GRAMMAIRE FRANÇAISE EXPLIQUÉE AU MOYEN DE LA LANGUE PROVENÇALE, OU NOUVELLE MÉTHODE AVEC LAQUELLE UN PROVENÇAL QUI SAIT LIRE, PEUT, SANS Une grammaire toute française ne peut convenir MARSEILLE. CHEZ CAMOIN, LIBRAIRE, PLACE ROYALE, 1826. 6276.13.5 HARVARD COLLEST JUN 25 1917 Hayes fund MARSEILLE. - IMPRIMERIE D'ACHARD, Rue Saint Ferréol, n° 64. INTRODUCTION. ES Les étrangers qui essaient de parler notre langue trouvent dans la politesse française un fond d'indulgence presque inépuisable. Nous les écoutons avec un sérieux imperturbable, et leurs fautes même les plus grossières ne nous font pas seulement froncer le sourcil. On dirait que nous leur tenons compte des difficultés qu'ils ont eu à surmonter pour parvenir à se faire entendre. Nous sommes loin d'avoir la même indulgence pour nos compatriotes. Pour ceux-ci point de pitié : la faute la plus légère excite notre rire. On pourrait motiver, jusqu'à un certain point, cette différence de conduite si dans l'agglomération politique qu'on est convenu d'appeler France, il n'existait réellement qu'un seul peuple. Sans doute il est honteux de ne pas posséder la langue de son pays; car outre que cette ignorance nous rend la risée de tous ceux à qui nous parlons, elle est encore le signe le plus certain d'un manque absolu d'éducation. Mais la France, une sous le rapport politique, est loin d'offrir la même unité sous le rapport des moeurs, et surtout du langage. A l'exception de quinze à seize départemens où la langue francaise est vraiment usuelle, dans tous les autres elle n'est guère que |