A vous, à qui l'Espagne a fait un nom celebre, Des long-temps répété loin des rives de l'Ebre; Poivaux à plus d'un titre, opposes trop souvent, Mais de notre amitié tous les deux recevant Un sentiment commun qui domina les autres, offre un travail où mes voeux sont les vôtres. Je vous Nous cûmes le désir qu'au Parnasse français L'un de vous secriait: "O Poeine occidentale, " " Espagne, la Fortune à ta male vigueur I 'imposa pas toujours cette indigne langueur. Il fut des jours de gloire où l'Afrique inhumaine vos noms, noble époux de Chimène, Frémissait à vos 1 Vaillant fils de l'Infante, Alphonses couronnes; Pourquoi de votre temps, hélas! n'être pas nés !',, n'accueille point une souffrance extrême! Mais, que Vous la sûtes charmer par les désastres même : n 1 ▲ Ciré de l'Ode à Gusman-le-Brave, par Don Manuel Quintana. sanglans vaisseaux vous fixer le regard, Sur nos Ce même effort trompé qu'aurait-il fait vainqueur ! On ne peut que mourir quand la plaie est au coeur. notre faiblesse : L'ambition puissante L'Espagne est de l'Empire une utile province; genoux: " " " a vu Aux bords du précipice, étaient à ses avec nous!,, 1 Ode au combat de Trafalgar, par Don Juan B. Arriaza. 2 Ode au même combat, par Don Manuel Quintana. Il tombe et, noble ami, toi qui donnais le gage De tes hardis projets, dans cet ardent langage, Quel fut, quel est ton sort! Les fers, l'axil: deux fois Cu subis les rigueurs d'inexorables lois. Ach! ne pourraije point consoler tes disgraces! L'aquilon trop long-temps a rugi Viens sous un ciel serein, sur des bords généreux, Illustrer les abris de mes Lares heureux. sur nos traces: Sans doute, Emmanuel, aux Et le Cemps destructeur y consacre, y conserve aux nomma lu veux. que M'importe : cette France, où t'appellent Coffre, pleine d'attraits, tous les biens Les dieux l'aiment. Aux jours du plus terrible orage, Grandit victorieux le laurier qui l'ombrage; Et lorsque les revers étonnent ses drapeaux, Le vaste ébranlement a fondé son repos. Celle tonne la nue en fécondant la terre, Et dans l'onde orageuse amortit son tonnerre. Coutefois, plus d'alarme : en sa belle saison, Sur l'Etat rajeuni plane L'Industrie, apprêtant ses élémens informes, Pactole à mille bras, Protée à mille formes, Enchanteresse, court jusqu'aux pôles séduits S'enrichir de besoins que son charme a produits. La science à l'étude en riant se découvre; au loin la Raison.. mes voeux, Couronnes à leur tour, les Arts regnent au Louvre. |