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Déjà l'existence d'un centre de population à Fayt-le-Grand, en 921 de notre ère, était attestée par une charte de Charlesle Simple qui affecte à perpétuité ce village au service de la table des frères du couvent de Maroilles; la découverte de la statuette dont il est question prouverait l'occupation de cette localité par quelque peuplade dans des temps bien antérieurs à cette époque et ferait remonter l'origine de cette commune à plus d'un siècle avant l'ère chrétienne.

E. CAVERNE,
Membre résidant.

Découverte d'un Ecusson nobiliaire, à Dourlers

En déblayant, l'année dernière, l'emplacement de l'ancienne église de Dourlers pour reconstruire le nouvel édifice qui doit la remplacer, on a découvert, sous le pavé du choeur, à peu de profondeur, parmi des terres jadis remuées et qui contenaient, avec des ossements humains, toutes sortes de débris de construction, deux morceaux de pierre blanche, tendre, présentant, sur leur principale face, des armoiries sculptées en forte saillie et artistement fouillées. Ces pierres, d'une épaisseur moyenne de 005, mesurent : l'une 0 200 en longueur sur 0115 en largeur; l'autre, 0110 sur 0090 seulement.

En les rapprochant, on reconnaît facilement qu'elles faisaient partie d'un écusson nobiliaire à quatre quartiers, présentant au 1er et au 4, trois clés, placées en pal 2 et 1, ayant chacune son panneton symétriquement découpé et tourné à gauche, et son anneau, d'une forme carrée, orné, à l'extrémité de ses trois angles inférieurs, d'une perle ronde simulée ; au 2 (et comme cela existait vraisemblablement au 3 quartier, qui manque entièrement), trois fleurs de lys disposées 2 et 1, avec un bâton en bande, chargé de trois lions brochant sur le tout. Il est à remarquer, en passant, que ces sculptures ne rendent pas les hachures de convention admises, depuis quelques siècles, pour distinguer les émaux dans les dessins; ce qui doit leur faire attribuer une certaine ancienneté.

Un liséré saillant sépare les quartiers, mais on ne remarque rien de semblable sur les bords extérieurs des pierres, qui étaient indubitablement resserrées et maintenues dans un encadrement en relief, formé de marbre ou de toute autre matière dure.

Les deux pierres dont on parle étaient reliées entre elles et avec l'encadrement par un mortier devenu fort dur, composé en grande partie de chaux et ayant la couleur du café au lait.

On voit, dans la partie supérieure de la plus grande de ces pierres, qui comprend les 1" et 2 quartiers, le principe, la naissance d'ornements héraldiques qui surmontaient l'écusson. Malheureusement c'est tout ce qu'il en reste.

X

On est porté à croire que ces débris, découverts dans un lieu qui servait autrefois de sépulture aux seigneurs du Sart-de-Dourlers et à leurs familles, et au-dessus duquel se trouvaient leurs tombeaux, - ont appartenu à quelque monument funéraire élevé à leur mémoire.

Mais à quelle époque et à quels personnages se rapportait ce monument ? C'est là qu'est la difficulté, qu'il n'est guère possible, à défaut d'autres renseignements, de résoudre d'une manière absolue.

On ne peut, en pareille circonstance, que hasarder des conjectures, et c'est ce que l'on va tenter.

Les armes des 1" et 4 quartiers de l'écusson qui nous occupe pourraient bien être celles de l'illustre maison de Rolin, qui portait d'azur à trois clés d'or, posées en pal, 2 et 1.

Justement il se trouve que la seigneurie d'Aymeries, dans laquelle on incorpora le Sart de Dourlers pendant la première moitié du XV siècle, fut acquise alors par Nicolas Rolin, célèbre chancelier de Bourgogne. Cette circonstance conduit naturellement à chercher, dans sa famille, les personnages en question.

D'un autre côté, on remarque, au premier aspect, que les armes du 2° quartier ont quelque ressemblance avec celles de l'ancienne maison de France.

Puis, si on poursuit ses recherches plus avant, on ne tarde pas à reconnaître qu'elles ont de l'analogie avec celles de la branche des Bourbon-la-Marche, qui portait semé de France, au bâton de gueules. chargé de trois lions d'argent.

De nouvelles investigations, dirigées vers le but indiqué, viennent ensuite révéler l'existence d'une alliance entre les deux maisons de Rolin et de Bourbon. En effet, François Rolin, sgr de Beauchamp, petit-fils du chancelier, épousa, le 29 janvier 1489, Jeanne de Bourbon, dame de Duisant, en Artois, et de Robersart, en Hainaut; fille d'Antoine, appartenant à la branche des Bourbon-Duisant, issue de Jean de Bourbon, comte de la Marche.

On est ainsi amené à conclure que l'écusson et, par suite, le monument funéraire auquel il a dû appartenir, se rapporfaient soit à François Rolin ou à sa femme, dont on vient de parler, soit à quelqu'un des leurs.

A. MICHAUX.

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