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Oded, in dicumbitione atque in hereditate perpetua. Et qui frangere aut minuere voluerit hanc donationem et elemosinam anathema sit in die judicii coram Deo et angelis suis, nisi digna satisfactione emendare voluerit. Amen. Hii sunt] testes [in hoc Augustin testis. Matguethen testis.] Clemens. Gleumarchuc. Alan Bellator fortis 4. Orscant episcopus 5. Perennes mab 6 Chenuut. Armedan; consentiente Guiguoedon cum domino suo et filiis et militibus; Gurchi gubernante locum cum donationibus 8.

Alanus comes, filius Benedicti supradicti, villam dedit Sanctæ Mariæ, matri 9 Domini, pro anima sua in hereditate perpetua, quæ vocatur Caer Guenn in Budoc Capsidum 1o, videntibus testibus: Gurchi abba cum clericis suis. femina ipsius comitis Iudeth 11. Haerueu, præfectus 12 Edern. Gurgar. Harscoet.

Sub eodem tempore, idem Alanus comes predictus iterum dedit tribum Matuudic 13 beatissimæ Mariæ Virgini in dicumbitione atque in æterna hereditate, pro redemptione animæ suæ, videntibus testibus multis: Orscant scilicet episcopus. Haeloc. [Adoere. Iudloguen. Edmeren. Cundiern. Gurhedre. Et quicumque frangere voluerit aut minuere, iram Dei atque Marie Virginis, cui hoc datum est, incurrat.]

Rursumque dedit Alanus comes et uxor illius Iudeth Sanctæ Mariæ et filiæ suæ Hodiernæ abbatissæ decimam de Chelen 14, et sepulturam, et quicquid ad altare pertinet. [Et iterum dedit Chermar et Chercaualloc et Coithbihan et Cherloscheit et En Chillio 15 et Chercheresoc.]

Itemque dedit decimam de Ploerlé 16, et dimidiam villam ubi monasterium est. Et rursum dedit villam quæ vocatur Cherren 17 [et Cherflos et Lescoit et Chercutedre et Chercogo et Chenecturnur et Penchelen et Trohcien.

Miles quidam nomine Galuoreth dedit Iudeth comitissæ 18 terram Rosuargan, teste Alano comite.

Deinde dedit Alanus comes et uxor ipsius Iudeth Sanctæ Mariæ terram Cheradelhart, et Chergal, et Brenmedno, et Chertaneth.

Rursumque dedit terram quæ vocatur Cherguen, ad inluminationem altaris 19 Sanctæ Mariæ.

Itemque dedit molendinum in Forest de Fuinant 20, et exclusam 21, in dicumbitione atque in hereditate perpetua, videntibus testibus multis: Hoel scilicet filius ejusdem comitis 22. Orscant episcopus. Ilisoch abbas 23. Rannulfus filius Niel. Gleuuian. Moruan vicecomes. Salamon, filius Reueren. Rimeren Croch. Haerueu filius Ronallon. Hedreuedo. Iudichael Guidett. Chadorett et filius ejus Irispo. Gradelon, filius Ninuon. Guigonus de Roca. Hedroual. Gurloen capellanus. et Orduthal monacha, et Fredeburga, et Lisoia, et Milesindis, et Maria 24.

Et qui frangere aut minuere voluerit hanc donationem et elemosinam anathema sit in die judicii coram Deo et angelis ejus, nisi ad satisfactionem et emendationem venerit.

Post mortem Alani comitis 25, dedit ludeth, uxor ejus, pro anima illius Sanctæ Mariæ molendinum Inri et exclusam 26.]

NOTES..

* Arch. département. d'Ille-et-Vilaine, fonds de l'abbaye de Saint-Sulpice de Rennes, liasse 89. Notice originale sur parchemin, de grande dimension, écriture du milieu du x1° siècle, quelques æ et beaucoup d'e cédillés pour en tenir lieu. Dom Morice (Preuves de l'Hist. de Bret. I, 390) donne un extrait de cette pièce, qui n'en représente pas le tiers et présente plusieurs fautes de lecture. Nous imprimons en caractère italique quelques mots ou portions de mots effacées, et dont la restitution ne semble pas douteuse. Tout ce qui est entre crochets manque dans D. Morice.

1. I figure sous le nom de Binidic dans la liste dite Catalogue des comtes de Cornouaille inscrite au dernier feuillet du cartulaire de Landeve

nec; ailleurs mais à tort, ce semble on le nomme Budic (voir Biographie Bretonne, I, p. 466, col. 2). Il fut comte et évêque de Cornouaille depuis les dernières années du xe siècle jusqu'en 1022, où, selon D. Morice (Hist. de Bret. II, p. xxiv) et M. Hauréau (Gallia Christiana, XIV,

col. 875 et 891), il se serait démis de l'épiscopat en faveur de son fils Orscant, qui figure ici comme témoin de la donation de son père, ce qui place cet acte de 1022 à 1029, époque où Alain Canhiart avait succédé à son père dans le comté de Cornouaille, comme on le voit par la fondation de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé.

2. C'est Gourlison, trève de Ploaré jusqu'en 1790; n'est plus aujourd'hui trève ni paroisse; a été détachée de Ploaré et annexée à la commune et paroisse de Plonéis, cton de Plougastel-Saint-Germain, arrond. de Quimper, Finistère. Dom Morice, par faute de lecture, a imprimé Kernorlizan, nom imaginaire qui n'a jamais existé et ne s'applique à aucun lieu.

3. Aquilonia civitas, c'est la ville romaine sur laquelle est bâti le faubourg de Loc-Maria de Quimper, ainsi nommé de l'église et monastère Sanctæ Mariæ, dont il est ici question. Quimper est un quart de lieue plus haut, au confluent de l'Odet et du Steir; là on ne trouve rien de romain, c'est la ville bretonne fondée vers la fin du ve siècle par les émigrés de l'ile de Bretagne venus du Corisopitum insulaire, dont ils apportérent en cet endroit le nom, qui dans l'usage vulgaire finit par céder la place à celui de Kemper (confluent, en breton), mais a été maintenu jusqu'à nos jours dans la langue ecclésiastique. Il faut donc prendre garde de confondre Aquilonia avec Corisopitum ou Quimper. La phrase qui suit le mot « civitate » contient le débornement du territoire concédé au nouveau monastère autour de son église, sur l'emplacement de l'ancienne ville romaine, territoire où s'élève aujourd'hui le faubourg de Locmaria cela résulte, entre autres, de la mention dans ce débornement du fleuve Oded (l'Odet) et de la montagne Chuchi, dite plus tard Crughi et auj. le mont Frugi, lequel domine à la fois le faubourg de Locmaria et la ville de Quimper.

4. Bellator fortis est la traduction ou l'équivalent du surnom Canhiart ou Canhart. En breton, auj. encore, kann signifie combat, et kanner batteur, batailleur.

5. Cet Orscant est le frère d'Alain Canhiart, le fils et successeur de Benedie sur le siège épiscopal de Cornouaille.

6. Mab, fils, en breton.

7. Guiguoëdon n'est autre que la femme de Benedic, évêque et comte, qui est ici appelé « son seigneur. »

8. Locum, c'est Locmaria: Gurchi en était l'abbé, comme cela est marqué plus explicitement encore dans le paragraphe suivant. Il semble donc que c'était dans l'origine un monastère d'hommes; mais un peu plus tard cette maison devint un monastère de femmes, qui eut pour abbesse Hodierne, fille d'Alain Canhiart, comme on le voit dans le quatrième paragraphe de la présente notice. Plus tard enfin, au XIIe siècle, ce monastère de femmes fut donné à l'abbaye de Saint-Sulpice lès Rennes et réduit à l'état de prieuré. Dom Morice, ici et plus bas, a imprimé Hurchi au lieu de Gurchi, ce qui est une faute de lecture, et un peu plus haut Gumarchus pour Gleumarchuc, autre faute.

9. L'original porte « matris, » faute.

10. Beuzec Capsizun, auj, ene du cton de Pontcroix, arrond. de Quimper,

Finistère. Caer Guenn est le village de Kerven, à 1,200 mètres environ dans l'O. du bourg paroissial de Beuzec Capsizun.

11. Judith, fille de Judicaël comte de Nantes, et femme d'Alain Canhiart. Judeth semble 11 forme bretonne, constamment employée dans la pièce cidessus; c'est à tort que D. Morice imprime Judith.

12. L'original porte pf et au-dessus un signe abréviatif; D. Morice imprime à tort presb., pour presbyter. Il faut certainement lire præfectus, qui ici est synonyme de præpositus et désigne un de ces prévôts ruraux dont il est question dans la note 3 de la pièce XIV ci-dessous.

13. D. Morice imprime « Matuvidet, » faute.

14. Quélen ou Locarn, jadis trève de Duault, auj. ene du cton de MaëlCarhaix, arrond. de Guingamp, Côtes-du-Nord.

15. Le Quilliou, paroisse jusqu'en 1790; auj. réunie à la paroisse et che de Plonevez du Faou, cton de Châteauneuf du Faou, arrond. de Châteaulin, Finistère.

16. Auj. Ploaré, che du cton de Douarnenez, arrond. de Quimper, Finistère. Ploaré, avant 1790, était la paroisse de Douarnenez. Sur la synonymie de Ploerlé et Ploaré, voir le pouillé du diocèse de Cornouaille dans Courson, Cartul. de Redon, p. 529.

17. Auj. Querrien, che du cton de Scaër, arrond. de Quimperlé, Finistère. - A ce mot Cherren finit l'extrait imprimé par D. Morice, qui ne donne rien du reste de la pièce.

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20. La Forêt-Fouesnant, autrefois trève de Fouesnant, auj. réunie à cette paroisse et commune, qui est un chef-lieu de cton de l'arrond. de Quimper, Finistère.

21. L'orig. porte « exclusa, » — faute.

22. Hoël, fils aîné d'Alain Canhiart, épousa Havoise de Rennes, sœur du duc Conan II, après la mort duquel il devint lui-même duc de Bretagne, de 1066 à 1084.

23. Ilisoch ou Elisuc, abbé de Landevenec, marqué dans le cartulaire de cette abbaye sous la date de 1047.

24. On ne peut s'empêcher de noter que les noms de ces premières religieuses de Locmaria ont une physionomie toute germanique.

25. Alain Canhiart mourut en 1058, selon la Chronique de Kemperlé, et sa femme lui survécut six ans; voir D. Morice, Preuves de l'Hist. de Bret. I, 367.

26. Dans l'original il y a « exclusa, » coupé en deux : « In ri. »

faute; et le mot « Inri» est

IX*

Fondation de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé par Alain Canhiart, comte de Cornouaille.

(1029)

(Dom Morice a publié dans les Preuves de l'Histoire de Bretagne (1, 365-366) la curieuse notice de la fondation de Sainte-Croix de Quimperlé en l'an 1029; mais il a, on ne sait pourquoi, omis d'imprimer le passage de cette pièce contenant, avec un détail topographique précis et curieux, le débornement du domaine concédé au nouveau monastère par le comte de Cornouaille. Le voici.)

DE POSSESSIONIBUS.

Hec est possessio æcclesie Sanctæ Crucis ab Alano comite Chanarth, ejusdem fundatore, Cornubiam regente, impertita1, assertantibus tocius Cornubie primatibus et obtimatibus 2.

Primum, villa que dicitur Anauroth, scilicet Kemper 3, cum suis molendinis, vectigalibus atque omnibus commercibus reliquisque adnectitiis 4. Cujus finis extenditur sursum usque in Yuliac 5, ad terminum qui vocatur Clud Gurthiern; [jusum vero 6, à fluminum subter villa coeuntium copula, idem finis, scilicet amnis, et dirigitur usque ad ulteriorem rivulum 7 nomine Frutmur, deinde rivo per silvam decurrente ad Lesurech das Caer Dall. Hinc ultra rivum ad tres villas pervenitur, quarum nomina hec sunt: Lesluch, Lesneleuch 9, Caer Maes. Inde via per planiciem designatur citra 10 ecclesiam Bei da Caer Couledenn, postea vero ad alium rivum venientem de villa que vocatur Bedguech 11. Hinc autem, per plebem Mellac, ultra Caer Durant, in alium rivulum ad vallum atque per sil

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