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60. Du blé et autres grains.
61. Noms provenant des actions.
62. Des arbres et des plantes.
63. Des fleurs.

64. Des fruits.

65. Des animaux.

66. Des oiseaux.

67. Des poissons. 68. Des insectes.

69. Utilité de cette nomenclature.

70. Origine du nom d'Arnaud.

71. Ancienne signification de ce nom, elle est injurieuse.

72. Autre signification plus noble.

73. Impossibilité qu'un grand nombre de familles ait pris volontairement un nom malhonnête.

74. Autres significations qui ne sont pas injurieuses.

75. Exemples de noms à signification injurieuse, ou vulgaire.

76. Arquabot.

77. Argail.

78. Albanel.

79. Artaud.

80. Bassat.

81. Baude.

82. Brachet.

83. Burdin.

84. Bouteille.

85. Bernard.

86. Bourillon.

87. Brochier.

88. Cambis.

89. Avis aux mauvais plaisants.

90. Origine méridionale des premiers qui portèrent le nom d'Ar

naud.

91. Dans le Moyen-Age, ce nom fut un

ensuite un nom de race.

nom propre, il devint

92. Ancienneté de ce nom, il a fourni une foule d'hommes remar

quables.

93. Exhortations et conseils à ceux qui le portent.

1. La loi romaine nous apprend à quoi servent les noms ad recognoscendos singulos nomina comparata, mais elle ne les définit pas, car ce n'est pas définir que d'indiquer l'usage auquel une chose est destinée, au lieu de nous dire quelle est son essence et, par suite, quelles sont ses qualités et ses attributs.

Un auteur moderne donne du nom une définition exacte et conforme à la nature même du sujet. Voici ce que dit Eusèbe Salverte, dans un ouvrage peu connu quoique fort intéressant :

2. Notre nom propre, c'est nous-même. Dans notre pensée, dans la pensée de ceux qui nous connaissent, rien ne peut en séparer notre être; on le prononce, et, soudain, blame ou éloge, menace ou prière, haine ou affection, c'est nous qu'atteignent les idées et les sentiments que l'on y attache. Quelques syllabes insignifiantes, ou dont le sens ne s'applique sous aucun rapport à l'homme qu'elles désignent, suffisent néanmoins pour réveiller inévitablement le souvenir de cet homme, celui de son aspect physique, de son caractère moral, des actions et des évènements les plus remarquables de sa vie 1».

3. D'après le même auteur, «l'invention des noms propres n'appartient point essentiellement aux sociétés civilisées; elle est liée à l'usage de la parole. Il faut qu'un père distingue chacun de ses enfants, soit quand il leur parle, soit quand il parle d'eux en leur absence, et lorsque le geste ou l'inflexion de la voix ne suffit plus pour les faire reconnaître. Le signe distinctif qu'il emploiera ne peut être qu'un nom exclusivement propre

↑ Essai sur les noms d'hommes, de peuples et de lieux, tome 1, § 1. p. 1.

à la personne désignée. Le père, à son tour, reconnaîtra le nom qu'il recevra de ses enfants 1».

4. L'imposition d'un nom, soit à l'enfant qui vient de naître, soit à l'étranger avec lequel on se trouve en rapport pour la première fois, est donc une opération toute naturelle de l'intelligence. Mais elle ne se fait pas et ne peut se faire d'une manière uniforme. Au nouvel arrivant dans la vie, à l'enfant qui n'a ni profession, ni qualités morales, ni physionomie, ni souvent rien dans l'aspect physique qui le distingue d'un autre enfant, on donne un nom, rappelant un évènement passé, une circonstance présente, une crainte ou une espérance. Ainsi, Moïse signifie retiré des eaux; le nom de Marie, sa sœur ainée, exprime l'amertume dont, à sa naissance, étaient abreuvés les Israëlites ceurbés sous le joug des égyptiens. Benjamin, veut dire fils de la droite, de la puissance 3.

5. Mais, pour l'homme fait, il n'en était pas de même. En général, on le nommait d'après ses qualités physiques ou morales, sa profession, sa manière d'être, le lieu de son habitation, la place qu'il occupait dans la famille ou dans la société en un mot, d'après une foule de circonstances qu'il serait impossible d'énumérer toutes 1.

6. Il résulte de là que, dans l'origine, les noms étaient tous significatifs, c'est-à-dire, que, indépendamment de la désignation spéciale attachée à l'individu, ils entrainaient avec eux l'idée d'un fait, d'un sentiment, d'une

2

3

Essai sur les noms d'hommes, etc., t. 1, § 1, p. 4.

Ibid.
Ibid.

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qualité, d'une manière d'être, particulier à la personne ainsi désignée. Il s'ensuit dès lors, qu'ils n'étaient pas donnés au hasard et que, tous les noms, quels qu'ils soient, même ceux dont l'origine nous demeure inconnue, avaient une signification qui leur était propre.

7. Ordinairement, l'enfant prenait le nom de son père, en l'accompagnant d'un surnom qui put permettre de le distinguer des autres membres de la famille. Car il ne suffisait pas d'être nommé, il fallait encore qu'on put reconnaître à quelle race il appartenait.

Gilles de la Roque, dans son Traité de l'origine des noms, dit que « ce n'est pas assez d'être né, si l'on ne porte les marques de la génération et de la descente que l'on tire de son père, par des marques sensibles de la filiation, à l'imitation du fils de Dieu même qui, s'étant incarné, reçut le témoignage de sa génération, à son baptême, par ces paroles hic est filius meus dilectus, in quo mihi complacui 2. »

8. Cependant cet usage, particulier à certains pays, ne se généralisa qu'après que les diverses familles eurent adopté des noms patronymiques. Jusques alors, en France, ainsi que dans toute l'Europe, il n'exista que des noms propres. Le surnom, c'est-à-dire, celui qui s'applique spécialement à la famille, était inconnu, même aux gens haut placés. A ma connaissance, il ne commença à se vulgariser que dans le courant du XIIe siècle. Il est même fort probable que le peuple ne l'adopta que plus tard.

9. Du moment où les noms emportèrent une signification quelconque, il s'ensuivit que le fait de nommer ↑ De l'Origine du nom, chap. 6, p. 46.

2 Mathieu, chapitre 3, v. 7.

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