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REVUE

HISPANIQUE

Recueil consacré à l'étude des langues, des littératures et de l'histoire
des pays castillans, catalans et portugais

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G. P. PUTNAM'S SONS, 2, WEST 45th STREET

PARIS

. LIBRAIRIE C. KLINCKSIECK, 11, RUE DE LILLE

1917

Février 1917.

SOMMAIRE

J. H. PROBST. Francesch Eximenic, ses idées politiques et

sociales..

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E. GIGAS. Études sur quelques comedias de Lope de Vega.

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Raffaele Ottolenghi. Un lontano precursore di Dante. Lugano 1910 [L. P. DUJOLS DE VALOIS].

302

Miguel de Cervantes Saavedra. El ingenioso hidalgo Don Quijote de la Mancha. Edición crítica anotada por Francisco Rodriguez Marín. Madrid 1916 [R. FOULCHÉ-Delbosc].

309

Entered as Second Class Matter at the New York, N. Y. Post Office

June 17, 1908, under act of March 3, 1879

FRANCESCH EXIMENIC

SES IDÉES POLITIQUES ET SOCIALES

I

LE PERSONNAGE.

en

Francesch Eximeniç nous intéresse à un double point de vue c'est un grand écrivain mystique et social catalan, prose, et de plus, un hôte illustre de pays français ou qui devaient le devenir. Il prit en effet ses grades en théologie à Toulouse, et termina son existence à Elne, en Roussillon, en qualité d'évêque de cette petite ville. Ses restes furent enfin conservés dans l'église des Franciscains de Perpignan '.

Né à Girona, au milieu du XIVe siècle, on ne sait à peu près rien de sa jeunesse. Il appartint à l'ordre de saint François, comme le mentionnent les dédicaces et les explicit de ses grands ouvrages, qui font toujours suivre son nom de la qualification: << de l'ordre dels frares menors ». Certains passages du Crestià, son œuvre capitale, critiquent ou raillent plus ou moins directement les Dominicains, les Frères Prêcheurs, moins

1. Nous suivons en partie, ici, l'excellente biographie contenue dans : Les obres de Fra Francesch Eximeniç, essaig d'una bibliografia. Massó y Torrents. Anuari d'estudis catalans, any III. Barcelona. 1909-1910.

Revue Hispanique. Q

I

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populaires, plus aristocratiques que les franciscains', ce qui prouve qu'il prend parti nettement pour les militants de son ordre.

Nous présumons qu'Eximeniç était fils d'un homme des villes, d'un bourgeois, peut-être de marchands, puisqu'il blâme sévèrement l'esprit de rusticité, la malicia pagesivol, dans le Terç del Crestià, et vante au contraire dans le Dotzé, appelé aussi Regiment de Princeps, les qualités des bourgeois, des « ciutadans »2 et des marchands : « los mercaders son vida de la còsa publica 3. »

Eximeniç fit de bonnes études à Toulouse, recommandé chaleureusement au chancelier par le roi Pierre IV de les Cerimonies, son protecteur, comme nous le montrent les innombrables citations d'auteurs profanes et sacrés que contiennent ses écrits. Il apprit non seulement le latin, mais encore l'hébreu, s'il faut en croire la confiance avec laquelle le roi Pierre IV le chargea d'examiner, le 17 décembre 1392, les livres hébraïques saisis pendant le sac du Call de Valence. La longue polémique du Primer del Crestià est une discussion avec des interlocuteurs juifs imaginaires, qui tend à démontrer la supériorité de l'Évangile sur l'ancienne Loi, les droits des Chrétiens à se dire les successeurs légitimes de l'Ancienne Synagogue abolie par la Nouvelle, le vrai peuple de Dieu, pour lequel est venu N. S. Jésus-Christ. Il mêle aux textes sacrés les paroles des rabbins : « E açò mateix se diu Rabbi Mosse en el Libre appellat Endreçaments dels Duptes, etc. 6. »

1. Ibid., p. 96. Cf. : Primer del Crestià, cap. CCCXXXVI, par exemple. 2. Terç del Crestiá. Cap. cv à cXI, folios LII et ss.

3. Dotzé del Crestiá. Part. II. Cap. CLX et ss.

4. Ibid. Part. II. Cap. CCCLXXXIX et CCCLXXXX.

5. Massó y Torrents, loc. cit., p. 97. Cf. : Bofarull y Sans: Datos para la bibliografia en la corte aragonesa, in Bolletin de la Sociedad Arqueologica Luliana. Palma 1888, p. 207.

6. Primer del Crestiá. Cap. CCCLXIX. Valence. Lambert Palmart, 1483. L'exemplaire de cet incunable, sur lequel nous avons travaillé à la Biblio

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