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gence qu'elle regarde principalement le bien, repos, tranquillité et soulagement de mes fideles subjets et m'assurant que vous me rendrez sur ceste occasion les effects qui me sont promis de vostre affection et fidélité, je ne vous en feray icy plus longue lettre que pour prier Dieu, Monsieur l'évesque d'Albi, vous avoir en sa garde. Escript à Thoulouse, le 28 jour de juing 1622. LOUYS. Et plus bas : PHELIPPEAUX.

Louis XIII, à M. le marquis D'Ambres, M. le marquis D'Ambres, ce m'est un sensible desplaisir d'apprendre les misères et incommodités où sont réduits mes peuples à cause des impositions qui se font sur eux depuis plusieurs années. En quoy je souhaiterois dès maintenant les pouvoir soulager en quelque façon. Mais comme ce seroit chose très difficile, au préalable la paix ne soit restablie dans la chrétieneté, cela faict que je me suis résolu de m'employer puissamment et ne rien épargner de mes soings pour parvenir à un sy bon effet, ainsin que j'ay subject de l'espérer bientost, moyennant l'assistance de Dieu qui n'a jamais deffailli au feu Roy Monseigneur et père dans ses justes et glorieux desseings. De quoy je desire que vous donniez cognoissance à mes subjets qui sont soubs vostre charge, affin qu'ils sachent ce quy est de mes bonnes intentions en leur endroit et soient conviés d'autant plus durant le cours de ceste année de contribuer les sommes aux quelles ils seront cotisés, tant pour les charges de l'estat qu'autres dépenses destinées pour l'entretennement des armées que je tiens en divers lieux de mes frontières pour profiter des avantages que je remporte sur les ennemis avec assurance que je leur donne que dans peu de jours je leur ferai ressentir les effets du soulagement que je veux leur procurer qui sera aussi considérable que l'estat de mes affaires le pourra permettre et me promettant que vous tiendrez la main à ce que mes dits subjets satisfassent à ce qui est de ma volanté comme à chose qui importe au bien de mon service je ne vous fais ceste cy plus expresse et prie Dieu qu'il vous ait, Monsieur le marquis Dambres, en sa sainte garde. Escript à Paris, le 19 juin 1643. LOUIS.

22 janvier 1576. De Campanhiac. Le vicomte de Paulin aux sindics du diocèse, Messieurs, ayant reçue vostre lettre, jay esté très aise d'entendre que vous estes assemblés pour ung sy bon effet que d'aviser aulx moiens de nous entretenir en paix et repos les ungs les autres, suivant l'édit du Roy et intention de Mgr le mareschal, et de mon cousté pouvés estre asseurés que je tiendrai la main et emploierai tout ce qui est de mes moiens pour la tranquillité du pays et soulagement du pauvre peuple. Mais les bonnes intentions ne sont guères fidelles ne mises en exécution. Par ainsin me semble que le plus expédiant pour remettre toutes choses en leur premier estat seroit que vous tous les premiers monstries bon exemple à vos voisins, en eslargissant

ou faisant eslargir ceulx de la religion réformée qui sont retenus en la ville d'Albi, Gaillac et autres lieulx circonvoisins. Quoi faisant, sans autre mandement, verrez une belle suite et imitation que vous aurez occasion d'estre contáns. Sur quoy je prie le créateur, etc...... PAULIN.

Lettre du vicomte de Paulin aux consuls d'Albi, Messieurs, ayant receu la vostre par ce porteur sur le bruit et émotion qui se passe, je ne puis estre moings esmeu et fasché que tout autre pour l'affectionnée volonté de l'entretenement de la paix que je desire mesmes en ces cartiers pour à quoy m'employer, je n'espargnerai tous momens et puissance. Mais il est certain que dès hier au plus matin je receus plusieurs advertissemens comme en plusieurs endroits, ceulx de vostre party avoient commencé de saisir et arrester despuis deux jours ceulx du nostre ; et particulièrement dans Gaillac, où saisirent M. Thonery et autres qu'ils peurent attraper. Dont je ne doubte que ces choses ne puissent avoir justement donné occasion aulx nostres de faire de mesmes. Mais quoy qu'il en soit, j'ay desia despêché par tous les lieux où je voulois avoir commandement de n'attenter chose quelconque au préjudice de la dite paix, m'asseurant que les perturbateurs qui sont ou pourroient avoir esté cause de ces choses soit d'un party ou autre seront exemplairement pugnis pour abattre la témérité de ceulx qui pourroient faire de mesmes. A quoy tous gens de bien, amateurs de repos public devons tenir la main. Ce que je vous promets et asseure en ce qui me concerne, et de vous estre bon voisin et amy pour vivre en paix et amitié; et en attendant vray advertissement et résolution de ces choses, prie le Créateur, etc.... PAULIN.

M. de Joyeuse aux viguier et consuls d'Albi, Messieurs les viguier et cousuls, j'ai receu la lettre que vous m'avez escripte par ce porteur et entendu les remuemens et menaces que vous font ceulx de la religion d'entreprendre sur vostre ville qui n'est pas seule en cela; mais aussi. les autres de ces quartiers où je me suis rendu expressement pour y faire faire garde et pourvoir aux suprinses que l'on y pourroit faire, et chascun y faict assez bien son debvoir comme il est très requis que vous en faictes de mesmes de vostre costé, scachant assez de combien vostre ville est envyée. Aussy il ne fault pas doubter que pour ung tel morceau on ne perdist bien son jeusne; et les advertissemens que vous avez de tous costes vous doibvent rendre vigilans pour vous bien tenir sur vos gardes, afin de ne tomber poinct en proye, ny à la mercy de ceulx qui voudroient entreprendre d'altérer l'ecdit. J'ay bien eu nouvelles depuis n'a guères que le Roy de Navarre a député quelques personnages de qualité pour aller par leurs villes faire establir la paix; toutefois, jusques à ce que l'on voye quel fruict il en viendra et que vous ayez autre mandement de moy, vous continuerez de faire bonne garde en

vostre ville et y faire aller les habitans par tour sans altérer ledit edict en aucune autre chose. Desirant que vous me faictes souvent entendre l'estat de vostre ville, afin de vous y faire prouvoir selon les occasions qui se présenteront et l'affection que j'ai tousjours eue à vostre conservation. Sur quoy, je prie Dieu, Mess. les viguier et consuls, qu'il vous ayt en sa sainte et digne garde. De Carcassonne, ce 15 février 1578. Votre entièrement bon ami, JOYEUSE. (Guillaume vicomte de)

Lettre de M. de Turenne à M. l'évêque d'Alby. M. j'ay receu celle que vous m'avez escripte et suis très desplaisant que le malheur nous porchasse tant que de nous remetre en misérables divisions dont il sembloit que ce pauvre royaulme eust assez; mais puisque ainsi va, il fault adviser à nous y gouverner pour le soulagement du pauvre peuble, principalement au mieux qu'il nous sera possible. C'est pourquoy aux règlemens quy ont esté faitz en l'assemblée de ce pais, on a eu esgard à maintenir le paisant et donner liberté au labourage. De nostre costé vous envoyons le double de l'article et la criée qui en a esté faicte; laquelle j'espère faire observer au moins mal qu'il me sera possible. Ce que je pense que je feray..... puisque de vostre costé comme vous me mandez vous délibérez de faire le semblable. Sy je vous puis servir en quelque chose où j'aie puissance, je vous supplie de croire que vous m'y trouverez aultant affectionné que je me recommande bien humblement à vostre bonne grâce, priant Dieu, Monsieur, vous avoir en sa saincte garde. A Castres, ce 7 may 1580. TURENNE.

Lettre de Henri de Bourbon, prince de Condé, à M. le marquis de Bournazel, à Alby. M', les ennemys s'estant renforcés depuis peu et ayant entrepris le siège de Salses, me donnent subject de leur livrer la bataille dont j'ay atendu l'occasion jusques icy et de faire sçavoir à toute la noblesse du Languedoc combien favorablement elle se présentera, sachant bien qu'elle ny vouldra pas manquer et qu'elle prendra la peyne de considérer que les forces de l'armée que je commande estant extrémement affoiblies par le service eflectif qu'elle a rendu durant la campagne, les siennes sont absolument nécessaires tant pour en réparer le défaut que pour chasser rigoureusement les ennemis. C'est ce qui me donne lieu aussi de vous prier, comme je le fais, de vous rendre près de moy le plus promptement et le mieux accompagné de vos amis que vous pourrez pour prendre part à l'honneur que je prétends acquérir dans ceste occasion, en finissant la campagne avec autant de bonheur comme je l'ai commencée. Vous asseurant qu'en oultre l'obligation que je vous auray, je ferai valoir auprès du Roy le service que j'atends de vostre personne et qu'en toutes aultres rencontres je vous témoigneray que je suis fort véritablement, vostre très affectionné à vous servir, HENRY DE BOURBON.

Lettre des capitouls de Tholose aux consuls d'Albi. Mrs, Nous avons receu sur le tard des nouvelles certaines que l'armée du Roy conduite par Monseigneur le duc de Mayenne approche et est desia sur la rivière de la Dordogne pour entrer en Quercy. De quoy aussi les ennemis du Roy et nostres sont bien advertis à leur grand regret et saisis de crainte et parce qu'après avoir communiqué ceste affaire, nous pensons qu'ils feront, de ce coup leur dernièrè main comme les joueurs. Nous avons advisé de vous escripre ceste-cy pour vous faire part d'une sy bonne et heureuse nouvelle, affin aussi que vous advertissiez toutz les lieux et villages circonvoisins de retirer dans les forts toutz les grains, foins et toutes autres provisions, affin que l'ennemy ne s'en puisse prévaloir et pour nous servir et pour l'entretenement de la dite arméc qui est très belle et grande, composée de vingt-trois mil hommes de pied, savoir treize mil arquebuziers françois, dix mil suisses; de quatre mil chevaux, comprinse la cornette de mond. s' le duc de Mayenne, qui est de cent gentilshommes de nom et de marque, deux mil pionniers, une compagnie de manœuvres et sapeurs, de bon nombre des plus excellents ingénieurs de ce royaulme, grand atirailh d'artillherie et quantité de pouldres et bouletz de toutes sortes. C'est chose de la quelle nous nous debvons grandement réjouir et rendre grâces à Dieu avec larmes et très humbles prières qu'il lui plaise mettre fin à nos malheurs et mettre l'esglise et religion catholique en l'ancienne splendeur et authorité qu'elle vouloit estre. Priant le créateur, Messieurs, vous donner en santé longue et heureuse vie. De Tholose, le 9 janvier 1586. Vos meilleurs amis et voisins à vous obéir. Les capitouls de Tholose: De GARAUD, LAROQUE, etc.....

M. le premier président Duranti, à M. l'archevêque de Médicis, évêque d'Albi. Monsieur, je suis extrêmement travaillé de voir la perte du pais, procédant du peu de cœur que ceulx dudit pais ont. Nous ne prenons pas si facilement les lieux des ennemis comme ils prenent les nostres. Je n'ai jamais trouvé bonne l'entreprise de Burgueyrolles; je prie Dieu que la fin en soit bonne. Il importe qu'il vous plaise faire que le pais n'esparnhe rien et que l'on assemble le plus de gens que l'on pourra pour mettre es lieux où l'on pense que l'ennemy peult donner. Je scay de toute certitude que l'ennemy n'a moyen de tirer plus de trois cents coups dont la plus part a esté despendu à Murassou...... J'escripts dérechief à M. le mareschal de Joyeuse, et lui baille l'alarme la plus chaulde que je puis..... etc. Tholose, ce II octobre 1587. Vostre humble et affectionné serviteur: DURANTI.

Le même au même. Monsieur, je suis infiniment marry de la perte de Murasson. Je ne scay que veullent dire Mrs de Rouergue. Mr le grand-prieur est engagé à Burgueyrolles; la compagnie de M de Cornusson est allée

accompagner Mrs des Estats qui sont partis aujourd'hui ; j'en escripts bien amplement à Mr le mareschal. Je vous prie, Monsieur, puisque l'ennemy vient à vous, prouvoir les villes de plus de gens que vous pourrez et employer Mr le comte d'Anbijoulx, Mr son fils et autres seigneurs du pays...... Je viens de recepvoir des lettres de M' le mareschal de Biron, du 28 du passé. Le Roi estoit à Remourantin pour combattre le Roy de Navarre, s'il se hasardoit de passer. Il m'escript en ces mots : Le Roy se porte très bien et monstre qu'il n'a pas oublié sa vigueur ny expérience et moingtz sa magnanimité de courage en conseils et entreprises. Il n'obmet rien de la peine et travail, et aux exercices à cheval, les plus pénibles et adroits ont bien affaire à y atteindre. Et en autre endroit le Roy se haste et fait haster la gendarmerie et monstre exemple à tous, soit de la peyne et travail en l'exercice vigoureux à cheval, si bien que les plus adroits sont fort empêchés de faire aussi bien que lui. Monsieur de Mercure se joint à Mr de Joyeuse. J'espère que toutes choses yront bien, etc. Signe': DURANTI.

M. de Fonvielle, viguier d'Albi, aux consuls de cette ville. Messieurs, Nous n'avons voulu perdre cette commodité sans vous donner advis, qu'estans arrivés en cette ville, nous avons fait la révérence à M. le mareschal de Joyeuse. Nous donnons advis à nos s de la court et capitouls de l'intention du pays et les prions de pourvoir à l'assurance de nos personnes, s'ils veulent que nous aillons vers eulx; estans résolus ne commettre nos vies à la merci du peuple. Cependant l'on se bat tous les jours et depuis quatre jours, dans deux ou trois défaites les gens de mon d. ser le mareschal ont tué ou prins environ 300 hs du dit Tholose, oultre beaucoup à qui mon dit se le duc de Joyeuse a sauvé la vie et les a renvoyés en leurs maisons. Il y a trois ou quatre capitaines prisonniers. Mon d. ser le mareschal nous a commandé vous donner advis qu'il a lettres de Narbonne par lesquelles on lui mande que M. de Montmorency envoie vers Castres trois compagnies de gens à cheval et huit compagnies à pied, oultre que M" de Mirepoix et aultres du parti contraire font grande levée. Les hérétiques ont prins Samatan en Gascogne, qui est une grand perte qui vous doit occasionner de faire meilleure garde... M. le mareschal a nouvelles que le jour de St.-Matthieu, M. de Mayenne défit dix-sept enseignes au Roi de Navarre, lequel fut forcé de se retirer dans Dieppe, et contraint de faire tuer plus de trois ou quatre mille chevaux pour n'avoir moyen de leur faire donner à vivre. Le dit ser de Mayenne avait fait dresser de grands cavaliers pour battre la ville et la batterie devoit commencer le second de ce mois. Mrs de Longueville, de la Noue et plusieurs aultres s'assemblent pour aller au secours du Roy de Navarre. Dieu nous en donne quelque bonne issue.... De Lavaur, le 22 octobre 1589. FONVIELLE, viguier.

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