No 137.-PIERRES PRÉCIEUSES (BOULES) DE COULEUR
BLEUE FONCÉE.

Ru-ri-tama. (planche XVII, fig. 13).

Parmi les anciens ornements qui servaient aux Japonais se trouvent des colliers (les Shitogi des Ainos), faits avec des pierres de couleur bleue foncée connues sous le nom de Ruri ou Lapis Lazuli. Ces pierres fort rares ont été trouvées dans les Kouriles. Le musée de Yédo en possède plusieurs spécimens.

No 138.-PIERRES PRÉCIEUSES (BOULES) de
KARAFUTO (Saghalien).

Karafuto-tama. (Planche XVII, fig. 14).

La Karafuto-tama est, avec la précédente, la pierre précieuse par excellence des habitants de Karafuto et des Kouriles, qui en font leurs colliers appelés « Shitogi.» Ce sont des boules bien polies, luisantes, d'une couleur bleue ou bleuâtre, mais moins foncées que les Ruri-tama. Elles sont le produit d'obsidienne bleue fondue. Leur grandeur varie beaucoup (fig 14). Elles appartiennent, comme la pierre précédente, à une période postérieure aux maga-tama et servent maintenant encore d'ornement aux indigènes des Kouriles.

N.B.-En 1877 un zoologue américain, Mr. E. MORSE, a découvert dans le village d'Omori, près de Tokio, dans la province de Musashi, au milieu d'un côteau alluvien de coquilles, plusieurs objets plus ou moins antiques, qui ont dû servir d'outils aux habitants. Ces objets n'étant pas des pierres taillées, mais des instruments en corne et des fragments de poterie en terre cuite, nous nous contentons de faire ici mention en quelques mots de la trouvaille de Mr. MORSE, laissant à ce savant le soin de les décrire et d'en rechercher l'origine et l'usage. Les fragments de poterie trouvés par Mr. MORSE ressemblent beaucoup aux Maga-tama-tsubo, dont on peut voir plusieurs spécimens au musée de Yédo.

SI

CLASSE DES MÉTALLOÏDES.

SIXIÈME SECTION.

LE BORE HO ou HO ou HO.

No 139.-SASSOLITE ou ACIDE BORIQUE.

Ho-san.

Quoique le borax (Ho-sha) existe en Chine et y soit connu, de même qu'au Japon, depuis bien des siècles (cf. après la 8me section), l'acide borique natif ne parait pas l'être dans ces pays; du moins, les traités d'histoire naturelle qui parlent tous du borax ne font pas mention de l'acide borique. Nous croyons cependant que ce minéral doit se trouver au Japon dans quelques-unes des nombreuses solfatares et fumaroles dont le pays abonde. Si l'on tient compte que ce n'est qu'en 1776 que MM. HOEFER et MASCAGNI ont observé pour la première fois la présence de l'acide borique dans les lagoni de la Toscane et que ce n'est qu'en 1819 que M. LUCAS l'a trouvé cristallisé dans le cratère de Vulcano, l'une des îles Lipari, on ne doit pas s'étonner que les Japonais ne le connaissent pas encore. Une étude spéciale des solfatares du Japon, entreprise au point de vue chimique, sera nécessaire. pour trancher la question de l'existence ou de la non existence de l'acide borique dans les fumaroles de ce pays. Quelquesunes des solfatares du Japon ressemblent beaucoup à celles de la Toscane et présentent, comme ces dernières, des lacs boreux (Lagoni), produits par l'action des fumaroles.