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église, les offrandes devraient revenir au prêtre et au patron d'icelle.

Sceaux des deux juges précités.

(Fol. 20 V°.)

CXXVIII.

(Sans date)

L'abbaye d'Hautmont notifie que, à la demande de Francon de Givry(de Gyvreio), son abbé a délivré à frère Robert d'Harigni (Harinnuensi), pour servir aux frères du Temple de Jérusalem, un quartier de terre que le dit Francon tenait d'elle, moyennant un cens annuel de deux sols. Elle se réserve toutefois ses droits sur la dîme de cette terre et deux setiers de seigle, ainsi qu'un cens à lui payer le jour de la SaintRemi. Sur l'acte de la tradition de cette terre, Francon, assisté d'Oda, son épouse, et de leurs fils, Alexandre et Francon, imposa la main en signe d'assentiment.

Sceau de l'abbaye.

(Fol. 56 V°.)

(La table de la notice se trouvera à la fin du volume.)

NÉCROLOGIE.

CYR COLINET.

Le 31 octobre 1865, la mort a enlevé le doyen des membres de la Société archéologique de l'arrondissement d'Avesnes, CYR COLINET, âgé de 87 ans.

Ses collègues, voulant faire honneur à ce vénérable vieillard, assistèrent en foule à ses obsèques, le 2 novembre, ayant à leur tête le président de cette Société, M. Cabaret, ancien receveur des finances, qui prononça, sur la tombe du défunt, le discours suivant :

En présence de la nombreuse assistance réunie en ce » triste lieu; devant ce cercueil que la terre va bientôt re» couvrir, nous sentons le besoin d'adresser un dernier adieu » à l'un de nos plus dignes et de nos plus respectables » concitoyens; à un homme de bien, à un ancien fonctionnaire qui a loyalement et honorablement parcouru sa »longue carrière.

Par privilége d'âge et en raison des fonctions que j'ai moi-même exercées, permettez-moi de rappeler, en quelques mots, les belles qualités de Cyr Colinet, ses bons et loyaux services, sa vie si longue et si laborieusement › remplie.

> Vous l'avez tous connus, Messieurs; vous l'avez vu suc⚫cessivement préposé-payeur, employé à la Sous-Préfec»ture, secrétaire de la mairie, et, enfin, caissier de la » caisse d'épargne. Il était aussi membre des deux sociétés d'agriculture et d'archéologie de notre ville.

Partout et dans toutes les positions qu'il a occupées, Cyr Colinet s'est toujours fait remarquer par son obligeance, > son honorabilité, son exactitude à remplir ses devoirs. » La douceur de son caractère, l'aménité de ses manières, » son empressement à rendre service, lui ont valu, à juste titre, la considération générale dont il était entouré. On peut le dire hautement, cet homme simple et modeste

» n'avait que des amis. Cyr Colinet fut un modèle de bonne » conduite de probité et de véritable religion;aussi espérons» nous que le séjour du ciel sera sa suprême récompense.

UN OCTROI

ACCORDÉ A LA VILLE D'AVESNES,

EN 1647.

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Durant cette guerre longue et désastreuse qui désola les Pays-Bas de 1635 à 1659, Avesnes, encore alors sous la domination espagnole, eut beaucoup à souffrir du séjour, dans la ville et aux alentours, même des troupes nationales et alliées qui s'y rassemblaient à tout moment, à cause de la situation de cette place sur l'extrême frontière.

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Pour ne citer qu'une circonstance, entre autres, on rappelle que le magistrat d'Avesnes, afin d'arrêter les molestes de » quattre compagnies de cavallerie de Son Altèze de Lorraine, mises à cartier l'hiver (1615) dans ladite ville, » fut obligé de traiter amiablement avec eux. Il consentit à accorder par jour, à chaque soldat, outre sa nourriture, « quattre » patars pour une ration de fourrage et autres nécessités: » ce qui faisait une charge journalière de 43 florins 8 patars, non compris encore les parts attribuées aux capitaines et autres officiers, qu'on paya en raison de leurs grades. On ne put subvenir à cette charge que par un emprunt fait aux principaux bourgeois de la ville, sous promesse de prompt remboursement. Mais on s'apperçut bientôt que, les dépenses de toutes natures prenant chaque jour un accroissement effrayant, il ne fallait pas penser, de long-temps, à se libérer de cette dette par des moyens ordinaires. Alors le mayeur et les jurés de la ville d'Avesnes présentèrent au comte de Bucquoy, grand bailli et officier souverain du pays de Hainaut, une requête tendant à faire autoriser la ville à percevoir, pendant trois années, une maltote de 15 patars par tonne de bière entrant chez les hostelains, et de 5 patars, aussi par tonne, à consommer chez les bourgeois non débitants, pour le produit être affecté au remboursement dont il s'agit.

L'octroi sollicité fut accordé le 30 mars 1647.

On voit par les pièces du dossier, déposé à la section des archives judiciaires de l'Etat, à Mons, que le sergent-major de ces troupes lorraines, le capitaine d'armure et les autres officiers du même corps avaient déjà reçu, auparavant, du magistrat d'Avesnes, plusieurs dons à l'effet de tenir les soldats en discipline. » L. DEVILLERS,

Mons, 1867.

Membre correspondant de la Société.

DON, PAR Mme EVRARD, AU MUSÉE D'AVESNES,
D'ANTIQUITÉS ROMAINES ET AUTRES.

Mme veuve Evrard, née Deghaye, de Louvegnies-Bavai, possédait une intéressante collection d'antiquités romaines, formée à grands frais et non sans peines, par feu son mari M. Evrard (Constantin), ancien capitaine au 22 régiment de ligne, qui, stimulé par les trouvailles que l'on faisait journellement dans cette localité, s'était pris presqu'instantanément d'une belle passion pour l'archéologie.

Son zèle devint même si ardent que, dès 1833 et 1834, il fit pratiquer, dans les propriétés dépendant de sa ferme de Louvegnies, des fouilles importantes dont il dirigea les travaux avec un soin attentif et minutieux. On a vu alors Mme Evrard, comme auxiliaire de son mari, suivre toutes ses opérations, d'abord par pure condescendance et par simple. curiosité, puis bientôt, poussée par un attrait irrésistible, prendre une part active, à la satisfaction commune, dans l'œuvre d'exploration, qui produisit d'ailleurs d'heureux résultats.

Composée d'une suite assez nombreuse de médailles romaines, en argent et en bronze; d'une trentaine d'urnes ou autres vases en terre cuite, la plupart de formes et grandeurs différentes, presque toutes de la plus belle conservation; enfin, d'une foule de menus objets de toute sorte, en bronze, en verroteries, en os, etc, cette collection emprunte, pour le pays, de la double circonstance qu'elle fut entièrement extraite du sol de Louvegnies et que sa provenance est authentique, un mérite particulier qui en double le prix.

Mme Evrard voulant assurer la conservation de ces richesses archéologiques et pouvoir ainsi faire jouir et profiter les

générations futures des études et des recherches faites par son mari, vient de les donner gracieusement au Musée de la ville d'Avesnes. C'est par une attention particulière et bien sentie pour feu son mari, dont elle vénère la mémoire, qu'elle à choisi de préférence ce Musée. Il suffit de savoir que, comme M. Carlier, ancien doyen-curé de Bavai, antiquaire renommé, M. Evrard, qui était son neveu et qui devint son émule, était originaire de Boulogne, commune voisine d'Avesnes, où il était généralement et avantageusement connu.

Mme Evrard a voulu compléter son bienfait par la remise, au Musée, de plusieurs livres importants propres à faciliter la connaissance et la description des Antiquités.

Il faut espérer qu'un exemple si noble et si désintéressé sera suivi dans notre contrée, et que les personnes qui possédent quelques épaves des temps anciens s'empresseront, à l'instar de Mme Evrard, d'en doter notre Musée, où ils seront soigneusement conservés sous les noms des bienfaiteurs, par la Société archéologique de l'arrondissement, qui est chargée d'en assurer le classement et la conservation. MICHAUX aîné.

NÉCROLOGIE

DISCOURS

de M. Caverne, maire d'Avesnes, sur la tombe de M. Cabaret, président de la Société archéologique d'Avesnes.

« Messieurs,

» Quand la mort fait une victime, la terre ne s'est pas encore refermée sur ses restes inanimés que déjà toute la carrière de celui qui n'est plus est soumise à un minitieux examen, et que le jugement de la postérité se prononce et s'affirme par le devoir sacré que chacun s'impose d'accompagner ses dépouilles mortelles à l'endroit où elles doivent éternellement reposer. Que penser aujourd'hui, Messieurs, en considérant l'attitude recueillie et le concours spontané de toutes les classes de la population, à suivre, jusqu'à sa dernière demeure, le vénérable

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