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For TX B7284

JUN 13 1910

AVANT-PROPOS

Quoiqu'il puisse faire un tout par lui-même, ce volume, dans notre pensée, est une première partie. Nous avons l'intention de poursuivre ce recueil, sinon jusqu'à la fin du XIV siècle, au moins jusqu'en 136't, date à partir de laquelle les actes du gouvernement des ducs de Bretagne conservés jusqu'à nous deviennent beaucoup plus nombreux. Notre seconde partie comprendra un grand nombre de pièces inédites sur l'histoire si dramatique, si intéressante, de la guerre de Blois et de Montfort. Notre recueil formera ainsi un supplément assez étendu au premier volume des Preuves de l'Histoire de Bretagne, et en publiant notre seconde partie, nous essaierons de montrer l'utilité de ce supplément et d'en faciliter l'usage, en y joignant un index des noms de lieux et de personnes contenus dans les deux parties.

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Sans vouloir en ce moment insister sur l'intérêt que peuvent offrir les pièces contenues dans le présent volume, nous croyons devoir en signaler quelques-unes à l'attention des travailleurs qui s'occupent de l'histoire du moyen-âge et spécialement de celle de la Bretagne par exemple, les curieuses formules carolingiennes du diplôme ducal qui forme notre n° II (1013 à 1022); - le n° VIII, le plus ancien titre relatif à la Cornouaille bretonne dont on ait encore l'original; — le n° X, l'un des très rares actes anciens (1031) où on trouve des termes bretons mêlés à la langue latine; les nos XXIV et LXXIV, qui renferment l'un et l'autre des renseignements précieux pour l'histoire de deux monuments des plus importants de la Bretagne, le château et la cathédrale de Nantes.

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Notons encore le n° CIII, qui contient un manifeste de saint Louis aux barons de Bretagne (1230); le n° CXXXI, relatif à la construction et à l'entretien des ponts de Nantes (1260); — tout

le groupe des actes concernant l'acquisition du comté de Léon par le duc de Bretagne (nos CXLVII à CLXIII), épisode vraiment curieux au point de vue historique, politique et moral : j'ai succombé à la tentation d'y coudre un petit commentaire (ci-dessous p. 238-243).

On nous permettra aussi de signaler deux fragments assez étendus de comptes des ducs de Bretagne (sous les n° CXXXVI et CLXVIII), genre de documents fort rares pour cette province, et dont les Bénédictins bretons n'ont publié qu'un seul spécimen, encore fort écourté, et enfin, seize chartes du XIIIe siècle en langue française (douze de 1263 à 1280), dont on trouvera une table spéciale ci-dessous p. 314.

Pour les pièces des XI et XIIe siècles, nous avons semé assez abondamment les notes au bas de nos actes; à partir du XIII® nous les ménageons, sans y renoncer tout à fait, car le rôle d'un éditeur (à notre sens) est de ne pas laisser au lecteur trop d'énigmes ou de problèmes à résoudre avant de pouvoir se servir des textes publiés.

A défaut de signes abréviatifs spéciaux, nous avons assez fréquemment employé l'apostrophe soit à la fin, soit même au milieu des mots, pour indiquer l'existence dans l'original d'abréviations que l'on peut interpréter de diverse façon, au moins en ce qui touche les formes et les désinences.

RECUEIL D'ACTES INÉDITS

DES DUCS

Et Princes

DE BRETAGNE

(Xie, XII, XIIIE SIÈCLES.)

AVERTISSEMENT

Notre intention n'est point de publier ici tous les actes des ducs de Bretagne encore inédits. Après le x siècle, surtout depuis 1364, il y en a beaucoup; à partir du xve siècle ils deviennent, sinon innombrables, du moins extrêmement nombreux; ils rempliraient certainement un in-folio.

Avant le xiv siècle, c'est autre chose. Des xr et x1° siècles il en reste, croyons-nous, fort peu, parce que nos Bénédictins, dans les Preuves de l'Histoire de Bretagne, ont tout naturellement publié de préférence les pièces émanées des anciens souverains bretons. Quelques-unes cependant leur ont échappé; plusieurs autres ont été imprimées avec tant de

lacunes, d'une façon si défectueuse, que, sous la forme où on les a, elles perdent la plus grande part de leur signification et de leur importance, en sorte que le vrai texte de ces actes peut encore passer pour inédit et qu'il est utile, nécessaire, de le produire exactement, complètement, pour en faire comprendre la valeur et le véritable sens. On trouvera donc cidessous, du moins pour les x1o et x1° siècles, plusieurs pièces dont nos Bénédictins ont publié des fragments; le plus souvent, si nous ne disions pas où elles se trouvent, on ne les reconnaîtrait guère.

Nous donnons, pour ces deux siècles, certains titres émanés de seigneurs particuliers, mais signés et confirmés par nos ducs ce sont là en effet, sous une forme indirecte, de véritables actes de gouvernement.

Nous comprenons aussi dans notre recueil, surtout pour les temps anciens, les actes des princes bretons, tels que les comtes de Nantes et de Cornouaille et les membres principaux de la famille ducale.

Nous n'épargnons pas les notes, les éclaircissements 1 pour les pièces les plus anciennes, c'est le seul moyen d'en faire comprendre l'intérêt; après le x1° siècle nous en serons plus sobres. Mais nous nous réservons de joindre plus tard à ces textes un commentaire historique qui portera sur l'ensemble de notre recueil.

25 mai 1885.

ARTHUR DE LA BORDERIE.

1. Pour ne pas encombrer le bas des pages, nous rejetons en général ces notes et éclaircissements à la suite de la pièce qu'ils concernent.

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