du comté de Vaudémont. 15 Septembre 1711. Charles de Trockmorton. Jean Claude de Lopes de Gallo, par le décès de Charles de Trockmorton. 14 octobre 1712. Joseph-Louis comte des Armoises, chambellan de S. A. R. 26 Novembre 1712. Sous Stanislas, il n'y eut plus qu'un premier écuyer; mais cette charge n'ayant été conférée qu'à des étrangers, nous nous dispenserons de donner les noms de ceux qui en furent titulaires. VII. OFFICIERS DE CÉRÉMONIES1. Les seuls officiers de cérémonies qu'il y eut, pendant longtemps, à la cour de nos ducs, étaient le héraut d'armes et ses poursuivants. La qualification même d'officiers de cérémonies ne fut usitée qu'au siècle dernier, et nous commettons une sorte d'anachronisme en l'inscrivant en tête de ce chapitre. Nous ne l'avons adoptée que comme désignant les individus qui occupèrent des fonctions se rattachant à cet objet, et dont nous allons parler successivement. Il y avait, dit Durival, des hérauts d'armes qui tenaient registre de la noblesse, enregistraient les lettres, blasonnaient les armoiries, dressaient les généalogies, déclaraient la guerre et publiaient la paix. » Là ne se bornaient pas leurs fonctions: ils présidaient encore aux cérémonies publiques, dont quelques-unes 1. Nous nous servons de l'expression employée dans les comptes des gages et pensions de l'hôtel sous Léopold. 2. Tome I, p. 310. étaient si pompeuses à la cour de nos dues, et parfois même étaient chargés d'en écrire la relation; ils accompagnaient le souverain dans ses voyages et ses expéditions militaires, et se trouvaient, par conséquent, mêlés à tous les événements politiques. Les hérauts d'armes étaient des écrivains ou des artistes, et ils forment ainsi une catégorie à part au milieu des fonctionnaires publics de tous les ordres. Aussi les noms de plusieurs d'entre eux sont-ils restés populaires, grâce aux écrits qu'ils nous ont laissés : tels sont, entre autres, Pierre Gringore et Emond du Boullay. Le premier, qui fut prosateur, poëte, historien, compositeur de farces et acteur dans ses propres pièces, joua en même temps un rôle sérieux1. On le voit accompagner le duc et la duchesse de Lorraine à la fameuse entrevue du Camp du drap d'or; assister au baptême du prince Nicolas, fils d'Antoine, célébré à Bar le 10 novembre 15242; enfin, l'année suivante, suivre son maitre dans son expédition contre les Rustauds. Ce fut lui qu'on envoya sommer Erasme Gerber de rendre la ville de Saverne; et un chroniqueur raconte que, le jour de la bataille de Scherviller, devant le duc marchaient « messire Humbert de Doncourt, grand escuyer, avec le roy d'armes et les hérault et poursuivant d'armes, Vauldémont et Clermont, accompagnez des trompettes leurs cloches d'armes, ayans leurs cottes d'armes vestues et 1. Voy., dans les Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1848, Etudes sur le théâtre en Lorraine. 2. Derrière les chambellans et écuyers d'écurie a estoient les poursuyvans et héraultz vestuz de cottes d'armes à la manière accoustomée, assavoir: Cléremont, Vaudémont et Nancy w. banières de leurs cloches déployées.... Du Boullay', qui fut un des successeurs de Gringore, était historien et poëte, et on lui doit la relation de plusieurs événements auxquels il prit part en sa qualité de héraut d'armes de Lorraine. Le premier est le voyage2 fait à Valenciennes, au mois de novembre 1545, par le due Antoine, pour négocier la paix entre Charles-Quint et François Ier; les autres sont l'enterrement d'Antoine, à Bar, ses funérailles et celles du duc François, à Nancy. Du Boullay, à qui ces princes avaient confié plus d'une mission politique, a retracé leur pompe funèbre, en ayant soin d'indiquer le rôle qu'il remplit dans ces solennités, notamment aux « royalles cérimonies » qui curent lieu, le 16 août 1546, pour l'inhumation du duc François. C'est lui, Lorraine, roi d'armes, suivi des héraut, poursuivants et cloches d'armes, qui publie le « dernier édict du transport du corps du feu prince devant la maison ducale et en la grande place de Nancy » ; c'est lui qui appelle et fait marcher, suivant le rang qu'ils devaient occuper, « les ordres et estatz spirituelz et temporelz » ; c'est lui, enfin, qui, les cérémonies funèbres terminées, s'avance seul au milieu du choeur de l'église Saint-Georges, où, 1. Voy., dans le Journal de la Société d'Archéologie, 1855, Notice sur Emond du Boullay. 2. Le voyage de treshault, trespuissant et tresillustre Prince Monseigneur le bon duc Anthoine... vers l'Empereur Charles d'Autriche... recueilly et composé en rithme françoyse, de l'ordonnance dudict seigneur, par Emond du Boullay, son Herault d'armes, qui le servoit durant ledict voyage... Du Boullay a également composé un poëme, resté manuscrit, intitulé « Lorigine de bataille et chevallerie, avec l'inuention des couleurs d'armoyrie... » Un exemplaire de ce manuscrit, peut-être celui qui fut offert par l'auteur au duc Antoine, a été donné au Musée lorrain par M. Alex. de Metz-Noblat. òtant son chaperon de deuil, puis tournant la face vers les princes, il fait troys cris interposez, l'un à moyenne voix, l'autre à plus haulte, et le dernier à trèshaulte voix, asçavoir Silence, silence, silence! » Après ces trois exclamations fecialles, ajoute-t-il, les deux héraulx, Nancy et Vauldémont, crièrent à haulte voix piteuse, l'un après l'aultre: Nostre souverain seiseigneur est mort, le duc est mort, le duc est mort! Après les héraulx, moy, Lorraine, roy d'armes, criay à plus haulte voix: « Le trèshault, trèspuissant et » trèsillustre prince Françoys, par la grâce de Dieu, duc de Lorraine, marchis, duc de Calabre, de Bar et de » Gueldres, marquis du Pont, comte de Prouvence, de » Vauldémont et Zutphen, etc., nostre souverain seigneur » et maistre, est mort; le duc est mort, le duc est mort; » priez Dieu pour son àme! » Après que, par ce cry, j'eu déclairé tous les tiltres du feu Prince, j'appellay à haute voix tous les seigneurs officians aux cérimonies.... » Après que toutes les lignes furent appelées, blasonnées et ployées sur la fosse, j'appellay à haulte voix tous les officiers d'armes, auxquelz je dis ces motz: « Vous, » Nancy, premier hérault, Vauldémont, second hérault, » Clermont, poursuyvant, et vous trompettes, nos clo»ches, venez tous faire votre debvoir avecques moy, » Lorraine, roy d'armes du trèshault, trèspuissant et » trèsillustre prince Françoys, par la grâce de Dieu, duc de Lorraine, marchis. » » Alors je descendy seul en la fosse, où je dévesty ma cotte d'armes, laquelle je mys en grande révérence sur le corps du feu Prince; et tous les aultres officiers d'armes feirent le semblable après moy, l'un après l'aultre. Cela faict, monsieur le grand escuyer descendit en la fosse et reprint l'espée (ducale), laquelle il tira hors du fourreau, puis, la tenant en hault, cria troys foys à haulte voix : Vive le duc, vive le duc, vive le duc ! Après luy monsieur de Sorcy reprint la grande ensaigne et, en la branlant dedans le chœur, cria troys fois : « Vive le duc Charles! Et ce pendant nons revestismes tous noz cottes d'armes, et les trompettes reprindrent leurs cloches; puis les héraulx et le poursuyvant crièrent tous ensemble: Vive le duc Charles ! » Après eulx, moy, Lorraine, roy d'armes, criay tout seul, à plus haulte voix : « Vive le duc, vive le duc, vive » le duc Charles, tiers de ce nom, par la grâce de Dieu, » duc de Lorraine, marchis, duc de Calabre, de Bar et de Gueldres, marquis du Pont, comte de Prouvence, de › Vauldémont et Zutphen, nostre souverain seigneur et maistre; vive le duc, vive le duc, vive le duc Charles!» Lorsque le grand maître d'hôtel eut, dans la grande salle du palais, proclamé que la maison du prince défunt était rompue, de même qu'il rompait son båton, le roi d'armes, environné de tous les officiers d'armes, monta sur un siége et répéta la proclamation en ces termes : Silence, silence, silence! Le trèshault, trèspuissant et ⚫ trèsillustre prince Françoys, par la grâce de Dieu, duc » de Lorraine, marchis, nostre souverain seigneur et > maistre, est mort; sa maison est rompue, chacun se » pourvoye. » " Les mêmes détails sont consignés dans le Discours des cérémonies faites à l'enterrement de Charles III; discours dont une partie a été certainement écrite d'après le |