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Notice historique

SUR

LE BÉGUINAGE DE SAINTE-CATHERINE,

A DIEST (1).

La porte du Béguinage, bâtie en 1671, est d'une construction très-élégante. Elle est flanquée de deux grandes colonnes à piédestaux, de l'ordre dorique, surmontées d'un entablement richement ornementé, au milieu duquel se voit une niche avec une statue de la Vierge.

Malgré son architecture sévère, l'église de SainteCatherine peut être comptée, d'après le témoignage de Mr A.-B.-G. Schayes, parmi les plus beaux édifices religieux que l'institut des Béguines possédait autrefois en Belgique, tant à cause de son étendue que par sa construction régulière. Elle forme un vaste vaisseau, divisé en trois nefs, de 180 pieds de long sur 66 pieds de large. Les colonnes, au nombre de quatorze, sont de forme cylindrique, sans bases ni chapiteaux; elles sont unies entre elles par de larges arcs en ogive. Les nefs latérales sont éclairées par d'étroites fenêtres sans meneaux. La façade principale et les deux façades latérales sont percées par de hautes fenêtres, qui étaient autrefois garnies de jolis meneaux. Le chœur, qui paraît être la partie la moins ancienne de l'édifice, a 48 pieds de longueur sur 28 de lar

(1) Suite et fin. V. p. 73.

1862.

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geur. Les neuf fenêtres qui l'éclairent, sont très-élancées et séparées par des contreforts en retraite.

On entrait autrefois dans cette église par quatre portes, dont deux aux bas-côtés, qui sont aujourd'hui transformées en fenêtres. Les deux autres portes, qui sont actuellement bouchées, se trouvaient aux façades latérales. A la façade méridionale s'élèvent des contreforts, dont les sommets sont ornés et qui étaient autrefois surmontés de statues ou d'autres ornementations.

La construction de l'église du Béguinage de Diest paraît être contemporaine de celle de Louvain, dit M. Schayes, car ces deux églises se ressemblent beaucoup en étendue comme en architecture (1).

Des documents authentiques que nous avons découverts depuis, tels que des lettres d'indulgences, et des fragments de comptes qu'on avait employés comme feuilles de garde à des manuscrits d'une date postérieure, nous apprennent que le savant archéologue ne s'était guère trompé lorsqu'il écrivait ces lignes.

Nous avons dit plus haut que Thomas, abbé de SaintTrond, permit aux Béguines de Diest de se bâtir une chapelle ou oratoire, permission qui fut renouvelée par Arnould IV, sire de Diest, en 1253 et 1254.

Une lettre d'indulgence, donnée en 1253 par le cardinal

(1) Histoire de l'Architecture en Belgique, tome III, pp. 178 et 179, où on lit ce qui suit relativement à cette église :

<< La construction de l'église du Béguinage de Diest paraît être contemporaine de celle de Louvain, car ces deux églises se ressemblent beaucoup en étendue comme en architecture; celle de Diest forme également un carré long, mais avec de faibles transepts, partagé en trois larges nefs par deux rangs de colonnes cylindriques. A l'exception de la grande fenêtre de la façade, toutes les ouvertures se composent de simples ogives sans meneaux. » « Les églises du grand Béguinage de Louvain et du Béguinage de Diest sont les seules de cet ordre religieux qui m'ont paru dignes de figurer dans cet ouvrage, »>

Hugues, légat d'Allemagne et datée de Liége le 11 des kalendes de juillet, nous apprend qu'à cette date on était déjà en pleine bâtisse. Ce fut à la prière de la maîtresse et de la congrégation des Béguines de Diest que ce prélat accorda une rémission de quarante jours de pénitence à tous ceux qui, après avoir rempli les conditions requises, viendraient en aide aux nouvelles constructions (1).

La charte de Régnier, écolâtre de Tongres, donnée en 1265, dont il est parlé plus haut, fait également mention de la chapelle du Béguinage.

D'après toutes les probabilités, cette chapelle fut démolie dans la première moitié du XIVe siècle, lors de la construction de l'église que nous y voyons encore de nos jours.

(1) Universis Christi fidelibus per regnum Alemannie constitutis, presentes litteras inspecturis, frater Hugo, miseratione divina ecclesie sancte Sabine presbyter cardinalis, apostolice sedis legatus, salutem in Domino. Quoniam, ut ait apostolus, omnes stabimus ante tribunal Christi, recepturi prout in corpore gessimus, sive bonum fuerit sive malum, oportet nos diem messionis extreme misericordie operibus prevenire ac internorum intuitu seminare in terris, quod reddente Domino cum multiplicato fructu recolligere voleamus in celis, firmam spem fiduciamque tenentes, quoniam qui parce seminat et parce metet, et qui seminat in benedictionibus de benedictionibus et metet vitam eternam. Cum igitur, sicut dilecte in Christo magistra et congregatio Begguinarum capelle sancte Katerine in Dist, Leodiensis diocesis, nobis insinuare curarunt eedem, capellam ipsam cum officinis suis usibus oportunis de novo edificare ceperint opere somptuoso, et ad edificationem hujusmodi proprie sibi non suppetant facultates, universalitatem vestram rogamus, monemus et hortamur in Domino, in remissionem vobis peccaminum indulgentes, quatinus de bonis vobis a Deo collatis pias elemosinas et grata eis caritatis subsidia erogetis, ut per subventionem vestram dictum opus valeat consummari, et vos per hec et alia bona, que Domino inspirante feceritis, ad eterne possitis felicitatis gaudia pervenire. Nos enim, de omnipotentis Dei misericordia et beatorum Petri et Pauli apostolorum, ejus auctoritate confisi, omnibus vere penitentibus et confessis, qui eis ad hoc manum porrexerint adjutricem, quadraginta dies de injuncta sibi penitentia misericorditer relaxamus, presentibus post consummationem operis minime valituris, quas mitti per questuarios districtius inhibemus, eas, si secus actum fuerit carere viribus decernentes. Datum Leodii, XI kalendas julii, pontificatus domini Innocentii pape IV anno decimo.

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