Français. Ces derniers avaient pour les commander un brave capitaine, appelé Antoine de Lorel, qui se défendit vigoureusement. Le siége dura six semaines, pendant lesquelles Guillaume Blesset, seigneur de Bueil, et le seigneur de la Varaine allèrent se poster avec 1,400 hommes à Beaumont-le-Vicomte et à Vinan. Enfin, on en vint aux mains; les Anglais furent battus, et le siége de Saint-Cellerin fut levé.

L'étoile du roi d'Augleterre commençait à pâlir. Le rapprochement de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, avec Charles VII, était imminent, et l'idée de la chute prochaine de la puissance anglaise en France avait empoisonné les derniers jours du duc de Bedfort. Ses prévisions se réalisèrent rapidement, et l'Angleterre ne possède bientôt plus que Calais sur le continent. Quand la ville de Paris fut réduite à l'obéissance du roi de France, Charles VII, plusieurs seigneurs, parmi lesquels Robert de Wilughby, ne voulurent pas évacuer la place, et s'en-. fermèrent dans la Bastille (1436).

Mais ils furent obligés d'en sortir, et on leur donna un sauf-conduit pour gagner Rouen. De là Wilughby retourna sans doute en Angleterre, car nous perdons désormais sa trace.

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PIÈCES JUSTIFICATIVES

No I

Henry, par la grâce de Dieu roy de France et savoir faisons à tous présens et advenir nous avo tres de notre très-chier et très amé oncle Jehan, royaume de France, duc de Bedfort, d'Anjou et comte du Maine, desquelles la teneur s'ensuit: le royaume de France, duc de Bedfort, d'Anjou comte de Richemont, du Maine et de Kencale, à tous présens et advenir que, pour considéracion

nobles services que a faiz et fait un chacun jour à monseigneur le roy où fait de ses guerres de France et autrement notre tréschier et bien amé messire Robert, seigneur de Willeby, chevalier et conseiller de mondit seigneur, et pour autres causes et considéracions à ce nous mouvans, nous à icellui Messire Robert avons donné, cédé, transporté et délaissié, donnons, cédons, transportons et délaissons par ces présentes le conté, terre, seigneurie et justice de Vendosme, avec les rentes, revenues, cens et autres droiz appartenanz audit conté, ensemble leurs deppendances et appartenances quelzconques qui furent et appartiendrent à Loys de Bourbon, jadis conte dudit Vendôme, rebelle et désobéissant à mondit seigneur, et son ennemy et adversaire; lequel conté de Vendosme et ses dictes appartenances et appendances sont à mondit seigneur, et conséquemment à nous forfaictes, confisquées et acquises par la rébellion et désobéissance dudit Loys de Bourbon; pour joir et user d'iceulx par ledit messire Robert, seigneur de Willeby, et ses hoirs masles légitimes venans de luy en directe ligne à tousjours mais perpétuellement et héréditablement, plainement et paisiblement, sous quelconque valeur et extimacion qu'elle soient ou puissent estre; pourveu toutes voies que ledit conté ne soit de l'ancien demaine de mondit seigneur ou de nous, ne donné à autre par feu notre très-chier seigneur et frère le roy régent, que Dieu absolve; et parmi ce, que ledit messire Robert en fera les devoirs et payera les charges pour ce deuz et accoustumez. Si donnons en mandement à noz amez et féaulx gens de noz comptes qui sont pour le temps présent et seront pour le temps advenir trésoriers et gouverneurs généraux de toutes noz finances, et à touz noz autres justiciers et à leurs lieuxtenanz présenz et advenir, et à chacun d'eulx si comme à lui appartendra, que ledit messire Robert, seigneur de Wylleby, et sesdits hoirs masles facent, seuffrent et laissent joir et user plainement et paisiblement de noz présenz don cession et transport à tousjours mais, perpétuellement et héréditablement, comme dit est, sans leur fere, mectre ou donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné aucun destourbier ou empeschement au contraire. Et afin que ce soit chose ferme et estable à tous

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