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de sa subdélégation aucune abbaye ou communauté religieuse, hors celle des Récollets; puis, après avoir parlé avec peu de bienveillance de la Maison de Liessies, il continue en ces termes : « Le Chapitre d'Avesnes est aussi pauvre en » argenterie qu'en biens : grâces à son zèle, car le service »> divin cesserait. Nous n'avons que la chapelle sous l'invo>>cation de Saint-Nicolas qui ait de l'argenterie, qui consiste » en quatre grands chandeliers hauts de deux pieds, qui, » dans les fêtes solennelles, servent au chœur où il n'y en » a point, et trois effigies de saints, l'une de Saint-Nicolas, » l'autre de Saint-Jean, et l'autre de Saint-Sébastien; toutes >> trois hautes d'un pied et plus, sans y comprendre la sou>> base en bois, où il y a quelques reliques; les administra»teurs de cette chapelle, ceux des autres ainsi que le Cha» pître et le magistrat, à cause de la paroisse, ont envoyé, » il y a plus de six semaines, à Mgr. l'archevêque de Cam» brai, un état détaillé de leur argenterie, sur lequel le » prélat n'a pas encore jugé à propos de faire connaître ses » intentions.

» A l'égard des particuliers, M. d'Hugemont et Me de >> Dourlers étaient les seuls qui eussent de la vaisselle plate; >> l'un et l'autre en ont fait le sacrifice; le premier surtout » avec la démonstration d'un sujet véritablement attaché à » son roy. Les autres particuliers de notre ville n'ont que » des pièces de vaisselle, qui semblent nécessaires ou du >> moins convenir à leur état : couverts, flambeaux, cafe»tières, etc. Je sens bien que la plupart et peut-être tous >> pourraient s'en passer que leurs pères plus simples, plus >> modestes et plus économes, s'en passaient que des ci» toyens plus zélés s'en dépouilleraient avec autant de » plaisir que les dames romaines se privèrent de tout ce qui >> les ornait, dans les temps de crise où se trouva la Répu»blique; mais les vertus autant politiques que morales ne » sont plus guères de notre siècle. Si vous désirez, Monsei» gneur, avoir les noms de nos bourgeois aisés, je me ferai » un devoir de vous en adresser la liste ».

S'il faut en croire un renseignement laissé par un grandvicaire du Chapitre, le roi, en 1768, réunit la douzième prébende à la Prévôté. Cette mesure améliora la position du Prévôt, sans rien changer à celle des autres chanoines. Heureux ceux d'entre eux qui cumulaient alors avec leur canonicat les fonctions de chapelains ou de vicaires de la paroisse, ou une régence au collége royal de la ville. Car à partir de 1760 commença une période extrêmement critique pour l'établissement fondé par Louise d'Albret.

1° Embarras à l'occasion de la taille du clergé de Mons, affaire antérieure au 19 janvier 1765, mais dont on ne peut que donner l'indication, faute de documents; 2o Urgence de rebâtir un des deux moulins de Felleries (reconstruction

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autorisée par un arrêt du conseil du 4 septembre 1770, e qui coûta 11,790 liv. de France); - 3° Nécessité de consacrer une somme de neuf mille quatre cent cinquante livres en réparations dans les maisons capitulaires, s'il faut prendre à la lettre un procès-verbal d'estimation du 9 avril 1771, signé Blaugie, entrepreneur des fortifications de la ville d'Avesnes, et Gobled, chanoine, receveur du Chapitre ; 4° Enfin, et ce fut la grosse affaire, menace d'une ruine prochaine par suite de remplois irréguliers de capitaux provenant de remboursements d'anciennes rentes.

Partageant une erreur commune à presque tous les gens de main-morte des provinces du Nord, le Chapitre d'Avesnes avait, postérieurement à la déclaration du 9 juillet 1738 et à l'édit du mois d'août 1749, remployé sur particuliers les capitaux deniers des rentes anciennes qui lui avaient été remboursées. Deux débiteurs arguant ces reconstitutions de nullité, et prétendant en conséquence imputer sur le prix principal les payements des arrérages, obtinrent gain de cause devant le parlement de Flandre (arrêts des 16 mars 1764 et 9 juillet 1768).

Menacés de voir ainsi s'anéantir la meilleure part de leurs revenus, les chanoines de Saint-Nicolas ne cessèrent d'adresser requête sur requête au conseil, sollicitant surtout :

1o Des lettres-patentes confirmatives de toutes les reconstitutions de rentes faites à leur profit depuis le 9 juillet 1738; 2° L'autorisation d'acquérir, au village de Felleries, le tiers de deux moulins, de deux étangs et de quatre rasières de pré, y attenantes, dont les deux autres tiers leur appartenaient déjà par indivis. Cette acquisition, vu l'extrême difficulté qui existait pour eux d'acheter des rentes de la nature de celles que permettaient les ordonnances, était le seul moyen d'employer utilement les capitaux à eux appartenant, qui se trouvaient ou se trouveraient ultérieurement nantis entre les mains des dépositaires publics, où ils restaient improductifs. Après une minutieuse information, une décision du 5 mai 1774 accorda le second chef de demande et rejeta le premier. Les particuliers qui avaient souscrit les nouvelles reconstitutions ne se prévalurent sans doute pas tous de leur droit, au mépris de l'équité; mais, malgré le défaut de renseignements à cet égard, on croit être dans le vrai en disant qu'il résulta de cette affaire une diminution notable des ressources du Chapître.

On peut voir une conséquence de cet état de choses dans un procès, ou du moins dans un commencement de procès entre les chanoines, qui s'étaient partagés en deux camps. Avant de faire connaître le peu qu'on sait de cette affaire, il est indispensable de signaler deux faits nouveaux qu'elle révèle. Il paraîtrait que depuis assez longtemps la fabrique percevait 1° les émoluments de la première année des nou

veaux titulaires, et 2°, par une interprétation fort large de la sentence de 1575, les fruits de la treizième prébende, déduction faite des douze florins attribués au Doyen. Or le Chapitre avait puisé dans la caisse de la fabrique pour solder des frais de procès, ainsi que les réparations du moulin de Felleries. Les chanoines nommés depuis la consommation de ces faits attaquaient les anciens, leurs confrères, en répétition, alléguant, entre autres raisons, que le revenu de la fabrique consistant principalement dans les fruits de la treizième prébende, on n'avait pu lui demander, en aucun temps, au-delà du treizième des dépenses communes à toutes les prébendes. Ce procès, extrêmement compliqué, fut vraisemblablement arrangé; autrement, par les frais considérables qu'il eût entraînés, il aurait háté la ruine d'un établissement qui n'a laissé que de bons souvenirs, et dans lequel les fils des familles aisées de la bourgeoisie trouvaient une position considérée, et les prêtres âgés une retraite honorable.

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Des permutations et surtout des résignations (*) nombreuses ont imprimé un mouvement assez considérable au personnel du Chapitre d'Avesnes. Les listes qui suivent peuvent être regardées comme offrant la succession régulière et complète des chanoines jusqu'en 1728. A partir de cette époque tous les noms cités appartiennent bien à des prêtres qui ont été pourvus d'une prébende dans la collégiale de Saint-Nicolas, mais leur répartition entre les divers canonicats est presque toujours hypothétique; de plus on peut soupçonner plus d'une omission.

La série des Prévôts concorde, sauf pour deux noms, avec la liste donnée par M. Le Glay dans le supplément aux additions et corrections du CAMERACUM CHRISTIANUM. Le quatrième Prévôt a dû s'appeler Jacques Marin (**) et non Morin. D'après un acte authentique, collationné à Liessies le 2 avril 1728, Jacques Marin fut pourvu de la treizième prébende au moment de la fondation du Chapitre d'Avesnes, et divers documents prouvent qu'il fut successivement élevé au décanat et à la Prévôté. Quant à Nicolas Delebecq, l'introduction de son nom parmi les Prévôts n'est fondée que sur des notes manuscrites, assez anciennes, mais sans aucun caractère d'authenticité.

(*) Les chanoines résignaient ord nairement leur canonicat moyennant une pension de 50 à 60 florins. Quelques-uns obtinrent jusqu'à cent florins de leurs successeurs.

(**) Il existe encore plusieurs familles de ce nom dans l'arrondissement,

La liste des Doyens est à peu près la reproduction de celle de M. Le Glay. Des notes signalent les raisons des modifications qu'on a cru devoir introduire, sous toutes réserves, dans le travail du savant et consciencieux archiviste du Nord. Prévôts.

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Succéda au précédent par suite de résignation et grâce à la protection du duc. (Ext. d'un anc. manuscrit).

Nicolas Marin et non Morin

Jean Roysin et non Rosyes

Jacques Marin et non Marié

Antoine Bouchault, élu et non acceptant

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(*) Modifications de noms fondées sur la pièce authentique citée à pro

pos des Prévôts,

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Jean Boughon, curé de Binche, confesseur et

aumônier de Louise d'Albret.

Jacques de Saint-Venant (ne résida pas)

Guillaume de Haynaut.

François Jaco

Bobert Taulier.

Philippe Boulman

Adrien Pilot.

Jean-Becquet

Claude Barlet

Nicolas Malbaux
Jean Simonez
Jacques Prelat

Delsart

Jean Petit

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Jean-François Desprez

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1654

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1774

1774 1775

1775
1776

1776

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1534

1662

1684

1716

vers 1754

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Toilier

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