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Cette eau est recommandée dans les fatigues du ventre chez les convalescents, et pour lisser les cheveux auxquels elle donne du brillant. (Pratique inusitée au Japon).

41.-EAU DU PREMIER BAIN DES ENFANTS.

. Sen-ji-to. UBU-yu. Syn. San-jo-midzu.

On la recommande pour l'usage interne chez les accouchées, afin de faciliter l'expulsion du placenta. La patiente doit rester ignorante de la nature du breuvage qu'on lui fait prendre. 42.-EAUX NUISIBLES ET VÉNÉNEUSES.

Sho-sui-yu-doku.

L'auteur chinois nous donne (vol. V, p. 51) les règles suivantes à observer au sujet de ces eaux :

Il ne faut pas boire l'eau des puits qui bouillonnent trop, car cette eau est souvent vénéneuse.

L'eau des puits vieux et hors de service est nuisible. L'eau courante, qui ne reçoit jamais les rayons du soleil, est pernicieuse. Il ne faut pas boire non plus l'eau dans laquelle se trouvent des tortues etc. L'eau stagnante qu'on rencontre sur les montagnes donne des abcès quand on en boit. L'eau des vases à fleurs est très dangereuse: elle peut donner la mort, surtout quand les branches du Chimonanthus fragrans LINDL (Ro-bai) ont fait partie du bouquet qui s'y trouvait baigné.

L'eau dans laquelle on a fait bouillir le riz produit des pustules quand on s'en sert pour se laver.

Toute espèce d'eau qui ne reste pas claire quand on la verse et qui prend une couleur jaunâtre est très pernicieuse. Il faut éviter même de s'en servir pour se laver les mains.

Pendant l'été, il ne faut pas se baigner dans une eau trop froide.

Les femmes en couches ne doivent jamais se baigner immédiatement après l'accouchement, sous peine d'être très gravement malades et le plus souvent d'en mourir.

Lorsqu'on a bu beaucoup de vin (saké) il ne faut pas boire d'eau très froide ni du thé.

Il est dangereux de se coucher immédiatement après qu'on a bu beaucoup d'eau.

L'eau que l'on conserve dans les calebasses (Hiyotan, fruit du Lagenaria vulgaris SER) est nuisible pour les enfants, auxquels elle occasionne du bégaiement.

En voyage il ne faut pas se laver les pieds dans l'eau trop froide, et pendant l'hiver il ne faut pas faire usage d'eau trop chaude.

ONO RANZAN (Vol. I. dernière page) nous apprend qu'il y a dans la province d'Idzumo (Unshiu) une montagne nommée San-pen-san, sur laquelle se trouve un petit lac appelé Sanpen-no-ko-sui. L'eau de ce lac est très vénéneuse, mais pour les oiseaux seulement; quand ils en boivent ils meurent immédiatement et on dit même que l'odeur seule suffit à les tuer. On a, pour cette raison, appelé ce lieu Tori-no-ji-goku (enfer des oiseaux); jamais on n'aperçoit de poussière à la surface de ce lac, et en hiver l'eau n'y gèle jamais. Dans les environs, on ne voit jamais de neige. Cette eau n'est pas nuisible aux hommes les paysans s'en servent pour faire bouillir leur riz sans en éprouver aucun effet fâcheux.

Selon le livre Yamuto honzo, il y a également dans la province de Yechigo, près de la montagne Miuko san, une eau vénéneuse pour les oiseaux. Dans la province de Kii, près de la la montagne Koyasan, il y a aussi une rivière, le Tamagawa, dont l'eau a des propriétés toxiques. Mais ce ne sont là que des assertions émanant d'auteurs indigènes. Pour nous, jusqu'à présent, il ne nous a pas été donné de rencontrer une seule de ces eaux ayant un caractère vénéneux, de sorte que nous devons nous contenter de mentionner ce qu'en disent les livres chinois ou japonais, sans en donner d'autre explication.

SI

CLASSE DES MÉTALLOÏDES.

DEUXIÈME SECTION

LE SOUFRE. RIU-WO,-IWO.

43.-SOUFRE NATIF.

Seki-riu-wo, ou Seki-yu-wo, ou Seki-i-wo.

Syn. Yuwo, Iwo, Yu-no-hana (Fleur des Thermes.)

(HON. Fig. 85.-KAEMPFER. Livre I, chap. VIII.-HAN. p. 5.-Deb. 47.— SMITH. Mat. med. 208.-STAN. JUL. CHAMP. 24.--TEN-KO-KAÏ-BUTSU I H. Vol. VI, Tab. 5.--- SEKI-HIN-SAN-SHO-KO ou Minéral. jap.-- NAI-GUWAIICHI RAN ou Statistique jap.-B. S. LYMAN, Geol. Survey of Yesso, 29. TAINTOR, chinese custom's Report for 1869.—WILLIAMS, chinese comm, guide 104.- COCHIUS, Die Solfatara von Ashi-no-yu bei Hakoné, dans les Mitth. der Deutschen Ost-Asiatischen Gesellschaft, 3ten Heft, 1873. pag. 3.- GEERTS, ibidem, Heft 6. 1874, p. 49.)

D'après le livre ZOKU-NIHON-KI, le premier soufre japonais fut présenté à l'Impératrice GEN-MEÏ-TENNO, dans l'an 714 de notre ère (6me année du Wado-nengo). Il avait été pris à Ilakoné, dans la province de Sagami, à Asamagataké dans la province de Shinano et à Fukushima dans la province de Mutsu.

Le soufre se trouve en Chine, mais c'est surtout au Japon, aux îles Liu-kiu et à Formose qu'on le rencontre en quantités considérables. Un grand nombre de solfatares, Ko-ko, et plusieurs cratères de volcans sans éruption où intermittents de ce pays éminemment volcanique laissent échapper des vapeurs de soufre, conjointement avec des jets d'eau, par les crevasses qui

se trouvent à la surface du sol poreux au milieu duquel ils sont placés. Ces fumaroles forment ainsi un dépôt jaune pulvérulent de soufre sur la croûte des rochers environnants. Presque tout le soufre au Japon se trouve ainsi à l'état de couche dure plus ou moins pure sur les rochers volcaniques des solfatares. Quand ces dernièrs sont déjà en voie de décomposition, le soufre est souvent mélangé avec des matières terreuses, résultant de cette décomposition. La forme des dépôts de soufre est très irrégulière; bien souvent ils existent dans des endroits d'un accès très difficile, et dans les cratères mêmes des volcans. Pendant mon séjour à Nagasaki, plusieurs Japonais ont perdu la vie en allant à la recherche du soufre aux solfatares du volcan Aso-yama, dans la province de Iligo. Ces malheureux s'étaient aventurés dans le cratère même de ce volcan intermittent, pour y ramasser les dépots de soufre assez épais qui s'y trouvent. Ils auront probablement été étourdis par les gaz méphitiques qui s'échappent presque toujours du cratère et n'auront pu se dérober par la fuite à l'influence mortelle de ces vapeurs asphyxiantes. Sur le volcan Wunzengadaké, dans la péninsule de Shimabara, j'ai vu des endroits assez dangereux, où se trouvait un dépot assez considérable de soufre gisant sur la lave et sur un tuff volcanique fort poreux, décomposé par l'action continue des fumaroles. En introduisant ma canne dans cette lave échauffée, j'en voyais sortir des vapeurs chaudes d'eau et de soufre. Les objets en argent se noircissaient d'une manière très sensible et l'on sentait partout l'odeur particulière de la vapeur de soufre qui s'échappait des nombreuses fumaroles existant dans le voisinage. Le récit que M. CoCHIUS a donné des solfatares d'Ashi-no-yu, (l. c.) dans les montagnes de Hakoné, et le rapport de M. RITTER sur les solfatares d'O-jigoku, près du lac du même nom, sont tout à fait conformes à mes observations sur le Wunzengadaké. Ils y ont trouvé un grand nombre de fumaroles projetant des vapeurs chaudes d'eau, de soufre et d'acide sulfureux. La lave répandue partout aux alentours était recouverte d'un dépôt de soufre pulverulent. M. B. S. LYMAN, ingénieur des mines au service du Japon, nous a fourni (l. c) des renseignements fort intéressants sur

les nombreux solfatares de l'ile de Yesso, situés sur l'ancien volcan Yesan, sur le sommet du volcan Tarumai, au volcan sans éruption de Iwaönobori, près des fumaroles de Nuburibets, près du lac Oï et à Kobui, près de l'embouchure de la rivière Musu. Il évaluait la quantité de soufre existant dans ces différents endroits à environ 500 tonneaux. Au nord de l'ile de Yesso il y a encore plusieurs autres mines de soufre,

L'auteur de l'encyclopédie japonaise nous apprend : « que l'on trouve ordinairement des eaux sulfureuses dans le voisinage des gisements de soufre. On préfère en Chine et au Japon les espèces de soufre qui sont un peu transparentes, et qui ont une couleur jaune clair. On donne au soufre le premier rang parmi les soixante-douze minéraux utiles, dont il est appelé, pour ce motif, le roi où le général ( Sho-gun). Il a la propriété de transformer le mercure en poudre (par la formation de sulfure de mercure); il perd sa couleur et devient noir quand on l'amalgame avec les cinq métaux, et produit une substance. rougeâtre (vermillon), si on le fait chauffer avec le mercure. Associé au salpêtre et au charbon, il constitue la poudre à canon et sert aux différents feux d'artifice.»

Le soufre de la province de Shinano est considéré comme le meilleur du Japon. Les espèces qui viennent d'Akita, dans la province de Dewa, et de Fukushima, dans la province de Mutsu, n'ont que le second rang.

Dans les districts Hayama-gori et Kiu-shu-gori, (province de Bungo) et à Iwoshima, dans la province de Satsuma, se trouve en abondance une espèce de soufre de moyenne qualité. Pour la fabrication de la poudre à canon on n'emploie guère que le soufre de première qualité, bien qu'il coute environ cinq fois plus cher que le soufre de qualité inférieure.

On distingue dans les livres indigènes les espèces suivantes de soufre :

1o. Rei-wo ou Seki-yu-wo. Syn. Takano-mé-iwo (soufre « yeux des aigles »). C'est la meilleure espèce. Brillante, un peu transparente et d'une couleur jaune-claire; elle sert à la fabrication de la poudre à canon.

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