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DU COMMERCE

DE MONTPELLIER,

ANTÉRIEUREMENT A L'OUVERTURE DU PORT DE CETTE,

RÉDIGÉE D'APRÈS LES DOCUMENTS ORIGINAUX,

ET ACCOMPAGNÉE DE PIECES JUSTIFICATIVES INÉDITES;

PAR

A. GERMAIN,

PROFESSEUR D'HISTOIRE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE MONTPELLIER,

MEMBRE CORRESPONDANT DE L'INSTITUT.

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HISTOIRE

DU

COMMERCE DE MONTPELLIER.

V.

COMMERCE DE MONTPELLIER AVEC LE LEVANT.

Les traces les plus reculées qui subsistent des relations de Montpellier avec le Levant, datent des Croisades. La part qu'eurent nos évêques et nos seigneurs à ces pieuses entreprises, accrut nécessairement les rapports des deux pays, et le commerce ne fut pas le dernier à en tirer avantage. De là, les importantes stipulations et les précieux priviléges conservés dans les diverses Archives. Un des plus anciens bienfaits de cette nature est celui qu'octroya en 1187 Conrad de Montferrat aux bourgeois de Saint-Gilles, de Montpellier, de Marseille

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et de Barcelone, en reconnaissance du secours qu'ils lui avaient prêté contre Saladin, de pouvoir entrer librement dans ses possessions et en sortir de même, sans payer d'impôt. Il leur permit, en outre, d'avoir à Tyr un consulat, pour y diriger leurs affaires et y juger leurs simples différends, avec four et droit de balances et de mesurage'. Il paraîtrait que le roi de Jérusalem Gui de Lusignan accorda à nos marchands des faveurs analogues dans sa ville de Saint-Jean d'Acre et le reste de ses états; car une charte du 25 octobre 1190, renfermant des concessions au profit des Marseillais, les assimile, quant aux prérogatives, aux gens de Montpellier 2.

Mais ce fut durant le cours du XIIIe siècle que le

Méry et Guindon, Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille, 1, 490. Les rapports commerciaux de Montpellier avec l'Orient seraient même antérieurs aux Croisades, si l'on consultait la tradition. Le choix que les habitants d'Ascalon firent en 1099 de Raymond de Saint-Gilles, pour se donner à lui, préférablement aux autres princes de l'armée des Croisés, aurait été motivé, selon Guillaume de Malmesbury (De gest. reg. Anglor., lib. V), par la réputation de probité et d'héroïsme dont les marchands de Montpellier commerçant en Syrie avaient honoré spécialement ce seigneur : « Quod multi, eo antea a Montepessulano navigio venientes negotiatum, fidem ejus et virtutem in cœlum tulerant. »

2

« Si hominibus Montis Pessulani nos majorem libertatem dare obtigerit, concedimus ut eadem gaudeatis libertate. » Méry et Guindon, ibid., I, 495. Cf. Papon, Hist. de Prov., II, Pr. 25.

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