Dei-tan. Doro-no-Sumi (charbon boueux). Bien que les terrains d'alluvion et les marais où se forme la tourbe ne manquent pas au Japon, c'est à peine si cette substance était connue des indigènes. La cause en est qu'on s'est accoutumé à employer comme combustibles domestiques le bois à brûler et le charbon de bois que le pays produit en grande quantité. et qui sont d'un prix raisonnable.

On n'a pas songé à utiliser la tourbe, parce qu'on n'en a pas eu besoin.

La tourbe est regardée en effet par les gens du peuple comme une vraie curiosité. La richesse du pays en bois à brûler de toute espèce et en autres combustibles ne laisse aux tourbières qu'un intérêt médiocre et purement local. A l'exposition d'Uyéno à Tokio, en 1877, figuraient plusieurs spécimens de tourbe japonaise d'assez bonne qualité.

Voici l'énumération de quelques localités où l'on en trouve au Japon.

Nous avons cru devoir faire suivre ici une petite carteesquisse du Japon qui permettra d'en distinguer les principaux endroits où se trouvent des minéraux de la classe des métalloïdes. Il va sans dire que nous n'avons pas eu la prétention de faire ce qu'on appelle une carte géologique, mais seulement de mettre sous les yeux du lecteur une sorte de tableau des provinces minières, en ce qui concerne la production du soufre, de l'arsenic et du charbon de terre. Nous donnerons ensuite une carte analogue pour les minerais métallifères.

§ I.

CLASSE DES MÉTALLOIDES.

CINQUIÈME SECTION.

LE SILICIUM, OU KEI.

(HZKM. vol. VIII, fig. 14, 17, 20, 21 et vol. X, fig. 71. ONO RANZAN Keï-mo, vol. V. Encyclopedie Wa-kan-san-sai-dzu-yé, vol. 60.-K. Hist. Livre I, chap VIII.-Deb. p. 48.-Sm. Mat. med. p. 97, 187, 214, 181.Han. p. 5. Min. jap.*. Chin Commg. Ed. 1863. p. 87.- Bridgman's Chin. Crest. 1841 p. 430, 432.-SCHENK, Reise von Kofu nach den quarz-und Bergkristallgruben bei Kurobara, dans les Mitth. Deutchen Gesellsch. fur Ost-Asiën. 8 Heft 1875, pag. 21.-G. LANGE, die Halbedelsteine aus der Familie der Quarze, 1868. — Kluge, Edelsteinkunde.-F. W. RUDLER. Agate and agate working, Popular Science review, Jan. 1877 N° 1. p. 23-EDWIN W. STREETER, Precious Stones and Gems. London, 1876).

Nous ne parlerons dans ce chapitre que des minéraux qui contiennent l'acide silicique à l'état libre; les autres minéraux dans lesquels la silice est combinée avec différentes bases ou dans lesquels elle forme des pétrifications ou des roches seront décrits ailleurs.

C'est donc de la silice pure ou peu mélangée que nous voulons nous occuper présentement; mais nous ajouterons comme appendice à cet article une courte description des pierres (silex) taillées préhistoriques du Japon.

Nous divisons comme suit les minéraux d'acide silicique. 1o Les espèces cristallisées ou cristallines.

2o Les espèces denses ou cryptocristallines.

3o Les espèces de quartz hydraté.

Presque toutes les espèces et variétés de quartz sont représentées au Japon et en Chine, mais il existe une certaine

confusion dans les noms indigènes que l'on a donnés à ces minéraux. C'est pour cette raison que nous croyons devoir fixer d'une manière nette et précise le nom sinico-japonais de chaque espèce et de chaque variété de quartz.

I. ESPÈCES DE QUARTZ CRISTALLIN.

No 74.-CRISTAL DE ROCHE; QUARTZ VITREUX;
QUARTZ HYALIN.

Sui-sho (eau cristallisée). Sui-sho (esprit
Giyoku-seki-yeï. — Giyoku-yeï. —

de l'eau). Syn.

Sui-heki.-Sen-min.-Rei-nan.-Giyoku-sho.-Sui-giyoku.

Le cristal de roche pur, taillé en forme de boule, est la gemme japonaise par excellence, et en raison de ses qualités parfaites, il mérite bien ce nom. Les gisements de quartz hyalin au Japon sont les crevasses et les cavités des terrains massifs (granite, syénite) et des terrains primitifs ou métamorphiques (gneiss, micaschistes).

Voici ce que le naturaliste japonais ONO RANZAN (1. e.) nous apprend de ce minéral : « Au Japon on trouve du cristal de « roche de première qualité. En dehors de l'espèce ordinaire, <«< incolore et limpide, il y en a d'autres de différentes couleurs, « vert, rouge, noir. Le cristal incolore et le noir sont assez répandus, mais les espèces vertes et rouges ne se rencontrent que rarement.

« Le mineral appelé « Sui-sho» et la pierre nommée « Seki« yei » sont la même substance quoiqu'on leur ait donné un «nom différent. En général, on appelle « Sui-sho» l'espèce << qui se trouve isolément dans la nature ou bien celle qui est tout-à-fait transparente et limpide sans être cristallisée; mais « les espèces de cristal de roche, cristallisées en prismes hexaèdres et assises avec leur base sur d'autres rochers, << s'appellent ordinairement « Seki-yei ». Cette dénomination « n'est cependant pas précise, car le cristal de roche est dans «ces cas la même substance, bien qu'elle puisse se présenter dans la nature sous différentes formes. On emploie le cristal

au Japon pour en fabriquer des objets de luxe, des boules, des << lentilles, des chapelets, etc., et la beauté de ces derniers est constatée même dans les livres étrangers.

« Sui-sho-rin

-

(boule de cristal de roche) ou Sui-shotama. C'est le cristal de roche taillé en forme de boule. « Ces boules sont splendides et réfléchissent comme un miroir les figures des objets qui sont placés devant elles.

On peut se procurer le feu du soleil ou l'eau de la lune. « (cf. pag. 92) au moyen de ces boules de cristal et c'est pour ce motif qu'on leur a donné le nom de Kuwa-shu (galet ou caillou à feu), Hitori-dama (boule à se procurer du feu) ou Midzu-tori-dama (boule pour prendre l'eau).

Toutefois ces dénominations ne sont pas très exactes puisque ce n'est pas le quartz hyalin seul qui peut servir à se procurer du feu du soleil: beaucoup d'autres substances « transparentes à la lumière, le verre par exemple, la glace, etc. < peuvent produire également du feu, pourvu qu'ils soient taillées en forme de lentille. »

L'encyclopédie japonaise parle en ces termes du cristal de roche Le quartz hyalin est une espèce de Ha-ri << (verre). On en trouve beaucoup au Japon; il y en a même « des variétés de couleur et noires. Le noir (quartz enfumé) << se trouve surtout au nord du Japon, tandis que les espèces « limpides et incolores se trouvent surtout au sud. Le cristal de Busho, dans la province Shinshu, en Chine, est de très<< bonne qualité, compact et tellement dur que l'on ne peut le briser au moyen d'un couteau. Ce minéral est transparent <«<et limpide comme l'eau pure et a reçu pour cette raison le « nom d'eau cristallisée » ou « esprit de l'eau ». Aussi consi« dère-t-on comme la meilleure espèce celle que l'on ne peut pas distinguer dans l'eau. Le cristal imité et artificiel s'appelle Bidoro (verre); il n'est pas tout-à-fait limpide ni incolore, mais il possède une teinte plus ou moins bleuâtre; du reste ‹ il n'est pas aussi dur que le vrai cristal.

«Le cristal de roche du Japon tient le premier rang à raison de sa transparence et de sa parfaite limpidité; celui de la « Chine n'est que de deuxième qualité.