CONFÉRENCES PUBLIQUES EN 1882

La Société Académique a donné pendant les mois de février et mars 1882, une série de conférences publiques qui ont eu lieu soit dans la salle des audiences du Tribunal civil, soit dans la salle des cérémonies publiques, dans l'ancienne abbaye de Fervaques. Voici les sujets qui ont

été traités :

Vendredi 3 février. M. Contet, membre titulaire : Le soleil.

Vendredi 17 février. - M. Puech, membre titulaire : Le théâtre en France au XIVe siècle.

Vendredi 24 février. — M. R. Devèze: L'Irlande. Vendredi 3 mars. M. Tran-Nguyen-Hanh, ancien répétiteur à l'école des Langues orientales, avocat à la Cour d'appel de Saïgon, membre correspondant: Maurs et coutumes des Annamites.

Lundi 6 mars.-M. Emm. Lemaire, membre titulaire: La sorcellerie au Moyen-Age.

Vendredi 10 mars. M. Branly, professeur de Faculté à Paris: Les moteurs électriques.

Vendredi 17 mars. M. Bénard, membre titulaire : L'art national ancien et la Basilique de Saint-Quentin. (Cette conférence est rapportée in-extenso à la page 82 du présent volume).

Lundi 20 mars. L'histoire du Livre.

Vendredi 31 mars. M. Gosselin, membre associé :

La conservation de l'énergie.

PROGRAMME DES CONCOURS DE L'ANNÉE 1884

POÉSIE

Le sujet est laissé au choix des concurrents.

HISTOIRE

PREMIER CONCOURS. -Raconter l'histoire d'une localité quelconque de l'ancien Vermandois, ou du département de l'Aisne.

Le mot « localité » désigne ici non-seulement les villes et les communes rurales, mais encore les églises, abbayes, forteresses, établissements industriels, compris dans la circonscription de notre département, ou de l'ancien diocèse de Noyon.

Si le sujet choisi est l'histoire d'une commune, le programme suivant est recommandé à l'attention des personnes désireuses de concourir :

Après une étude sommaire de la géographie et de la géologie de la commune, les concurrents devront rechercher s'il existe, sur son territoire, des traces de l'existence de l'homme aux époques préhistoriques (armes ou outils en pierre éclatée ou polie, tombelles, tumulus, etc.), ou à l'époque Gallo-Romaine, ou aux temps Mérovingiens et Karolingiens.

Pour la période Gallo-Romaine, ils rechercheront s'il a été trouvé et s'il ne subsiste pas encore des traces de constructions ou de chemins antiques; ils décriront avec exactitude les découvertes de monnaies anciennes, de sépultures ou de tous autres objets pouvant être rapportés à cette époque historique. Il sera bon, si cela est possible, de joindre aux descriptions des dessins faits d'après nature. La même méthode sera suivie pour les temps Mérovingiens et Karolingiens.

Pour le Moyen-Age, les concurrents s'efforceront de réunir et interprèteront les documents historiques sur la commune, qu'ils pourront trouver soit dans les chroniques ou mémoires, soit dans les cartulaires des villes ou des anciens établissements religieux, soit enfin dans tous autres registres ou pièces détachées, publiés ou inédits, conservés dans les grands dépôts publics, dans les archives de la commune ou dans les collections particulières.

Pour l'époque de la Renaissance et pour les temps modernes, ils ne négligeront pas de consulter les minutes des notaires.

Après avoir raconté, suivant l'ordre des temps, les divers évènements dont la commune a été le théâtre, les concurrents devront, en évitant de s'engager dans des considérations générales, faire connaître les institutions qui y furent jadis en vigueur, le régime seigneurial, la justice, l'impôt, le régime municipal, l'instruction publique, les établissements de bienfaisance, etc. Ils rechercheront quelles industries, quels commerces y furent autrefois exercés ; ils noteront avec soin les usages, les traditions, les superstitions, les changements survenus dans les mœurs. Ils décriront les monuments de la commune ou les constructions particulières remarquables; ils signaleront les œuvres artistiques qui s'y trouvent conservées, les inscriptions qu'on y remarque; ils mentionneront et étudieront, autant que cela sera possible, les monuments aujourd'hui disparus. Enfin, ils raconteront sommairement la vie et les travaux des hommes célèbres ou distingués à quelque titre que ce soit, nés ou ayant longtemps vécu dans la commune.

Arrivés à l'époque contemporaine, les concurrents feront le tableau de l'état de l'agriculture, de l'industrie et du commerce dans la ville ou le village sujet de leur mémoire; ils donneront, d'après le cadastre et d'après tous autres documents, la liste des lieux-dits du territoire; ils étudieront le mouvement de la population depuis 1789; ils réuniront, en un mot, tous les renseignements propres à faire connaître complètement la topographie ainsi que l'état démographique, moral et économique de la commune à l'époque actuelle.

La Société Académique admet à concourir, pour ses récompenses ordinaires, les auteurs de tous mémoires inédits relatifs, soit à une période de l'histoire de la ville de Saint-Quentin, soit à l'histoire de l'un de ses établissements civils, militaires ou religieux.

Seront admis à concourir pour les mêmes récompenses, les auteurs de tous mémoires inédits relatifs à une période seulement de l'histoire d'une ville ou d'une commune rurale de l'ancien Vermandois ou du département de l'Aisne.

DEUXIÈME CONCOURS.

Raconter la vie et apprécier les travaux d'un personnage célèbre du Vermandois ou du département de l'Aisne.

Il ne s'agit ici que de personnages décédés, nés dans le département, ou dans l'ancien diocèse de Noyon, ou qui, sans leur appartenir par la naissance, y ont joué un rôle important.

HYGIÈNE PUBLIQUE

Étudier l'influence des marais de la Somme sur la santé publique, spécialement à Saint-Quentin.

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Les manuscrits des concurrents devront parvenir, francs de port, au Président ou au Secrétaire-Archiviste de la Société avant le 1er juillet 1884.

Les mémoires, ainsi que les pièces de vers, doivent être inédits et porter une épigraphe.

Cette épigraphe sera répétée sur l'enveloppe d'un billet cacheté qui contiendra le nom et l'adresse de l'auteur.

Les prix et mentions honorables consisteront en médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze, et seront décernés dans la séance publique qui aura lieu en novembre 1884.

Les mémoires ou pièces de vers couronnés pourront, après décision de la Société, être insérés in extenso ou par extraits dans ses annales.

Les manuscrits ne seront pas rendus, mais les auteurs