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ent d'édits bursaux '. Le préclaré que « la cour recevoit de ation de ces édits sans aucune »Servin, plus hardi encore, soit du tort de venir en son r par sa présence ce qui ne se ni par justice 2. » Les années ur et l'opiniâtreté qu'il apporcate et périlleuse de ses decard lui coûtèrent la vie.

ais XIII vint au palais pour y e nouveaux édits bursaux. Serine de maladie3, n'avait voulu r de tenir cette séance royale, ait à veiller à ce que son coumpromettre sa santé affaiblie, seroit un grand contentement, s servant. » Quand vint son

ion en office des courtiers de blé 1, Journal de Verdun, juin 1755,

mort de M. Servin, p. 23.

Les amis qui le soutenant quatrième ch siége, où il lorsqu'il se ti qui faisait pa sant la cour d trajet, il se corde divine, lorsqu'on arri mit dans son aussitôt. Il fut des divers mo Pendant ce te poir en Dieu, tendre avec ré

donner toute s

sence du méde

tion. Il rendit ami, le bénédi

1 Eloge de Se était fils de Pierre le correspondant

tour de prendre la parole pour formuler l'opinion des gens du roi, il exalta la gloire des princes qui font le bonheur de leurs sujets, et supplia ardemment le roi d'alléger les charges et de soulager les misères du peuple. On a dit que Louis XIII, en entendant ces remontrances, avait donné des signes non équivoques de mécontentement, et qu'à cette vue le vieux avocat géné.al s'était senti saisi d'un trouble subit. Quelle qu'en ait été la cause, il éprouva une défaillance nerveuse qui le rendit comme stupéfié, et il commença à chanceler. Il chercha à résister au mal qui l'envahissait, dans la crainte de causer une impression pénible au roi. Mais bientôt la violence du mal ne put plus être dissimulée. Les amis qui étaient près de lui l'entourèrent alors, et, le soutenant par les épaules, le transportèrent dans la quatrième chambre des enquêtes. Là on le plaça sur un siége, où il commença à respirer plus librement, et, lorsqu'il se trouva un peu mieux, on le porta à son logis, qui faisait partie des dépendances du palais, en traversant la cour de l'hôtel du premier président. Pendant le trajet, il se mit à parler de ses péchés et de la miséricorde divine, implorant la Vierge et les saints. Mais, lorsqu'on arriva sur le seuil, la voix lui manqua. On le mit dans son lit. Un prêtre et un médecin accoururent aussitôt. Il fut saigné à diverses reprises, et l'on fit usage des divers moyens indiqués par la science, mais en vain. Pendant ce temps le prêtre l'exhortait à mettre son espoir en Dieu, et le préparait par de bonnes paroles à attendre avec résignation le moment suprême. Il parut lui donner toute son attention, sans être distrait par la présence du médecin, et manifesta par signes son approbation. Il rendit le dernier soupir entre les bras de son ami, le bénédictin Guillaume Ayrault', et s'endormit

1 Eloge de Servin, Journal de Verdun. Guillaume Ayrault était fils de Pierre Ayrault, lieutenant criminel d'Angers, l'amni et le correspondant d'Etienne Pasquier.

dans une mort tranquille et calme comme le sommeil'. Sa piété grande et sincère se proposait pour but, non l'estime des hommes, mais la recherche du salut éternel 2, et quand au temps des vacations il voulait donner quelque repos à son esprit fatigué du travail de toute une année, il ne partait jamais sans être allé demander la bénédiction du prieur de la Chartreuse de Paris3.

Il fut inhumé dans l'église Saint-Barthélemy. L'Université, reconnaissante de l'appui qu'il lui avait toujours prêté, fit célébrer à son intention un service funèbre aux Mathurins, et confia à l'un de ses membres, Jean Grangier, le soin de composer une oraison funèbre, qui fut prononcée au collége royal le 26 mars 16264.

1 Oratio funebris....

2. La Justice en deuil de la mort de M. Servin, 1626, p. 11. 3 Id., p. 12.

Abel de Sainte-Marthe composa les vers suivants sur la mort de Servin, pensant que dans son dernier discours il avait parlé contre les duels et non contre les édits bursaux (2e livre de ses épigrammes).

Servinus medio dum insana duella senatu

Culpat, et ante sui principis ora notat,
Concidit exanimis, factoque hic fine quiescens
Hunc tandem extremi funeris hora tulit.
Non potuit supero pia numine pectora plenus
Sorte, loco, aut coetu nobiliore mori.

(V. Dictionnaire de Moréri, art. Servin.)

M. Bouguier, conseiller en la grand'chambre, et témoin oculaire de l'événement, fit aussi ces deux vers:

Servinum una dies pro libertate loquentem
Vidit et oppressa pro libertate cadentem.

(Moréri, Chevance, Eloge de Servin.)

Germain Brice, dans sa Description de Paris, rapporte son épitaphe :

Est satis in titulo, Servinus. Proh ! jacet ingens

In mundo scivit scibile quidquid erat.

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Ce qui caractérise le plus la carrière de ce magistrat est peut-être le zèle avec lequel il défendit les libertés de l'Eglise gallicane et la résistance opiniâtre qu'il opposa aux empiétements de la cour de Rome et à l'extension de l'influence de la société des Jésuites. Il lutta fréquemment contre ceux-ci, qui, malgré un arrêt du parlement de Paris rendu après l'attentat de Châtel (1594), et renforcé d'un arrêt du conseil ordonnant qu'ils eussent à sortir du royaume, s'étaient néanmoins toujours maintenus en Languedoc et en Guyenne, et qui, regagnant peu à peu le terrain perdu, avaient su se faire rappeler dans les dernières années du règne de Henri IV. Mais, comme l'édit de rappel n'était pas sans conditions et les autorisait seulement à résider dans les villes où ils s'étaient maintenus, ils ne pouvaient habiter à Paris. Cependant ils y occupèrent alors le collége de Clermont sur la seule assurance de la parole du roi'. Ils se tinrent ainsi à l'écart jusqu'en 1609 que pleins de confiance dans les appuis qu'ils s'étaient ménagés, ils demandèrent à ouvrir des leçons de théologie. Ils étaient soutenus auprès du roi par le Père Coton, son confesseur, et par La Varenne, ce confident subalterne, ancien officier des cuisines de Catherine de Bourbon, qui disait de lui qu'il avait plus gagné à porter les poulets de son frère, au service daquel il était passé, qu'à plumer les siens. Grâce à ces protecteurs, ils avaient obtenu l'autorisation qu'ils sollicitaient, mais l'Université y avait aussitôt fait oppo

Autre épitaphc:

J'ai vécu fidèle à la France,

Je suis mort en servant mon roi,

Et qui doutera de ma foi

Ait à ma mort au moins créance.

Voir La Justice en deuil.... dernier feuillet.

Voir Piganiol de la Force. Description de Paris, T. VIII, p. 290.

2 Fouquet de la Varenne, contrôleur général des Postes.

sition, et comme le roi leur était au fond peu favorable, ils avaient jugé prudent de se tenir en repos. Mais la mort du roi et l'établissement de la régence de la reinemère ranimèrent toutes leurs espérances. Ils s'empressèrent de renouveler leur demande précédente, et obtinrent du jeune roi des lettres (du 10 août 1610), qui leur permettaient d'enseigner dans le collége de Clermont la théologie et toutes les autres sciences. De son côté, le recteur de l'Université forma une nouvelle opposition à l'enregistrement de ces lettres, et, à la suite de divers incidents judiciaires, présenta une requête au parlement pour qu'il leur fût interdit d'enseigner et de faire aucun acte de scholarité.

L'instance qui s'engagea fut l'occasion d'une lutte ardente et passionnée, dans laquelle Servin eut à remplir un rôle important et difficile, au milieu des menées et des efforts tentés en sens inverse, d'un côté par le recteur de l'Université pour obtenir un prompt jugement, et de l'autre par les Jésuites, qui en sollicitaient l'ajournement. Ces derniers eurent assez de crédit pour obtenir de la reine un ordre de remise de la cause, le jour même où elle était appelée (vendredi 29 novembre 1610); mais le parlement, mécontent de se voir enlever ainsi cette affaire, se vengea en jugeant et condamnant dans la même audience un livre du cardinal Bellarmin, comme renfermant des propositions fausses et pernicieuses. La nouvelle inattendue de cette condamnation causa une agitation extrême dans tout le parti des Jésuites, dont les chefs, le nonce en tête, parlaient de s'assembler pour s'opposer à la publication de l'arrêt. Le premier président, informé de ces bruits, donna à Servin l'ordre de le faire imprimer sans retard, et celui-ci, dont le zèle en pareille circonstance n'avait pas besoin d'être stimulé, y apporta une telle diligence, que dès le soir même il le faisait répandre et afficher dans toute la ville 1. Les Jésuites se retournèrent alors vers le Conseil; ils en ob

L'Estoile.

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