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Limoges.

la Croix.

Les curés de Saint

Michel pendant le xixe siècle. Reliques de Saint Martial, de Saint Loup,
et autres. Grande Confrérie de Saint-Martial et l'Ostension des Reli-
ques en 1806.
Maladie des Espagnols en 1809. Cour Impériale de
Nouvel orgue à l'église de Saint-Michel. Les Sœurs de
Passage de S. S. Pie VII à Limoges, en 1814. Confrérie
du Saint-Sacrement. Reconstruction de la flèche du clocher.
Croix de Mission en 1828. Nouvelles cloches en 1814 et 1868.
Vitraux en 1845 et 1875. Création d'une nouvelle paroisse Saint-
Martial-de-Landouge. Proclamation du dogme de l'Immaculée Con-
ception. Réparations à l'église en 1855. Incendre de 1864.
Création des paroisses de Saint-Joseph et du Sacré-Cœur. Le Monu-
ment de Saint-Martial. Neuvième Centenaire du miracle des Ardents.
Les Ostensions pendant le XIXe siècle. Don d'une relique de Saint
Martial à la basilique de Saint-Pierre-de-Rome où un autel lui est
consacré.

Avant la Révolution, la ville de Limoges comprenait treize paroisses. Ces paroisses étaient 1° Saint-Jean-de-la-Cathédrale; 2° Saint-Pierre-du-Queyroix; 3° Saint-Michel-des-Lions : 4° Saint-Maurice-de-la-Cité; 5° Saint-Domnolet; 6° SaintMichel-de-Pistorie; 7° Sainte-Félicité, à laquelle on avait uni Saint-Lazare ; 8° Saint-Paul; 9° Saint-Christophe ; 10° SaintJulien et Sainte-Affre ; 11° Saint-Aurélien ou Saint-Cessateur; 12° Saint-Gérald 13° Saint-Martial-de-Montjauvy.

Après le Concordat de 1801, Limoges n'eut plus que quatre paroisses, qui sont Saint-Pierre-du-Queyroix et SaintMichel-des-Lions, érigées en chef-lieu de doyenné, et SaintEtienne et Sainte-Marie, qui ont été de simples succursales. La paroisse de Saint-Michel fut alors augmentée de tout le territoire des anciennes paroisses de Saint-Martial-de-Montjauvy et de Saint-Cessateur, et même de celui des paroisses de Sainte-Claire et de Sainte-Madeleine-de-la-Bregère qui, par le passé, n'avaient pas fait partie de la ville.

Mgr Dubourg s'empressa de donner des curés à toutes les paroisses du diocèse; et il eut alors la consolation de voir revenir de leur erreur et se rétracter, les prêtres qui avaient. fait le serment de la Constitution civile du clergé ; aussi. écrivant à l'évêque de Montpellier, le 13 février 1805, il lui disait : « Je n'ai pas un seul Constitutionnel dans mon diocèse, au moins qui en fasse profession, parce que tous ont fait leur rétractation; sans cela, je ne les aurais pas employés. >>

M. Martin, revenu de la déportation, fut de nouveau nommé curé et doyen de Saint-Michel.

Après la mort de M. Pierre Martin, arrivée le 16 janvier 1803, la paroisse eut pour curé M. JEAN-BAPTISTE VITRAC, que Mgr Dubourg, évêque de Limoges, nomma par ordonnance épiscopale du 3 pluviòse an XI (23 janvier 1803). Il était né à Limoges le 1er février 1739 et était fils de Léonard Vitrac et de Catherine Penot. Il faisait ses études au collège de Limoges, dirigé par les Jésuites, lorsqu'en 1756, il perdit son père, et se trouva alors l'aîné de six frères ou sœurs dont la mère restait chargée.

Lorsqu'il fut prêtre, et après la suppression des Jésuites, le 4 août 1763, il fut nommé professeur au collège de Limoges; en devint le sous-principal, puis le principal. Mais, le 9 septembre 1789, il donna sa démission, motivée par des raisons de santé. La Feuille hebdomadaire de Limoges nous dit que, le 20 janvier 1783, M. de Montesquiou, abbé de Saint-Martial, a nommé M. Jean-Baptiste Vitrac, ancien principal du collège, à la cure de Montjauvy, vacante par la démission de M. Antoine Belut ». Cette petite paroisse de Montjauvy, Mons gaudi, qui ne comptait que 143 habitants, s'était formée autour de l'église élevée sur l'emplacement où les reliques de saint Martial avaient été portées, en 994,

lorsque les supplications du peuple obtinrent la cessation de la peste connue sous le nom de Mal des Ardents.

Les talents multiples et remarquables de l'abbé Vitrac lui méritèrent l'estime et la protection des hauts personnages de la province. Dès son premier discours, il acquit la faveur de M. D'Aine, intendant de la généralité, auquel il avait dédié, en 1777, l'Eloge de Baluze. Ses publications l'avaient fait admettre et agréger aux académies de Montauban, La Rochelle, Clermont-Ferrant et Châlons-sur-Marne, ainsi qu'à la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Limoges. M. D'Aine, qui lui avait donné une grande marque d'estime en lui confiant l'instruction religieuse de sa fille unique, avait voulu l'emmener avec lui lorsqu'il fut appelé à l'intendance de la Touraine. La riche cure de Verteuil, en Angoumois, lui avait été offerte. Il refusa toutes ces positions avantageuses et borna son ambition à sa petite cure de Saint-Martialde-Montjauvy, afin d'avoir du temps pour ses études, en vivant au sein de sa famille dont il était devenu le père.

L'abbé Vitrac resta curé de Saint-Martial-de-Montjauvy jusqu'au jour où la persécution révolutionnaire vint l'en chasser. Ses concitoyens l'élurent au nombre des notables de la municipalité de Limoges. Il avait aussi été promoteur de la métropole pour notre diocèse. En 1789, à l'assemblée générale du clergé pour l'élection des députés, il fut nommé secrétaire de cette assemblée et ensuite un des commissaires chargés de la rédaction du cahier du clergé.

Il refusa le serment schismatique de la constitution civile. du clergé que l'on lui demandait, aussi la loi du 26 août 1792 vint bientôt l'obliger à se séparer de sa famille et de sa paroisse, et à partir pour l'étranger.

Jean-Baptiste,

L'abbé Vitrac, ainsi que ses trois frères curé de Saint-Sylvestre; Elie, curé de la Bregère, et Léonard, vicaire de Saint-Martin-le-Vieux, partit de Limoges au mois de septembre, se dirigeant vers l'Espagne; avec eux partirent aussi les vicaires de Saint-Pierre, deux vicaires de SaintMichel, et d'autres prêtres au nombre de quatorze. Arrivés à Uzerche, ils faillirent être tous massacrés par une partie du bataillon des volontaires de Tulle, et ils l'auraient été le lendemain matin, malgré la surveillance du maire, M. de Glédat, si M. Ardant de la Grénerie, commandant de la garde nationale, après leur avoir procuré des passeports pour retourner sur leurs pas, ne les avait fait évader pendant la

nuit, par des chemins détournés, et accompagner par la garde nationale. Rentrés à Limoges, ils en repartirent par un autre chemin qui ne se trouva pour eux ni libre d'obstacles, ni exempt de dangers. En Espagne, l'abbé Vitrac se réfugia dans la province de Catalogne, et pendant près de dix ans, il éprouva combien le pain de l'exil est amer ».

Après le Concordat, il rentra en France, ainsi que ses trois frères. Dans la cérémonie de l'installation de Mgr Du Bourg, qui eut lieu dans la cathédrale de Limoges, en présence de toutes les autorités civiles et militaires, il fut chargé de prononcer un discours dans lequel il prêcha la réconciliation des divers partis qui avaient divisé l'Eglise et l'Etat.

Un poste plus élevé dans la hiérarchie ecclésiastique que ceux qu'il avait occupés précédemment lui était réservé. La paroisse de Saint-Michel étant devenue vacante par le décès du vénérable abbé Martin, la voix publique le demanda pour cette paroisse, qui était, sinon la plus élevée au point de vue hiérarchique, du moins la plus populeuse et la plus considérable du diocèse. Mgr Du Bourg l'y nomma par ordonnance du 23 janvier 1803, et il y fut installé le second dimanche après Pâques, le 24 avril.

Le ministère pastoral, à cette époque, offrait des difficultés de toute sorte; il fallait relever les ruines qu'avait faites la Révolution. L'abbé Vitrac fut assez heureux pour retrouver les reliques de saint Martial et de saint Loup. Tout entier à son ministère pastoral, il en remplit toutes les fonctions avec le plus grand soin et une activité admirable. Son église de Saint-Michel devint sa demeure habituelle son temps était partagé entre la prière et les fonctions de sa charge pastorale.

Mais il ne devait pas occuper longtemps ce poste considérable auquel il avait été appelé par la confiance de ses supérieurs. La providence ne fit, pour ainsi dire, que le montrer à son nombreux troupeau. Il mourut deux ans après sa prise de possession, le 27 avril 1805, à sept heures du matin, à l'âge de soixante-sept ans.

Le deuil général qu'excita sa mort, les honneurs publics qui lui furent rendus par le concours des citoyens de toutes les classes de la société, ces démonstrations extérieures de la douleur publique, prouvent combien il était aimé et quel empire il avait pris sur les cœurs par sa charité, son dévouement et son zèle. Le jour de ses funérailles, le lundi 29 avril

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