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l'ouest. Au milieu du IIIe siècle, on voit aussi paraître beaucoup de peuplades sous le nom de Goths, qui s'étendirent vers le milieu du IVe siècle de la Mer Noire, le bas Danube et le Don jusqu'à la Mer Baltique. Ils se divisaient en Ostrogoths et Wisigtohs1.

III. Depuis le milieu du IV° siècle, les populations germaniques et romaines eurent des rapports constants. Les Romains ne remportèrent dès lors aucune victoire durable, mais par les concessions de territoires, par la conclusion de traités, par la réception de mercenaires germains, ils arrêtèrent un instant le mouvement. Depuis 350 toutefois, la frontière romaine fut partont violée, de telle sorte qu'il suffisait d'un mouvement pour renverser la domination romaine. Ce fut l'oeuvre des invasions.

§ 18. Les invasions germaines 2.

A la mort de Valentinien (375), les Huns passèrent le Volga, se jetèrent sur les Alains, puis unis à ces derniers sur les Ostrogoths, qui furent en partie soumis et en partie reçus par les Wisigoths. Ces derniers reculèrent devant ces masses irrésistibles, acceptèrent des terres des Romains en Thrace et entrèrent à leur service 3. Mais, après le partage de l'empire entre Arcadius et Honorius, ils se révoltèrent sous la direction d'Alaric, dévastèrent l'empire, entrèrent en Italie (400), qu'ils épargnèrent cette fois pour y revenir bientôt prendre et saccager Rome (410). A la mort d'Alaric, les Goths s'allièrent aux Romains, passèrent en Gaule, où, sous le commandement d'Athaulf, ils s'emparèrent de la deuxième Aquitaine et

Phillips, loc. cit. § 25; Eichorn, loc. cit. § 81.

2 Rud. Pallmann, Die Geschichte der Vælkerwanderung, Gotha, 1863; C. Platner, Ueber die art der deutschen Vælkerzuge zur Zeit der Wanderung, dans les Forschungen, XX, 165; Arnold, Ansiedelungen und Wanderungen deutscher Stæmme. Marbourg, 1875.

3 Les Goths étaient tellement mélangés sous Théodose qu'il était dès lors très-difficile de déterminer leur relation avec les autres peuplades et de les distinguer.

de la première Narbonnaise. De là, ils passèrent en Espagne.

II. A la même époque, 405 ou 406, une masse de peuplades alliées, Suèves, Vandales, Alains, Burgondes, se dirigèrent vers l'Italie. La résistance de Stilicon les rejeta dans les provinces du Rhin supérieur, d'où ils entrèrent en Gaule pour la dévaster et passèrent ensuite en Espagne. Là, ils furent eux-mêmes refoulés dans la partie ouest (Asturies, Galice, Portugal), par les Goths, qui arrivaient de la Gaule. Les Vandales pour la plupart acceptèrent, en 429, l'offre du gouverneur Boniface, passèrent en Afrique suivis de beaucoup d'Alains et y fondèrent un empire germanique sous le roi Genséric. Les Suèves et les Alains se maintinrent dans l'ouest de l'Espagne, jusqu'au jour où ils se mêlèrent à d'autres invasions. Quant aux Burgondes 1, qui avaient participé à ce mouvement, ils restèrent dans la première Germanie, où ils furent battus d'abord par Aétius, puis par les Huns en 4372. Ils se dirigèrent alors vers le sud, s'établirent en 443 en Savoie, où Genève était le séjour du roi. De là, ils s'étendirent de l'autre côté du Jura, entre l'Aar et le Rhône, la Saône et la Marne, jusqu'aux Vosges et aux Cévennes.

III. Les Huns s'avancèrent sous Attila vers le milieu du Ve siècle. Lorsqu'ils eurent vaincu les Ostrogoths, les Gépides, les Alains, les Scyres et les Suèves, leur puissance s'étendait sur une grande partie de l'Allemagne. Ils se jetèrent alors sur la Gaule, où ils furent vaincus à Châlons (451), par les Romains, les Goths, les Burgondes et les Francs réunis. Attila se tourna vers l'Italie, fit une nouvelle pointe en Gaule en 453 et alla enfin mourir en Pannonie (454). La puissance des Huns tomba avec lui; ses peuples retournèrent vers le Pont, et depuis lors ils n'apparaissent plus dans l'histoire sous ce nom. Les populations allemandes subjuguées devinrent libres

1 Carl. Binding, Das burgundisch-romanische Kanigreich (443-532) Leipsik, 1868.

2 Waitz, dans les Forschungen, 1, 1.

3 G. Kaufmann, Ueber die Hunnenschlacht en 451 dans les Forschungen, VIII, 115.

par cet événement; les Ostrogoths en Pannonie, les Gépides en Dacie, les Hérules, les Scyres, les Rugiens et les Suèves dans le Norique et la Vindélicie. A l'est de la Germanie, les peuplades s'étaient aussi avancées; les Markomans avaient quitté la Bohême vers le milieu du VIe siècle, pour s'établir entre l'Ems et le Lech dans le Norique et la Rhétie sous le nom de Bajovarii, Bavarois1. A leur place, des peuplades slaves vinrent s'établir à l'est les Tchèques en Bohème, les Sorbes sur les bords de l'Elbe, enfin plus dans le nord les Obotrites, dans le Mecklembourg actuel. Les Alamans fondèrent également un nouvel empire; ils ne quittèrent pas tout à fait leurs anciens domaines, mais passèrent seulement le Rhin pour s'établir entre le Rhin, la Moselle et la Sarre, jusqu'aux Burgondes. Les Alamans conservèrent leur langue, tandis que, en Burgondie (le futur duché de Bourgogne et la Suisse française actuelle), la langue romaine l'emporta.

Les populations qui habitaient le Norique et la Vindélicie passèrent en Italie, où elles élurent comme chef Odoacre 3, qui renversa le dernier empereur romain, Romulus Augustus (476) et fonda un royaume germanique. Cet empire fut bientôt détruit par d'autres peuples germains. Théodoric-le-Grand, roi des Wisigoths, entra en Italie, renversa l'empire des Hérules et étendit sa domination sur l'Italie et la Sicile. L'empereur Zénon et les Vandales lui abandonnèrent le territoire jusqu'au Rhône, avec

1 Grimm, Geschichte d. deut. Sprache, I, 350, a démontré que les Bavarois ne descendaient point des Celtes, mais des Marcomans, et que leur nom venait des anciennes demeures qu'ils occupaient en Bohême. Cf.I, Zeuss, Die Herkunft der Baiern von den Markomanen, Munich, 1839; Philipps, loc. cit.; § 30; E. Quitzmann, Die ælteste Geschichte der Baiern bis zum Jahre, 911. Brunswick, 1873; Riezler, Geschichte Baierns; Ad. Bachmann, Die Einwanderung der Baiern. Vienne, 1878; Ziezler, dans le Sybel, Hist. Zeitschrift, t. XLII, p. 160; Baumann, Die alamannische Niederlassung in Rhætia secunda.

Zeuss, Die Deutschen, p. 641; voyez la littérature dans Phillips, loc. cit. En outre, Hermenegild Jirecek, Das Recht in Boehmen und Mæhren, 12. Prague, 1866; C. Platner, Ueber Spuren deutscher Bevælkerung zur Zeit der slavischen Herrschaft in den westlich der Elbe und Saale gelegenen Lændern, dans les Forschungen,XVII,409. 3 Roth. Beneficialwesen, 25.

la Rhétie, le Norique jusqu'au sud de la Pannonie 1. Pendant ce temps, les Lombards, après plusieurs établissements successifs, entrèrent en Pannonie (526), vainquirent les Gépides (546), s'unirent avec des tribus Sarmates et Avares et marchèrent sur l'Italie, où ils fondèrent sous Alboin, en 568, l'empire lombard, avec Pavie pour capitale. Quant aux Romains d'Orient, qui, en 554, avaient vaincu les Ostrogoths, ils furent refoulés dans le sud de l'Italie 3.

1 Theodoric fut l'objet d'une foule de légendes dans lesquelles il est souvent représenté comme Dietrich de Bern.

Fried. Bluhme, Die Gens Longobardorum und ihre Herkunft. Bonn, 1868.

3 Sur les conséquences des invasions, voyez Ficker, Forschungen, I, 1 et s.

CHAPITRE TROISIÈME

HISTOIRE DE L'EMPIRE FRANC

§ 19. Ies Francs sous les Merovingiens '.

Les Francs Saliens (§ 17) en l'an 445, sous le roi Chlodion ou Chlogion, se dirigèrent vers la Gaule et s'emparèrent des territoires entre Meuse et Somme 2. La tradition et l'histoire parlent d'un roi Mérovée 3, comme son fils ou son parent, d'où les rois Mérovingiens postérieurs ont tiré leur nom. Childéric, qui paraît être son fils, eut lui-même comme fils et successeur Clodoweg, Clovis (481), qui fut le fondateur de la monarchie franque. Lorsqu'il devint le chef des Francs, les Romains possédaient les contrées entre Somme et Loire, l'Armorique en Bretagne et une partie du pays sur les deux rives du Rhône. Ces pays, depuis la chute de l'empire romain, étaient gouvernés par Syagrius, fils du dernier gouverneur romain, Egidius. Clovis forma contre lui une alliance avec toutes les tribus franques saliennes ou ripuaires, le vainquit à la bataille de Soissons (486), et acquit ainsi les contrées de la Gaule jusqu'à la Seine. Il prit Paris pour capitale.

1 Voyez les sources données au § 6. Cassiodori (470-563), Variarum historiarum libri, 12; Isidorus Hispalensis († 636), Historia gothorum, vandalorum, suevorum, etc. Georg. Lommel, Allgemeine Franken Geschichte, Wurzburg, 1862; Gust. Richter, Annalen der deutschen Geschichte im Mittelalter. Halle, 1873; Jos. Fehr, Staat und Kirche im frænkischen Reiche bis auf Karl den grossen, Wien, 1869.

Grégoire de Tours, II, 9; Waitz, Verfassung, II, 52; Cf. § 23. R. Scrhæder, Die Ausbreitung der salischen Franken dans les Forschungen, XIX, 137.

3 La légende le fait naître d'un monstre marin qui aurait surpris au bain la femme de Chlodion.

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