inséparables d'un travail si étendu et si minutieux, surtout lorsque l'auteur est étranger au pays dont il s'occupe, ont été remarquées dans les parties du livre qui ont trait spécialement au midi du Hainaut. Sous un autre rapport, on aurait voulu que M. Duvivier eût fait entrer, dans son remarquable travail, un ancien pouillé du diocèse de Cambrai, déposé aux archives de l'Etat à Mons, et qu'il connaissait. La circonstance que les taxes y sont indiquées en sols, deniers et obole, et que, généralement elles ne figurent, du moins nominalement, que pour le vingtième des taxes des autres pouillés-, ce qui accuse la grande ancienneté du titre, présentaient, semble-t-il, assez d'intérêt pour le faire admettre de préférence. Comme dernière observation, on se borne à dire que l'auteur eût considérablement aidé le lecteur, si, au lieu de marquer chaque chapitre, article ou section d'un simple chiffre, il eût fait suivre ce chiffre du sommaire des matières traitées dans chaque division, comme le donne la table analytique placée à la fin du volume. Cela n'empêche pas que les Recherches de M. Duvivier ne soient l'ouvrage le plus intéressant, le plus précieux de tous ceux qui ont été publiés jusqu'ici sur le Hainaul ancien. C'est effectivement une œuvre capitale, destinée désormais à servir de guide aux sérieux amateurs de l'histoire de notre contrée. On recourra avec confiance au Codex de M. Duvivier, qui prendra bon rang parmi les recueils diplomatiques des Mirceus, des St-Genois, des Le Glay et des Reiffenberg. II. LOBBES, SON ABBAYE ET SON CHAPITRE, Par M. J. Vos. Louvain, Peeters, 1865, 2 vol. in 8o, ornés de belles gravures. Cette publication avait d'abord souri à tous ceux qui s'occupent d'études historiques sur le Hainaut. C'était, certes, un sujet très-intéressant que l'histoire de la célèbre et opulente abbaye de Lobbes, et l'on savait qu'elle n'était pas moins riche en anciennes archives qu'en domaines. Malheureusement le livre n'a pas tout-à-fait répondu à leur attente. La Société des bibliophiles de Belgique, en rendant compte de cet ouvrage, l'a jugé avec un extrême sévérité. Elle reproche à l'auteur: D'en avoir étendu le texte outre mesure et d'en avoir trop négligé le style; D'y avoir commis de nombreuses erreurs historiques; D'y avoir aussi fait entrer beaucoup de longueurs et de hors d'œuvre, notamment une foule de miracles, sans preuves authentiques. Elle aurait voulu que, sur ce dernier point, M. l'abbé Vos eût imité la prudente réserve des Bollandistes, ses maîtres. Tout en regrettant une pareille rigueur, il faut cependant reconnaître qu'il y a effectivement beaucoup à redire au livre de M. l'abbé Vos, qui, au reste, semble avoir eu en vue de ne l'écrire que pour une seule classe de la société. Ce n'est pas à dire pourtant que l'ouvrage soit dépourvu d'intérêt pour notre contrée, loinde là: les diplômes et les chartes, la plupart inédits ou peu connus qui y sont textuellement reproduits, sont de précieux documents pour l'histoire des communes de Baives, Hestrud, Hon, Moustiers, Wallers et d'autres encore de l'arrondissement d'Avesnes. Un abrégé de cette publication fait avec discernement, à un point de vue moins restreint, et d'où l'on ferait disparaître les citations surabondantes, les longueurs inutiles, les miracles non avérés, en même temps que l'on corrigerat certaines erreurs historiques, ne pourrait manquer d'être bien accueilli. Ce serait certainement un livre utile, intéressant et recherché, surtout si l'on y rattachait les planches et les pièces justificatives de l'ouvrage principal. III. STATISTIQUE ARCHEOLOGIQUE DE L'ARRONDISSEMENT D'AVESNES, Par M. Caverne, membre résident de la Société de l'arrondissement d'Avesnes. Lille, Danel, 1865, 1 vol. in 8° de 172 pages, enrichi d'une belle carte, en deux couleurs. Répondant au désir de la Commission historique du département du Nord, M. Caverne a dressé, en 1865, suivant le programme adopté par cette honorable compagnie, la Statistique archéologique de l'arrondissement d'Avesnes. L'ouvrage est peu volumineux, mais il est très-varié et très-substantiel. Les faits y sont nombreux et intelligemment groupés. Ce n'est même qu'à la faveur de sa bonne méthode que l'auteur a pu, dans un cadre si resserré, trouver place pour les classer, tout en les rendant avec autant de clarté que d'intérêt. En tête de cette statistique, M. Caverne, dans une introduction de quelques pages, a traité d'une manière générale, en ce qui concerne l'arrondissement, les matières suivantes : Situation hydraulique. Bois et Forêts. Routes et chemins de fer. Topographie actuelle. Climat. Configuration du sol. Constitution géologique. | Voies Romaines. Agriculture et industrie. Les communes, classées dans cette nomenclature par cantons ou décanats, dont l'étendue et la population sont toujours indiqués, -figurent, dans ces divisions, selon l'ordre alphabétique de leurs noms. Pour chaque localité, on trouve sommairement, mais suffisamment expliqués: La situation. Les noms anciens. Les armoiries. Les monuments militaires, civils et religieux. Les faits historiques et la biographie. Les hameaux et lieux-dits. Terminé par une table générale et alphabétique des communes, et orné d'une carte de l'arrondissement, résumant, par des signes de convention, une foule de renseignements archéologiques, ce petit livre, consciencieusement écrit, dans un style clair et précis, sera désormais indispensable à tous ceux qui voudront connaître ou écrire l'histoire des communes, dont il présente, en quelque sorte, le cadre, avec le sommaire des matières. On y remarque quelques attributions hasardées au sujet des noms anciens, mais cela ne peut pas empêcher de faire considérer l'ouvrage dont il s'agit, comme l'un des plus utiles et des plus intéressants de ceux qui ont été publiés jusqu'ici sur notre arrondissement. Le pays doit de la reconnaissance à M. Caverne, pour ce précieux travail, qui lui a valu, du reste, le titre de membre correspondant de la Commission historique du département du Nord. La Commission historique a publié, dans son Bulletin, cette Statistique archéologique, avec la carte qui lui est propre, comme elle l'avait déjà fait, du reste, pour les autres arrondissements du département. En se reportant à ce Builetin, on y trouve inséré le travail de chaque arrondissement, dans l'ordre suivant: Lille, t. vII, p. 103. Valenciennes, t. vin, p. 19. Douai, t. vIII, p. 233. Mais là ne devait pas s'arrêter la pensée de la Commission elle voulait former de ce travail de détail, après l'avoir fait compléter par des suppléments, sous forme d'additions et de rectifications, un travail d'ensemble pour tout le département. Le projet de la commission est maintenant réalisé : cette œuvre collective vient d'être mise en vente chez M. Quarré, libraire, à Lille. Elle donne, en deux parties, format in 8°, outre le texte principal, qui comprend 941 pages, Une courte Préface de 4 pages, Une Introduction générale, en cxI pages, présentant, pour le département, un exposé succinct de la géographie physique et historique; Deux tables contenant 96 pages; Enfin une carte générale du département, offrant une infinité de détails que l'on ne rencontre pas ailleurs. Grâce au zéle, à la persévérance de la Commission historique et aussi au concours actif des membres de la société qui l'ont secondé en cette circonstance, le pays se trouve aujourd'hui doté d'un ouvrage important d'histoire locale, non moins curieux qu'instructif. IV. HISTOIRE DE CHIMAY, Par M. Hagemans. Bruxelles, Olivier, MDCCC LXVI, un leau volume in 8o, publié en deux parties, XVI-600 pages, et orné de cartes, vue et autres planches. En 1768, le doyen de Chimay d'alors, s'aidant des Mémoires laissés par son prédécesseur, le doyen Coppée, historien et archéologue, composa une chronique dite le Grand-Cucuche, mais dont le titre réel est: Recueil chronologique et historique sur l'ancienneté de la ville de Chimay, par M. E. J. Letellier, protonotaire apostolique et doyen du vénérable chapitre de Chimay. Ce recueil comprend, indépendamment de la relation des grands faits historiques, des anecdotes locales, des détails de mœurs, usages et coutumes, une foule de notes diverses, la plupart remarquables par une grande naïveté. Qu'on ne croie pas que le bon doyen, qui du reste a fait de l'histoire au point de vue ecclésiastique, se soit borné à faire partir sa chronique du déluge; mieux que cela il l'a fait remonter, sans scrupule, jusqu'au commencement du monde. Il voulait être complet. M. Hagemans a pris cette chronique pour canevas de son ouvrage, où, d'un style varié et pittoresque, il discute tous les faits cités, les commente, les explique, en complète au besoin la description, afin de les présenter, en dernière analyse, dans leur véritable jour. On scrait tenté de reprocher à l'auteur de s'être trop appesanti sur des procès de sorcellerie, dont il a retracé complaisamment, en différents chapitres, toutes les péripéties et tous les développements, sinon que, par ce moyen, on arrive à connaître, d'une manière sûre et dans leurs plus infimes détails, les lois, coutumes et mœurs anciennes du pays sur cette matière. Il faut pourtant dire que M. Hagemans a fait quelques fausses attributions; entre autres, dans les lettres-patentes de Charles, duc de Bourgogne, datées de janvier 1472 (n. st. 1473), pour l'érection, en comté, de la terre et seigneurie de Chimay, il signale comme faisant partie de ce comté : Chassignies, qu'il traduit par Sassegnies, mais qui, en réalité |