Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Chronique des Sciences et des Arts, et variétés.

TOMBE D'IVO VERMEERSCH, PEINTRE BELGE, A MUNICH. Dans une notice pleine d'intérêt, insérée dans le Messager des Sciences historiques, année 1854, p. 167, un de nos collaborateurs, Mr J. H. a donné des renseignements intéressants sur la succession artistique du peintre belge, Ivo Vermeersch, né à Maldegem, le 9 janvier 1810, mort à Munich le 24 mai 1852, et principalement sur le monument funéraire qui fut élevé à la mémoire de cet artiste dans le cimetière de la capitale de la Bavière. Déjà en 1852, il avait paru dans notre recueil une notice biographique sur Vermeersch, empruntée à l'Eendragt.

Un de nos amis, M. Van Damme-Bernier, qui prend à cœur tout ce qui intéresse la gloire artistique et littéraire de l'arrondissement d'Eecloo, auquel il a donné plus d'une preuve de son dévouement, se trouvant en 1858 de passage à Munich, lors de son retour d'Italie, y fit faire, par les soins de M. Ernest Reulbach, une photographie de la tombe de Vermeersch, qu'il offrit à la commune de Maldegem, lieu de naissance de l'artiste. Le conseil communal de Maldegem, en acceptant avec empressement le don fait par M. Van Damme, vota à celui-ci des remerciments unanimes et décida en outre que la planche resterait exposée dans la salle de ses délibérations. Le dessin que nous publions ici a été exécuté d'après une épreuve de cette photographie que M. Van Damme a bien voulu mettre à notre disposition.

Le mausolée élevé à la mémoire de Vermeersch et de sa femme est d'une grande simplicité, comme on peut s'en convaincre par la planche ci-contre. Il est en marbre gris du Tyrol; la partie supérieure en forme de niche renferme les bustes en marbre blanc de Vermeersch et de sa femme, exécutés d'après les masques des époux, moulés par ordre du roi de Bavière. Ces deux bustes sont dus au ciseau du célèbre Halbig, professeur de sculpture à l'Académie de Munich. Au-dessous de l'écusson des peintres se trouve l'inscription suivante en langue allemande :

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small]
[blocks in formation]

Il est à remarquer que cette inscription renferme une erreur quant à l'année de la naissance de Vermeersch; en effet, ce n'est pas le 9 janvier 1809 que cet artiste est né, mais bien le 9 janvier 1810.

P. C. V. D. M.

NICOLAS VAN ORLEY ET JEAN DE WITTE. Voici deux noms bien connus, mais, en même temps, deux artistes qui ne le sont guère. Aucun musée célèbre ne possède de leurs tableaux, aucun dictionnaire de biographie générale ou spéciale ne nous rappelle leur souvenir. A qui la faute? Peut-être au duc d'Albe qui, pendant qu'il était en train de composer les pages les plus sombres et les plus terribles de notre histoire, frappa nos deux peintres d'une sentence de bannissement et de confiscation (1). Nicolas Van Orley n'aurait pas demandé mieux que de regagner sa patrie au prix de quelques sacrifices; Jean De Witte, plus fortement trempé, ne l'essaya même pas. L'un et l'autre ils restèrent, à ce qu'il parait, en Allemagne, où ils avaient trouvé de l'ouvrage, des protecteurs et des amis. Tout ce que nous avons pu apprendre sur leur compte se réduit à fort peu de chose.

Ils quittent Bruxelles à la fin de 1566 sur l'invitation du duc Christophe de Wurtemberg, qui faisait mettre alors la dernière main au palais de Stoutgard, dont il avait posé la première pierre quatorze ans auparavant (2). Jusqu'au moment de la mort de ce prince, survenue au mois de décembre 1568, les deux artistes belges s'occupent à couvrir de peintures les plafonds, à composer les cartons des tapisseries qu'il s'agissait de faire confectionner sur place. Que reste-t-il aujourd'hui de ces travaux ? Rien, sans doute. Le vieux palais de Stoutgard a fait place à des constructions nouvelles. L'aile qui a été respectée, n'est elle-même qu'un souvenir sans intérêt aucun, qu'une lourde bâtisse dont on préfère de détourner les yeux. Comme nous l'avons dit déjà, Nicolas Van Orley et Jean De Witte abandonnèrent la capitale du Wurtem

(1) Arch. gén. du royaume. Chambre des comptes, reg. 112.

(2) Arch. gén. du royaume, secrétairerie allemande, cart. no LXIX. Lettre du duc Christophe de Wurtemberg au duc d'Albe du 27 août 1568.

berg aussitôt après la mort du duc Christophe, leur protecteur et presque leur ami. Nous les retrouvons en 1569 à Cologne. Nicolas n'y séjourne pas longtemps. On a sans doute appris que sa grâce a été refusée au duc de Wurtemberg par le duc d'Albe, et il n'en faut pas davantage pour le rendre suspect au magistrat de Cologne, pour le forcer à reprendre le dur chemin de l'exil. Son compagnon a meilleure chance. Jean De Witte parvient à prouver son pinceau à la main qu'il n'est point un iconoclaste, en travaillant pour les églises. Il avait eu en outre la sage précaution de se faire recevoir membre de l'une des gildes de Cologne, lors de son premier séjour dans cette ville, et maintenant le droit de résidence ou mieux encore la qualité de bourgeois ne pouvait plus lui être refusé (1). On nous a affirmé qu'il s'était marié et que ses descendants habitaient encore le pays. Nous ne pousserons pas la curiosité jusqu'à vouloir nous en assurer; nous croyons qu'il importe davantage aux lecteurs du Messager de savoir que De Witte, de concert avec Adrien de Conincxloo et Raimond Reingout, deux autres Bruxellois réfugiés à Cologne, s'occupa constamment à intervenir auprès des autorités communales en faveur de ses compatriotes. Son frère Josse vint le rejoindre, ainsi que deux peintres des Pays-Bas, Gaspard Ruitz et François Hogenberg, qui furent admis à résidence, après avoir fait preuve de catholicité (2). J'ignore si ces personnages ont quelque valeur, je ne sais même pas si le Nicolas Van Orley, que j'ai découvert et qui se dit : peintre et bourgeois de Bruxelles, appartient à la famille des deux artistes célèbres, Bernard et Josse Van Orley; mais le Messager des Sciences historiques et des Arts est là pour résoudre les problèmes de cette espèce, et je compte sur lui.

[ocr errors]

C. A. RAHLENBECK.

PORTRAIT DE JEAN IV, Duc de Brabant. Rectification. Dans la note qui accompagne le portrait de Jean IV, duc de Brabant, placé en tête du volume du Messager de cette année, nous avons dit que M. le baron de Reiffenberg avait déjà publié un dessin assez médiocre de ce portrait, dans le troisième volume de son édition de l'Histoire des ducs de Bourgogne, par De Barante, d'après un tableau qui appartenait alors à M. le comte Amédé de Beauffort, M. De Beauffort ayant donné ce tableau à M. De Ram, membre de l'Académie

(1) Arch. comm. de la ville de Cologne. Sénat, du 22 août 1569, en allemand.

Lettre orig. de J. De Witte au

Correspondenz mit denjenigen

(2) Arch. comm. de la ville de Cologne. so sich von aussen hieher begeben und sonst in Religionssachen als suspect

und verdaechtig angezeigt worden sind. » — 2 vol. fo.

« AnteriorContinuar »