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avait auparavant des gardes des monnaies, dont le premier connu fut Jean Simier, anobli en 1464; il eut pour successeur, en 1484, Guillaume Durat, secrétaire de René II et auditeur des Comptes', qui fut remplacé par Nicolas Valet, lequel porte cette qualification dans les lettres de noblesse qui lui furent données le 8 février 1511. I afferma la monnaie, cette année, et prit le titre de maistre de la monnoye de Nancy2»; ce que firent également, après lui, Georges Briseur et Hugues Courcol. Ce dernier fut destitué en 1565, et remplacé, le 22 novembre de cette année, par Nicolas Briseur, le premier établi en vertu de lettres patentes. Il y avait, bien auparavant, en titre d'office, des « monnoyers », des tailleurs et des contrôleurs.

En 1630, le personnel de la monnaie se composait du maitre, du contrôleur, de l'essayeur et de deux graveurs. En 1755, il y avait un directeur, un contrôleur et un graveur. Ce dernier était Ferdinand de Saint-Urbain, bien connu par ses magnifiques ouvrages. Plusieurs de ses prédécesseurs, dont les noms sont restés ignorės, s'étaient également distingués dans leur art, et on leur

1. Par ses lettres patentes, le duc ordonne au trésorier général de délivrer à Guillaume Durat a les clefz de la maison et les outils de la maison de la Monnoye », et prescrit aux maistres ou fermiers que pour l'avenir seront par ledit sieur mis et instituez, que les gaiges et esmolumens accoustumez ilz paient audit Durat ».

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2. A partir de cette époque, un chapitre des comptes des trésoriers généraux est presque constamment consacré à la recette des deniers venant du profit de la Monnaie de Nancy.

En 1510-11, le profit de la Monnaie fut de 4,000 fr.; en 1522-23, de 15,500; en 1530-31, de 13,500; en 1531-32, de 11,000; etc. 3. Demenge Crocx et Jean Racle.

doit les belles monnaies et médailles des règnes de Charles III et d'Henri II, si recherchées aujourd'hui1.

Voici la liste des individus qui portèrent le titre soit de maitres de la monnaie de Nancy, soit de maitres des monnaies":

Nicolas Valet. 1511.

Georges Briseur3, 1551.

Philippe Ancelot. 1551.

Hugues Courcol", contrôleur tenant le compte de la monnaie, depuis 1555; maitre de la monnaie en 1558. Nicolas Briseur. 22 Novembre 1565.

Jean Ferry, contrôleur de la Monnaie. 12 Juin 1574. Nicolas Gennetaire, valet de chambre du due. 21 Juin 1582.

Claude Gennetaire, seigneur voué de Rosières-auxSalines, qui fut, en même temps que maitre des monnaies (1630), conseiller d'Etat et trésorier général. Nicolas Gennetaire. 1655.

Il n'y aurait aucun intérêt à faire connaître les noms

1. Un de nos confrères, M. Léopold Quintard, s'occupe à compléter et à mettre en œuvre les notes que nous avons recueillies sur ces artistes. Ils ne figurent pas dans la liste des offices, mais on trouve leurs noms dans les comptes des trésoriers généraux.

2. Voy. ci-dessus, p. 235, les noms des gardes des monnaies.

3. Dom Pelletier (p. 90) prétend que Jacques, père de Georges, anobli en 1512, fut a maître des monnaies de Lorraine et Barrois ». C'est une erreur : il est qualifié « fructier » du duc dans ses lettres d'anoblissement, et il résulte positivement des comptes des trésoriers généraux que George Briseur fut le successeur de Nicolas Valet.

4. Le C, initiale de son nom, ne se trouve sur aucune monnaie, ce qui semblerait prouver que l'usage d'y imprimer la marque du maître des monnaies ne date que de son successeur.

3. Comme représentant la veuve et les enfants de Claude.

des personnages qui, sous le titre de directeurs1, remplacèrent, au siècle dernier, les maitres des monnaies; mais il n'est peut-être pas superflu de signaler ici un fait qui se rattache au sujet que nous traitons en ce moment. Vers la fin du xve siècle, beaucoup de monnaies étrangères, notamment des pièces d'or de mauvais aloi, s'étaient introduites dans les deux duchés, nonobstant les ordonnances qui en défendaient la circulation. René II, afin de remédier à cet état de choses, institua, par lettres patentes du 10 juillet 1501, un changeur assermenté

par tous les duché de Lorraine, comté de Vaudémont et terres enclavées», lui donnant pouvoir d'aller, venir, séjourner et demeurer dans les villes, forteresses et villages, y tenir change, banc de change », aux foires, marchés et autrement, par l'espace d'une année; d'y établir des commis, lesquels, comme lui, rapporteraient à la Monnaie tout l'or qu'ils cisailleraient et couperaient et l'argent qu'ils changeraient ou achèteraient, soit en billon, vaisselle ou autrement, et qu'ils délivreraient ensuite au maître de la Monnaie, etc.

Ce changeur juré n'exerça son office que temporairement, et cessa d'exister avec les circonstances qui avaient amené sa création. En 15402, le duc Antoine en établit un dans la ville de Saint-Nicolas, où l'importance des transactions commerciales attirait des marchands de tous les pays.

1. Albert Lenoir, orfèvre et joaillier, ci-devant prévôt de la Mon naie, fut appelé, en 1711, aux fonctions de l'un des directeurs, va cantes par le décès d'Albert Vinant, aussi orfèvre.

2. Le registre des lettres patentes où nous puisons cette indication n'existe plus, et nous devons nous borner à constater le fait.

XVI.

GARDES DU TRÉSOR DES CHARTES.

Nous serions ingrats si nous passions sous silence, dans ce travail, les noms des hommes auxquels est due la mise en ordre des documents qui nous ont permis de l'accomplir. D'ailleurs le garde du Trésor ne fut pas, comme on pourrait le supposer d'après la nature de son emploi, un fonctionnaire d'un ordre inférieur : dans la Pompe funèbre de Charles III et à l'entrée d'Henri II à Nancy il marche sur la même ligne que le procureur général de Lorraine'.

L'historique du Trésor des Chartes a été fait2, et nous n'y reviendrons pas; nous parlerons seulement de ceux qui furent placés à sa tête.

Leur institution, en titre d'office, ne remonte pas, pour la Lorraine, au-delà de la fin du XVIe siècle; elle est beaucoup plus ancienne pour le Barrois par lettres patentes du 18 décembre 14063, le duc Robert établit garde de ses chartes Jean de Revigny, doyen de la collégiale SaintMaxe de Bar, aux droits, profits, franchises, prérogatives et émoluments" accoutumés, et il lui fit remettre les clefs de ses chartes par le chanoine Gérard de Vérey, qu'il avait commis pour en avoir la garde après le décès de Jean de Sorcy, doyen de la collégiale. A quelle époque ce dernier était-il entré en fonctions? quels avaient été ses prédécesseurs? nous l'ignorons. Les successeurs de Jean de Revigny nous sont également inconnus.

1. Les clercs du Trésor y viennent après les fourriers des logis. 2. Voy. Bulletins de la Société d'Archéologie, t. VII.

3. Lay. Bar, Chambre des Comptes I, no 107.

4. Ses gages étaient de 10 fr. par an.

En ce qui concerne la Lorraine, le plus ancien renseignement que l'on possède ne remonte qu'au règne de Charles II (1390-1452) suivant Durival', ce prince avait confié le Trésor des Chartes au prévôt et à deux chanoines de la collégiale Saint-Georges, laquelle, comme on sait, était contiguë au palais ducal. En 1485, ajoute le même auteur, René 11, partant pour son second voyage d'Italie, pourvut aux réparations et à la conservation du Trésor des Chartes, et voulut que les trois clefs fussent gardées, l'une par le prévôt des chanoines, l'autre par Antoine Warrin, receveur général, et la troisième par Johannes Lud, secrétaire.

On employa d'abord, dans ce dépôt, des clercs et des tabellions, chargés de copier des titres ou de former des cartulaires. Plus tard, ces employés, qui n'étaient auparavant que temporaires, devinrent, sous le titre de clercs du Trésor, des fonctionnaires publics, touchant des gages comme les autres officiers de l'hôtel. Au-dessus d'eux fut placé, à partir de 1605, un commis, chargé de suppléer le garde du Trésor, qui cumulait plusieurs fonctions.

Le premier qui exerça ce dernier emploi, mais sans en être officiellement pourvu, fut Thierry Alix, seigneur de Veroncourt, conseiller d'Etat et président de la Chambre des Comptes, auquel appartient l'honneur d'avoir organisé ce riche dépôt. Il eut pour successeurs :

François Alix, conseiller au Conseil privé. 19 Mai 1589.

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2. Durival, t. IV, p. 55, prétend que Jacques Bournon, procureur général du Barrois, fut le premier garde du Trésor des Chartes. Cette assertion n'est appuyée d'aucune preuve.

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