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Il n'avait aucune capacité juridique et était regardé comme la chose de son maître. Les sources en distinguent deux sortes les servi et les liti.

II. Les esclaves (knecht, servus, ancilla, mancipium, manahoupit, schalk, vassus, gasindus, etc. 1) étaient la propriété de leur maître d'après la loi populaire'. C'était lui qui jugeait leurs délits, non d'après son bon plaisir, mais en observant la loi. Ils étaient entièrement dépendants du maître et représentés par lui, ce qui résultait de son pouvoir. On les occupait, selon la volonté de chacun, soit à des travaux domestiques (Pueri, vassi ad ministerium, ministeriales), soit à des exploitations commerciales ou agricoles, soit enfin à la guerre. Tout ce

1 Sur les différentes expressions, voyez Grimm, Rechtsalterthümer. L. Alam. Hloth. c. XC (Leg. III, 77): « Si quis res suas post alium hominem invenerit, quicquid sit, aut mancipia aut pecus aut aurum aut argentum aut aliæ spetiæ, et illa reddere noluerit et contradixerit et post hæc convictus est ante judicem aut similem aut ipsum reddat et 12 solidos componat, quare quia proprietatem alterius apud se habens contradixit. »

3 L. Alam. Hloth. XXXVII. « Ut mancipia foris provincia nemo vindatur nec in pagano nec in christianos nisi jussio ducis fuerit. 2. Infra provincia ubi necessitas est, unusquisque de mancipio suo potestatem secundum legem judicandi. 3. Foris terminum autem captivum faciendi non habeat... » L. Visigoth. VI, tit. 5, c. 12, 13; VII, 2, c. 21.

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L. Sal. XL, 4. « Si vero servus in quolibet crimine comprehenditur, dominus servi ipsius si præsens est ab eo qui requeret admonere debet, ut servum suum debeat justis suppliciis dare,... Si dominus servi supplicia distulerit et servus præsens fuerit, continuo ille qui repetit domino solem collocare debet.... » L. Sax. L. LI. Quicquid servus aut litus jubente domino perpetraverit dominus emendet... Si servus scelus quodlibet nesciente domino commiserit ut puta homicidium furtum, dominus ejus pro illo juxta qualitatem facti multam componat. L. Fris. Tit. I, c. 13. « Si servus` nobilem seu liberum, seu litum, nesciente domino occiderit, dominus ejus cujuscunque conditionis fuerit homo qui occisus est, juret, hoc se non fecisse, et mulctum ejus pro servo, bis simplum componat. 44. Aut si servus hoc se jussu domini fecisse dixerit, et dominus non negaverit, solvat eum, sicut manu sua occidisset, sive nobilis, sive liber, sive litus sit. 15. Et si servus hoc se perpetrasse negaverit, dominus ejus juret pro illo. »

5 L. Sal. nov. 106.

6 Dans la Lex Sal. on voit des vassus ad ministerium, puella ad

que possédait et acquérait l'esclave était la propriété du maitre; mais déjà il se formait une transition dans tous ces rapports'. Le manque de personnalité juridique avait pour résultat que l'esclave était tantôt regardé comme incapable de contracter mariage contre la volonté du maître, tantôt seulement de contracter mariage avec des libres ou des personnes non entièrement libres. Ou bien, dans ce dernier cas, s'il le faisait, de grands désavantages juridiques en étaient la suite pour les deux époux 2. III.

Grâce aux efforts constants de l'église 3, on

minist., faber ferrarius, aurifex, porcarius, vinitor, strator, molinarius, carpentarius, ministerialis (XXXV, 5, nov. 106); dans la Lex Alam. (Pactus fragm. III, 35, 36.) faber, ferrarius, aurifex (Lex Hloth. cod. adjunct. LXXVI, 3; LXXXI, LXXXII.) pastor, pastor porcarius, siniscalcus servus, vassus, mariscalcus, cocus, pistor, faber aurifex et spatarius (publice probati), ancilla vestiaria, pulicla de genicio, servi casati, coloni, mansoarii, Comp. Recap. leg. Salicæ, c. 22 ( Merk. p. 99) « servum ministerialem in oste. »

1 Lex Bajuv. T. XV, c. 6. « Si quis servum suum vendiderit, forsitan, ejus nesciens facultates quas habebat; dominus ejus potestatem habeat, qui eum vendiderit, requirendi res ubicunque invenire potuerit. 7. Si quis servus de peculio suo fuerit redemptus, et hoc dominus ejus forte nescierit, de domini potestate non exeat: quia non pretium, sed res servi sui, dum ignorat, accepit. » Lex Alam. Hloth. XXII, 3. « Servi dimidiam partem sibi et dimidiam in dominico arrativum reddant. Et si super hæc est, sicut servi ecclesiastici ita faciant, tres dies sibi et tres in dominico. »

* L. Sal. XIII, 4. « Si vero puer regis vel letus ingenuam feminam traxerit, de vita componat. 5. Si vero ingenua puella quemcunque de illis suam voluntatem secuta fuerit, ingenuitatem suam perdat. » XXV, 2, nov. 1 ad leg. Sal. « Ingenuus si ancilla aliena prisserit, similiter paciatur. » Nov. 39. « Si ingenuus ancillam alienam in conjugium præserit, malb. bonema, cum ea ipse in servitio permaneat. Si quis litam alienam ad conjugium sotiaverit, malb. anfamia 1200 denarios qui faciunt solidos 30 culpabilis judicetur. » Cf. nov. 10, 66, 68: « Si servus ancillam alienam extra voluntate domini sui sibi conjugium copulaverit, malb. anthamo solidos 3 culpabilis - judicetur (nov. 296, « aut 120 ictus accipiat »). »

3 Conc. Arausican, I, a. 441, c. 5, 6, 7. Arelat. II, entre 443 et 453, c. 32, 34. Agath. a. 506, c. 62 (si quis servum proprium sine conscientia judicis occiderit, excommunicatione vel pænitentia biennii reatum sanguinis emendabit). Aurel, I, a. 511, c. 3, 8. Epaon. a. 517, c. 34, 39. Aurel, IV, a. 541, c. 9, 24. Aurel, V, a. 549, c. 6, 7, 22.

arriva à l'époque carolingienne, à reconnaître le mariage de l'esclave et à le protéger ', de même qu'on limitait autant que possible la faculté de vendre les serfs. Mais, en dehors de cela, leur condition juridique resta à peu près telle que l'avait faite le droit populaire, car la législation de l'empire n'exerçait par sa nature que peu d'influence à cet égard.

IV. - Une modification insensible s'introduisit pour les esclaves qui cultivaient les biens du fisc et de l'église. Ils jouissaient non-seulement d'une protection plus efficace, d'un wergeld plus élevé et fournissaient moins de prestations, mais aussi leur emploi auprès du roi leur donnait une considération plus grande . Cette situation privilégiée influença sur la condition des autres esclaves.

V.

- On naissait non libre, ou on le devenait. On naissait non libre, si on était né de parents non libres, ou de parents dont l'un était libre et l'autre non. On devenait esclave volontairement en se soumettant à la ser

Masticon, II, a. 585, c. 7, 8. Voy. Schulte, Handbuch des kath. Eherechts p. 115 ss.

Cap. Lang. a. 813, c. 5 (Leg. I, 192). « Ut conjugia șervorum non dirimantur si diversos dominos habuerint (Cap. Vermer. 753, c. 19, ib. 23); sed in uno conjugio servi permanentes dominis suis serviant; sic tamen, ut ipsum conjugium legale sit, et per voluntatem dominorum suorum juxta illud evangelium : Quod Deus conjunxit, homo non separet. » Cap. Franc. 779, c. 19 (Leg. I, 38). « De mancipia quæ vendunt, ut in præsentia episcopi vel comitis sit, aut in præsentia archidiaconi, aut centenarii, aut in præsentia vicedomini, aut judicis comitis, aut ante bene nota testimonia. Et foras marca nemo mancipium vendat. Et qui hoc fecerit, tantas vices bannos solvat quanta mancipia vendidit. Et si non habet pretium, in wadio pro servo semet ipsum comiti donet, usque dum ipsum bannum solvat. » Cap. Mantuan. a. 781, c. 7 (ib. 41).

* Cap. de villis imper. c. 4; Aquisgr. 817 legib. add. c. 1, 15, etc.

3 Ripuar. LVIII; Alam. Hloth. XVIII, XXII; Cap. Aquisgr. 817. 1, c. etc.

Grimm R.A. 324 ss; L. Rip. LVIII, 14. « Si autem Ripuarius ancillam Regis seu ecclesiasticam, vel ancillam tabulariam sibi sociaverit, non ipse, sed procreatio ejus serviat. »

vitude, ou forcément parce qu'on était insolvable ou qu'on ne pouvait acquitter le ban 2.

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La condition d'esclave se perdait légalement par un affranchissement 3, qui, à l'origine, avait lieu devant le maître et per denarium et qui plus tard se passa devant le roi et l'assemblée du peuple. Enfin on affranchit aussi dans les églises et tout simplement par la concession d'un titre de liberté. Ces concessions n'avaient point d'ailleurs toutes la même efficacité; elles pouvaient n'accorder qu'un degré inférieur de la condition d'homme libre, sans briser pour toujours tout lien entre le concessionnaire et le concédant. On pouvait aussi acquérir la liberté en dehors de l'affranchissement, soit à la suite d'une peine infligée au maître, soit comme une récompense dans des cas prévus par la loi'.

§ 56. Les demi-libres 8.

I. Comme à l'origine, nous trouvons à cette époque entre les libres et les esclaves, une nombreuse classe de

1 Capit. Aquisgr. 813, c. 15 (Leg. I, 189). Cap. leg. Sal. add. a. 819, c. 6 (ib. 226). « Judicatum est ab omnibus, ut si Francus homo vel ingenua femina in servitio sponte sua implicaverit se, ut si res suas, dum in libertate sua permanebat, ad ecclesiam Dei aut cuilibet legibus tradidit, ipse cui traditæ fuerint, eas habere et tenere possit. El si filios et filias, dum in sua fuit, libertate, generavit, ipsi liberi permaneant. »

2 Note 3, p. 138.

3 Grimm R.A. p. 179 ss. 331 ss. Rozière, 79.

L. Sal. XXVI. Rip. LVII, 1; Paul Winogradoff, Die Freilassung zu voller Unabhängigkeit nach den Volksrechten dans les Forschungen, XVI, 599; XVIII, 189; L. Sal. XXVI, « qui a domino suo in hoste dimissus fuerit. » Formules dans Rozière 55-61. Sohm, p. 47 f. 555; Gaupp, Lex Franc. Cham, p. 67; Sohm, p. 574.

L. Rip. LVIII, 1; Rozière, 72-77.

L. Burg, 107, c. 2; L. Luitpr. 140.

7 L. Visig. VI, 1, c. 5; XII, s, c. 12, 13, 14; XII, 3, c. 12, 18, u. a. 8 Grimm R.A. p. 305 ss. Waitz, II, 182 ss.; Eichhorn, I, 294 ss. sur les læti Germani dans la Gaule romaine, voyez § 12, note 16. L'opinion de Roth, Beneficialwesen, p. 51, semble la plus juste.

personnes désignées sous le nom de liti, leti, ledi, lassi, aldi, aldiones, liberti'. Il faut en voir l'origine dans les colonies romaines, dans l'ancienne dépendance des personnes au sol, et enfin dans les affranchissements qui n'accordaient qu'une demi-liberté. Ils sont essentiellement distincts des libres par un wergeld moindre, par le mundium qui pèse sur eux, le défaut de connubium 3, l'obligation de servir et de payer les impôts, le droit de leur maître à une partie de leur wergeld, la nécessité du consentement du maître pour leur mariage et enfin par leur incapacité de briser seuls les rapports qui les rattachent à leur seigneur. D'un autre côté, ils se distinguent complètement des esclaves; car ils ont la capacité reconnue de contracter un mariage protégé par la loi, ils ont un wergeld qui leur revient en partie, ils peuvent posséder et acquérir", ils se représentent eux-mê

1 Libertus correspond à litus en latin.

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* L. Sal. XXVI. « Si quis alienum letum extra consilium domini sui ante rege per dinario (ingenuum) dimiserit et ei fuerit adprobatum, malb. malthoitus meo letu hoc est 4000 dinarios qui faciunt solidos 100 culpabilis judicetur, res vero leti ipsius legitime refor

metur».

3 Cela est prouvé par le Cap. Chlodovechi a. 500-511 (Leg. II, 4) 7, § 2 (de puellas militunias vel litas, hæc lex medietate servetur); L. Sax. LXV. (Lito regis liceat uxorem emere ubicumque voluerit, sed non liceat ullam feminam vendere. »

L. Fris. Tit. IX, § 1 ets. « Si fœmina quælibet homini cuilibet fornicando se miscuerit, componat ad partem regis weregildum suum. Hoc nobilis et libera faciant. 2. Lita vero ad partem domini sui. 3. Si vera ancilla et virga erat... componat is, qui eam vilavit, domino ejus sol. 4. hoc est denarios 12. » § 10. « Si vero puella (rapla) lila fuerit, satisfaciat ei similiter solutione weregildi sui, et domino ejus decem solidos componat. § 13 (not. 5).

5 L. Fris. IX, 13. « Si lita fuerit, solid. X. domino ejus persolvere cogatur. » et § 41, u. 12 : « Si liberam fœminam extra voluntatem parentum ejus, vel eorum, qui potestatem ejus habent, uxorem duxerit, componat tutori ejus solid. XX. id est dinarios LX—12. Si autem nobilis erat fæmina sol. XXX. »

6 L. Fris. XI, 1. « Si liber homo spontanea voluntate, vel forte necessitate coactus, nobili seu libero, seu etiam lito in personam et servitium liti se subdiderit... 2. Si litus semetipsum propria pecunia a domino suo redemerit... » L. Sal. L. § 1. « Si quis ingenuus aut letus alteri fidem fecerit... »

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