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sait déjà, en 1775, une petite école de médecine et d'histoire naturelle, l'ancienne Désima, disons-nous a été le foyer d'où nos premières connaissances dans l'histoire naturelle du Japon ont rayonné dans toutes les directions, surtout après que VoN SIEBOLD, BLOMHoff, BÜRGER et plusieurs autres collectionneurs hollandais eurent envoyé leurs riches matériaux au musée de Leide, et après que plusieurs botanistes et zoologues, comme DE VRIESE, BLUME, ZUCCARINI, MIQUEL, TEMMINK, SCHLEGEL, DE HAAN, et autres eurent décrit et déterminé les matériaux recueillis.

Les Portugais, quoiqu'ils aient été admis librement dès le début dans toutes les parties de l'empire, ont laissé très-peu de traces de recherches scientifiques sur l'histoire naturelle du Japon; d'un autre côté le fanatisme religieux des missions fut la cause de l'expulsion des Européens en 1639; un petit nombre de Hollandais. seulement purent rester dans le pays, mais ils furent obligés de demeurer à Désima. Après l'ouverture de plusieurs ports japonais au commerce étranger (1854), et pendant les années suivantes, des savants et collectionneurs américains (ASAGRAY), russes (MAXIMOWICZ ), anglais (IlOOKER), français (FRANCHET et SAVATIER) et hollandais (MIQUEL, SURINGAR) ont dignement contribué à l'avancement de nos connaissances dans l'histoire naturelle du Japon, de telle sorte que nous pouvons La Flore et dire que la Flore et la Faune du Japon sont en ce Japon sont moment déjà mieux connues que celles de plusieurs

la Faune du

déjà assez

bien connues contrées en Europe.

Les Miné

raux du Ja

Quant aux minéraux du Japon, nos connaissances pon ne sont sont encore bien restreintes, aucun traité n'ayant été décrits. publié jusqu'ici sur cette partie importante. Voilà

pas encore

pourquoi nous nous sommes occupé de cette branche avec un soin tout particulier, et voulons donner la description de tous les minéraux qui se trouvent dans notre collection, ou sur lesquels nous avons obtenu des

données précises. Bien que loin d'être encore aussi complète que nous le souhaiterions, la partie inorganique ou minéralogique de notre ouvrage comprendra du moins les produits principaux du règne minéral.

Il s'en faut de beaucoup que nos connaissances de la nature du vaste Empire de la Chine soient aussi étendues que celles que nous avons actuellement sur le Japon. Ce sont les missionnaires de la compagnie de Jésus qui nous ont donné les premières notions sur cet immense pays, tandis que de leur coté les Ambassades de la Compagnie Orientale des Provinces Unies près l'Empereur de la Chine publiaient également des observations intéressantes sur son histoire naturelle. Ensuite plusieurs naturalistes et voyageurs, comme OSBECK (1757), Reeves, Loureiro (2790), BUNGE (1830), SWINHOE (1860), HERDER et REGEL (1861), WILLIAMS (1860), MAXIMOVICZ (1859), BENTHAM (1861), VON RICHTHOFEN (1869), etc., ont contribué d'une manière considérable à élargir le cercle de nos connaissances sur l'histoire naturelle chinoise.

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La tendan

ce pratique

dans les ou

Les produits du règne végétal dont on fait un certain. usage en Chine et au Japon sont excessivement nombreux. Le système utilitariste de la philosophie chinoise a attribué des propriétés utiles à presque tous les produits de la nature, selon la théorie: « que tout est créé pour servir à l'homme.» De là vient que tous les ouvrages chinois et en grande partie aussi les livres japonais, traitant de l'histoire naturelle, sont écrits à un point de vue éminemment pratique; de là vient l'histoire naaussi que le règne végétal est en général beaucoup Chine et au mieux étudié chez les deux peuples que le règne animal et minéral, car c'est du règne végétal que l'on obtient principalement la nourriture, les matières textiles, les bois de charpente, et un nombre infini de substances médicales. Les animaux qui leur servent de nourriture, comme un grand nombre de poissons,

vrages de

turelle en

Japon.

de crustacées, mollusques etc. sont généralement les mieux connus et les mieux décrits dans leurs ouvrages. Quant aux minéraux, c'est à peine s'il existe sur cette science quelques écrits d'une certaine valeur.

Bien que l'on trouve une foule d'ouvrages illustrés sur les plantes, et que l'on ait déjà commencé au Japon à publier des Flores descriptives assez complètes, ceux qui ont traité ces matières semblent avoir négligé tout à fait l'étude des produits du règne minéral. La faute en est évidemment à leur défaut de connaissances en chimie. Ils n'ont pas la moindre idée de la composition chimique des minéraux. Aussi le discernement, qui est relativement assez développé chez eux, quand ils traitent des animaux ou des végétaux, semble leur manquer presque totalement, quand il s'agit des minéraux. Dans leurs ouvrages d'histoire naturelle générale, la minéralogie est toujours sacrifiée. On n'y trouve qu'une très-petite partie consacrée aux minéraux, et le livre le plus complet ne donne la description que d'environ 150 espèces, parmi lesquelles plusieurs Goût des pétrifications. Ce sont spécialement les curiosités et les les curiosités phénomènes de la nature qui ont beaucoup d'attrait pour eux; leurs petites collections de minéraux, de coquilles, d'insectes ou d'autres animaux contiennent toujours quelques exemplaires de formes bizarres et anormales par leurs dimensions minimes ou monstrueuses.

Japonais pour

de la nature.

naire sciences Chine.

des

en

En Chine, on ne peut pas encore parler de l'avènement d'une science de la nature libre et pure, parcequ'on ne la cultive que dans un but essentielleÉtat station- ment pratique. L'avancement des sciences naturelles en Europe depuis le siècle dernier n'a que très-faiblement influé sur l'état des connaissances chez cette nation, de sorte que ses connaissances scientifiques ne diffèrent. pas d'une manière sensible du tableau que VON SIEBOLD a donné de l'histoire naturelle chez les Japonais, il y a

l'histoire na

tout de la Bo

Japon,depuis

nier.

cinquante ans (1). Au Japon au contraire, on peut Progrès de constater, surtout en botanique, un avancement marqué turelle, surà la même époque. Plusieurs naturalistes japonais, tanique, au initiés plus ou moins, depuis le commencement du siècle le siècle der actuel, aux sciences de l'Ouest par l'intermédiaire des livres et des médecins hollandais, grâce à l'introduction d'ouvrages hollandais et aux enseignements de médecine de cette nation, sont entrés et ont marché déjà dans la bonne voie. Tels sont par exemple les naturalistes et botanistes ONO RANZAN, MIDZUTANI HOBUN, IWASAKITSUNEMASA, YNUMA-CHOJUN, ITO KEISKE et bien d'autres qui se sont tous plus ou moins pénétrés de l'esprit des sciences occidentales.

Les Japonais ont surpassé de beaucoup en botanique leurs anciens maîtres, les Chinois, témoin les nouvelles flores du Japon selon le système de Linné. On cherchera en vain chez les Chinois comtemporains des livres d'une valeur scientifique aussi réelle. A VON SIEBOLD appartient, pour une grande part, l'honneur d'avoir mis en mouvement cet esprit de progrès, en fondant la société botanique d'Owari, avec l'aide de plusieurs de ses amis et élèves japonais; d'un autre côté l'enseignement des sciences et de la médecine par les Hollandais à Nagasaki, depuis l'an 1856, et la réforme louable de l'instruction publique au Japon dans les derniers temps, ont contribué beaucoup aussi au progrès des sciences Européennes parmi les Japonais.

Après avoir tracé ainsi brièvement l'état actuel de l'histoire naturelle chez les Chinois et les Japonais, nous allons faire ressortir l'influence remarquable que le voisinage de la Chine a exercé sur le développement scientifique et social du Japon. Des faits historiques, Faits histo"riques prouayant rapport aux anciennes relations entre ces deux vant l'influenpays, nous apprendront que la Chine, aussi bien que ne a exercée

(1) Ph. Fr. de Siebold. De historiae naturalis in Japonia Statu. Wirceburgi. 1826.

ce que la Chi

sur le Japon.

C. Jinmn
Tenno.

la Corée, a puissamment aidé aux progrès scientifiques, philosophiques, techniques et religieux des Japonais.

Quelques Japonais croient, que bien avant JINMU 660 av. J. TENNO (660 ans avant l'ère chrétienne) la littérature était déjà connue au Japon; mais cela est peu probable, car on trouve à chaque instant la preuve dans les chroniques chinoises, que les Chinois du deuxième siècle. avant Jésus-Christ considéraient les Japonais comme des « sauvages. » C'est un fait incontestable que la vieille civilisation des Chinois est, de deux mille ans au moins, antérieure au développement du Japon. Pour nous la question, si difficile à trancher, de l'origine des Japonais est de peu d'importance; nous pouvons donc croire avec VON SIEBOLD (1), que plusieurs tribus de Dats (ancienne Tartarie) ont émigré vers le Japon; nous pouvons, avec MALTE-BRUN et d'autres auteurs, considérer les Japonais comme Autochthones ou Aborigènes (2). Il nous serait même permis d'adhérer à l'étrange et presque ridicule hypothèse du pieux KAEMPFER (3), qui fait venir les Japonais de Babel au Japon; nous pouvons enfin penser avec THUNBERG (4) que les habitants de cet archipel doivent leur origine aux Chinois. Ce qui est certain, c'est que, jusqu'au temps de JINMU TENNO, les Japonais formaient différentes tribus, vivant de la chasse, et que l'esprit éclairé du premier Empereur réunit et civilisa peu à peu. Contemporain du fondateur de l'ancien empire Romain et de Psammétik en Egypte, JINMU créa dans l'ancien Yamato les rudiments d'une nation organisée. Que JINMU TENNO ne soit pas un aborigène, mais plutôt

(1) Siebold. Verhandeling over de afkomst der Japanners. Verh. van het Batav. genootschap (Transactions de la Société de Batavia, 1831.)

(2) Malle-Brun. Précis de la géographie universelle. Tome III, p. 458.

(3) Kaempfer. Histoire du Japon. 1 vol. Chap. VI.

(4) Thunberg. Voyage au Japon, traduit par Langlès. Paris, 1796. Tome II. p. 97.

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