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SI

CLASSE DES MÉTALLOÏDES.

TROISIÈME SECTION.

ARSENIC. HI.

(St. Jul. Champ Ind. p. 47.-Techn. Chin. TEN-KO-KAÏ-BUTSU

IH

Vol. VI, Tab. 6.—¡ionzkm. Lib. IX, Fig. 25 et Lib. X, Fig 52 et 53.ONO RANZAN, Kei-mo, Ed. 1847, Vol. 6.-Encycl. WA-KAN-SAN-ZAÏ-DZU-YÉ Vol. 61. SMITH. Mat. med. p. 24.)

Les minerais d'arsenic sont très abondants en Chine et au Japon et se trouvent pour la plupart mêlés ou combinés avec d'autres métaux. Le protosulfure jaune d'arsenic (orpiment), le bisulfure rouge (réalgar) et l'acide arsénieux blanc natif (fleur d'arsenic) sont connus en Chine depuis les temps les plus reculés, et il semble que les Chinois aient été renseignés sur les qualités vénéneuses de ces minéraux bien avant qu'on le fùt en Europe. Aristote (4me siècle av. J. Chr.) a mentionné le premier les deux sulfures d'arsenic sous les noms de vi et άpezó, dont le premier représentait le réalgar et le dernier l'orpiment; mais c'est GEBER (1) (8me siècle) qui a décrit le premier les qualités vénéneuses de l'arsenic. Or des livres chinois du 8me siècle av. J. C. parlent déjà de l'arsenic comme d'un poison violent. Du reste, il est avéré que les llindous ont connu l'arsenic et l'ont employé depuis la plus haute anti

(1) Gebri Summa perfect. p. I, Lib. II, Cap. II.

quité dans la lèpre, les fièvres intermittentes etc. Mais il existe en Chine comme au Japon beaucoup de confusion dans la détermination des nombreux minéraux arsénifères. Proprement dit, il n'y en a que trois, l'orpiment, le réalgar et l'arsenic blanc natif, qui aient été décrits d'une manière distincte et suffisante. Des autres nombreux minerais arsénifères, connus sous le nom d'arsénides, on n'a que des idées vagues et bien insuffisantes. Ils portent tous la dénomination générale de Yosekiet on distingue dans les livres indigènes plusieurs espèces de Yoscki, selon la couleur. On n'a cependant aucune idée de la composition chimique de ces différents minéraux. Le nom générique de Yoseki s'applique à tous les minéraux qui peuvent donner un sublimé d'acide arsénieux impur par un procédé de grillage. Le nom Hi-seki est donné aussi en général à toutes les substances minérales qui contiennent l'arsenic à l'état d'acide arsénieux, mais en outre il a encore une signification plus spéciale pour dénoter l'acide arsénieux blanc natif. Tandis que le caractère Yo de « Yoseki » signifie mort au rats» (Nedzumi-koroshi), le caractère Hi ou

dérive de Hi « animal féroce» (Takeki-kémono) et réprésente la signification de « mauvaise substance » (ashimonono-ishi), peut-être en raison des qualités destructives qu'ils ont tous deux. C'est par suite de cette confusion entre les deux noms «Hiseki » et « Yoseki, » que plusieurs livres indigènes croient à tort que l'acide arsénieux impur, obtenu par le grillage des arsenio-sulfures métalliques, que l'on nomme « Yoseki,» est une substance tout-à-fait différente de l'acide arsénieux blanc natif que l'on appelle « Hi-seki.» ONO RANZAN luimême, qui se montre généralement plus exact et plus judicieux que ses prédécesseurs, émet l'opinion qu'on n'a pas le droit de considérer Yoscki» et « Hiseki » comme étant la même substance. LI-SHI-CHIN cependant incline à croire à leur identité, bien qu'il dise que le « Hiseki » est plus fort dans son action que le « Yoseki. »

Nous n'avons pu réussir à voir ni à nous procurer les espèces de « Yoseki» qui sont mentionnées dans les livres : chez

les naturalistes japonais nous avons sur ce point trouvé une ignorance complète. Personne ne connaît plus qu'une seule espèce de Yoseki», que l'on peut se procurer dans toutes les pharmacies, et qui n'est autre chose qu'un acide arsénieux impur d'une couleur jaune-brunâtre. Voici les espèces mentionnées dans le HON-ZO-KO-MOKU:

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Haku-yo-seki... Minerai d'arsenic blanc.

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... Ko-hi-yo-seki... Minerai d'arsenic d'une

couleur d'écorce de car

thame.

# # ... To-kuwa-yo seki. Minerai d'arsenic de la

couleur de la fleur du pêcher (rose).

£ £ #6... Kin-seï-yo-seki.. Minerai d'arsenic d'une

couleur d'étoile d'or.

EZ... Gin-sei-yo-seki.. Minerai d'arsenic d'une

couleur d'étoile d'argent.

... Toku-sei-yo-seki. Minerai d'arsenic qui se

trouve isolément.

# # 7... Aku-setsu-yo-seki Minerai d'arseni poignée de neige.

A l'exception de ce dernier minerai, qui ne serait pas vénéneux et ne peut être de véritable arsenic, les autres ont tous presque les mêmes propriétés, et ne diffèrent que par la couleur. Les deux premières espèces surtout sont recommandées en médecine.

Le caractère général du « Yoseki » naturel serait d'être un des principaux minéraux mâles [Yoseki] et de renfermer par conséquent une grande quantité de chaleur spécifique. Selon la philosophie médicale chinoise, le minéral doit être regardé comme formant une des médecines les plus puissantes pour combattre toutes les maladies, qui sont causées par le principe froid ou féminin de la nature; mais le minéral doit

être grillé ou sublimé à l'avance, autrement il pourrait exercer un effet nuisible sur l'organisme.

Quand l'eau contient le « yoseki » en dissolution, on croit qu'elle ne se gêle jamais, même par le plus grand froid. La cause de ce phénomène serait également l'existence dans cette eau du principe mâle ou chaleur spécifique, qui empêche la congélation. On dit qu'il y a plusieurs petits lacs en Chine, dont l'eau ne gêle jamais, par suite de l'arsenic qui s'y trouve en dissolution. Sur les montagnes au sein desquelles se trouvent des minerais d'arsenic, la neige et la glace ne peuvent rester longtemps sans se fondre, et on conclut de là que la meilleure méthode pour examiner ces minerais est de les jeter dans une eau qu'on expose ensuite à un grand froid. L'eau ne se gélera jamais, si le minéral est du vrai « yoseki.» Il est fort curieux de voir que tous les livres chinois et japonais sont d'accord au sujet de cette croyance fabuleuse. Quelques livres disent encore que la grue (Bun-kuwan) échauffe ses enfants avec un morceau de « yosehi», et que les rats meurent rapidement s'ils mangent de cette substance, qui a par contre la propriété de favoriser la croissance des vers-à-soie; mais d'autres livres écrits par des auteurs moins crédules et plus sensés déclarent que ces croyances populaires ne sont que de pures fables.

Le « Aku-setsu-yo-seki» ou minerai d'arsenic poignée de neige, serait, selon la description qu'en font les naturalistes chinois et japonais, une pierre blanche et dure, qui transsude un certain liquide pendant l'hiver. Pulvérisé, il aurait beaucoup de ressemblance avec la farine: les livres indigènes considèrent cette pierre comme la moëlle ou le cerveau [Seli-no] des minéraux. Elle aurait le pouvoir de prolonger la vie et de transformer le mercure en une substance solide quand elle est chauffée avec ce métal à l'état liquide.

Quant au Hi-seki tou acide arsénieux blanc natif, les livres indigènes en parlent de la manière suivante: En Chine, ce minéral se trouve plus abondamment et de meilleure qualité qu'au Japon; on le rencontre surtout dans le voisinage des mines de cuivre; cependant il existe aussi en dissolution ou

en précipité dans quelques eaux minérales, comme par exemple dans l'eau du puits vénéneux de SHIN-SHU en Chine. De là est venu le nom de Shin-seki que l'on donne aussi à ce minéral. L'eau de ce puits célèbre a une couleur vert-grisâtre; on la nomme Hi-sei et elle est fort vénéneuse. Au fond du puits se trouve l'arsenic natif en pierre. On l'appelle aussi Sei-hi wo. C'est un poison violent pour l'homme, et il devient encore plus subtil quand il est sublimé à nouveau dans un vase fermé. Dans cet état on l'appelle t Hi-sô où filt Hi-só seki, c'est-à-dire « Givre d'arsenic.» On croit que ce minéral forme la base de l'étain, parce qu'on a vu des exemples d'hommes empoisonnés par du vin qui avait séjourné longtemps dans des bouteilles d'étain nou

veau.

ONO RANZAN est de l'opinion que l'eau de la rivière Tamagawa, près de la montagne Koya-san, dans la province de Kii, l'eau de Tori-no-jigoku (enfer des oiseaux) å Arima, dans la province de Setsu, l'eau minérale qui se trouve sur le volcan Unzengadaké, à Shimabara, dans la province de Hizen, et la pierre nommée Setsu-sho-seki,» à Nasu, dans la province de Kotsuké, doivent toutes leurs qualités vénéneuses fort connues à l'acide arsénieux qu'elles contiennent.

«

Après avoir mentionné ce que les livres indigènes disent de l'arsenic, nous allons maintenant faire l'énumération des minerais japonais arsénifères qui sont venus à notre connais

sance.

T «mine

44.-FER ARSÉNIEURÉ OU PYRITE ARSÉNICALE. Nous proposons pour ce minéral le nom de KO-SHOKU-YO-SEKI ou Haganė-iro-yoseki, c'est-à-dire rai d'arsenic d'une couleur d'acier. Comme synonyme, nous avons adopté le nom de Hi-kuwa-tetsu, c'est-à-dire « fer arséniuré. >>

Ce minéral forme des masses amorphes assez dures d'une couleur d'acier et d'un éclat métallique. Il se trouve au Japon en très grande quantité dans les mêmes filons que la pyrite cuivreuse, et fort souvent on voit cette dernière mêlée de pyrite arsénicale. A l'état pur, ce minerai contient environ

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