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de ses moines, dont l'un prêtre et l'autre sousdiâcre. Ces crimes ont été perpétrés durant la guerre des Blavoetins et des Ingrikins. Le chœur et l'abside pourraient bien dater de 1220.

NIEUWCAPELLE et OUDECAPELLE étaient primitivement, comme l'indique leur nom, des chapelles. La dernière figure dans les chartes des xIve et xve siècles, sous le nom de Capella. Elle fut l'église-mère des deux paroisses, qui furent séparées dès la fin du XVIe siècle. L'église d'Oudecapelle, bâtie en briques blanches, comme celle de Nieuwcapelle, peut remonter, à en juger par son style, au commencement du xive siècle.

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L'église de S'-Nicolas, à DIXMUDE, n'était, au dixième siècle, qu'une chapelle, dépendante de l'église paroissiale d'Eessen; elle fut, au dire de Malbrancq, remplacée, en 1045, par une église plus vaste. Celle-ci fut incendiée en 1333 et reconstruite en 1335, sur une plus grande échelle, à peu près comme nous la voyons aujourd'hui. La tour romane a été modifiée plusieurs fois, à tel point qu'on peut dire qu'elle n'a plus de style: placée à l'angle sud-ouest de l'église elle a plutôt l'apparence d'un ancien beffroi communal que celle d'un édifice religieux. Les transsepts étaient surmontés d'une tourelle, dont on a démoli la flèche gracieuse, parcequ'elle menaçait ruine.

Cette église est la dernière du bassin de l'Iser, laquelle peut compter au nombre de celles que

nous avons énumerées dans cette Notice, comme ayant un style propre à la contrée. Elle a ses transepts simulés, dont les extrémités, terminées en pignons, sont ornées, au nord d'une rosace de grande dimension et au midi d'une grande verrière. Les quatre pieds-droits du centre soutenaient la campanille: le beau jubé gothique, unique dans son genre, ferme le chœur, dont les stalles sont un peu mutilées, depuis qu'on les a déplacées et raccourcies.

La nef principale étant très-élevée, on a construit dans tout son pourtour un clérestory dont les fenêtres ont été murées, en 1756. Le chœur et l'abside sont éclairés par les fenêtres du clérestory, qui, dans cette partie, n'a pas été muré.

Les matériaux de la monographie de cette église, étant déjà réunis, nous en ferons prochainement connaitre tous les détails architectoniques, avec les objets d'art qu'elle renferme.

On m'excusera si je me suis écarté plusieurs fois dans cette Notice de mon sujet principal, en faisant des digressions sur les églises voisines de la Vallée de l'Iser. Le lecteur me saura gré d'avoir fait connaitre toute une zône comprenant une suite d'églises, les unes plus riches que les autres, conçues dans le même style, et formant un type vraiment chrétien. Je n'ai pas eu à traiter de ces belles cathédrales, de ces églises monumentales, où le génie de l'inventeur s'est en quelque sorte épuisé; je me suis trouvé en face de constructions bien modestes, encore perdues, en grande

partie, il y a un demi-siècle, au milieu d'un pays couvert de forêts, entrecoupées de pâturages et de quelques terres défrichées, absolument comme au moyen-âge, alors qu'un chevalier s'égara pendant trois fois vingt-quatre heures dans ces bois, sans rencontrer aucun homme, qui put le mettre sur la voie perdue (1).

Ces constructions modestes et grandes tout à la fois, peuvent servir de modèles à nos constructeurs modernes, puisqu'elles représentent le symbolisme chrétien dans toute sa pureté. L'autel placé dans le fond de l'abside, la tour séparant le chœur du peuple, les transepts figurant une croix grecque, dont les bras s'étendent du nord au midi et la tête, figurée par le chœur, tournée vers l'est.

Toutes ces églises ont beaucoup souffert, surtout durant la guerre civile du xvIe siècle, lorsque les gueux des bois se tenaient cachés dans les forêts de la contrée. Elles ont subi de grandes restaurations durant le règne des archiducs Albert et Isabelle. Aujourd'hui, grâces aux soins des fabriciens, elles subissent presque toutes des restaurations, nécessitées par les destructions du temps et l'incurie des hommes.

F. V.

(1) Tous les soirs, après l'Angelus, la cloche de l'église de Crombeke tinte soixante-douze coups. On dit que le chevalier égaré avail fait vœu de payer une fondation dans cette église, dont il avait entendu la cloche après un égarement de soixante-douze heures.

BIBLIOGRAPHIE.

ESQUISSE BIOGRAPHIQUE DE PIERRE DE CORTE

(CURTIUS), PREMIER ÉVÊQUE DE BRUGES, ANCIEN PROFESSEUR DE L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN.

Par ALPHONSE DE LEYN, docteur en droit, membre de la société littéraire de l'Université catholique de Louvain, membre effectif de la société d'émulation pour l'étude de l'histoire de la Flandre, etc. (1).

Le jeune auteur de cette biographie s'est attaché à réunir, dans une étude consciencieuse, les détails les plus propres à bien dessiner cette figure remarquable d'un de nos plus illustres prélats. Il le suit pas à pas dans sa glorieuse carrière et nous le montre partout aussi recommandable par ses vertus que par ses talents.

Né à Bruges, en 1491, de Jean De Corte et de Josine Bultynck, Pierre Curtius n'eut pas plus tôt atteint l'âge de l'adolescence, que ses

(1) Louvain, typographie de Ch. Peeters et Cie, in-8°. 1863.

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parents l'envoyèrent à Louvain pour y étudier les humanités. Il s'y distingua et, en 1513, il obtint la seconde place au grand concours de philosophie: c'était le premier pas d'une course qui devait être brillante. C'était le cas de s'arrêter un moment sur cette belle création de nos pères, sur cette université de Louvain, dont la renommée bien méritée s'est perpétuée jusqu'à nos jours. L'auteur en étudie la constitution, en caractérise les études et fait l'historique de ses gloires et des services qu'elle a rendus à la science, pendant le premier siècle de son existence.

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A ce propos, il est bon de rappeler les beaux sentiments de piété filiale que le jeune docteur en droit exprime, à un autre endroit, à l'égard de l'université actuelle. Ils sont si honorables pour leur auteur, que nous ne pouvons résister au plaisir de citer ses propres paroles: "A vous, dit-il (page 5), illustre Alma Mater, noble université, nos sentiments de reconnaissance. C'est à votre école que nous avons puisé le culte de nos gloires nationales. C'est à vous que nous devons l'inappréciable bienfait du haut enseignement catholique. Jusqu'à notre dernier soupir, fier d'avoir été votre fils, nous vous serons dévoué. Vos peines seront les nôtres, vos succès et vos triomphes nos joies et notre gloire.

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Curtius devenu successivement maitre-ès-arts et bachelier biretatus, se livra au professorat

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