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Malgré le nom de Haggâg, le conte peut être d'origine juive et provenir de Wahb. Cfr. n° 8 et un autre conte, très probablement juif, no 60, où Haggâg joue aussi un rôle.

Ces délivrances miraculeuses sont d'ailleurs connues dans la mystique arabe. (Voir Tazyine al aswâq, 47.)

UTILITÉ DES BONNES ACTIONS.

11. Un homme pieux apprend qu'un forgeron a le pouvoir de prendre le feu en main sans se brûler; témoin du miracle et ne voyant pas chez le forgeron une piété de nature à expliquer cette faveur du ciel, il lui en demande la raison.

C'est que, amoureux d'une jeune fille qui ne veut pas lui céder, il a essayé d'en venir à bout en lui refusant plusieurs fois la nourriture qu'elle voulait obtenir de sa charité pendant une année de famine. A la fin, pourtant, touché de sa misère, il lui donne à manger sans condition. La jeune fille demande à Dieu que le feu ne puisse rien faire au forgeron ici-bas ni dans l'autre monde. Dieu l'exauce, de même que quand elle le prie de la faire mourir.

N° 11, p. 321-322.

HAMMER, 435-437. Voir no 33 et PERLES, 81-85 et 116-117.

Une seule bonne action peut valoir à quelqu'un une récompense (Talmud, trad. SCHWAB, 6, 278) et même lui conférer le pouvoir de faire des miracles (Ibidem, 147-148.)

12.

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L'HOMME A LA NUÉE.

Un pieux israélite a le privilège d'être accompagné d'une nuée qui l'abreuve, etc., mais qui, un jour, disparaît à cause d'une négligence de sa part dans le service de Dieu. Un rêve l'avertit que, seule, la prière d'un certain roi lui rendra sa nuée.

Il va le trouver et n'est reçu qu'au jour d'audience; dès son entrée, le roi le salue du nom d'" homme à la nuée. Après l'audience, il le mène dans une chambre délabrée et pauvrement meublée, et se revêt d'habits modestes. C'est que, depuis quarante ans, quand il a expédié les affaires du royaume, longtemps gouverné par sa famille mais dont il n'a accepté la direction que pour empêcher des troubles, il se retire ici, gagne sa vie par un travail manuel, jeûne toute la journée, se nourrit de fèves, etc. La reine, qui a aussi salué l'homme à la nuée comme le roi l'avait fait, partage sa vie. La prière du roi, à laquelle la reine dit amen, lui rend sa nuée.

N° 12, p. 322-324. HAMMER, 437-440.

N° 74. Moustatraf, 1, 135-136. (Sans indication. d'auteur.) Manuscrits de Berlin, 20,

51.

Voir PERLES, 123. – GASTER, Monatsschrift, 29, 215-225. Les Arabes ne connaissent pas seulement des juifs ayant une nuée à leur disposition, comme, par exemple, Abraham (TABARI, édit. de Leide, 1, 276, 1; cfr. 274, 15; 27, 8; 276, 17 et 277, 6) mais aussi des Arabes jouissant du même privilège. (DAMIRI, 2, 11, 7 à f.)

LA CHRÉTIENNE CONVERTIE.

13. De deux héros musulmans qui, au temps d'Omar, excitent l'admiration des chrétiens, dont, avec d'autres, ils assiègent une forteresse en Syrie, l'un est tué et l'autre, fait prisonnier. Pour le gagner, on veut le convertir et on lui fait voir la fille d'un des grands. Mais il résiste à la tentation en récitant le Coran et la jeune fille, qui s'éprend de lui, se convertit.

Il ne peut l'épouser faute de deux témoins musulmans, de dot, etc.; mais elle obtient la permission de s'en aller avec lui sous prétexte qu'il ne veut pas habiter l'endroit où son frère a péri. Ils rencontrent une armée, qui effraie moins la jeune fille, confiante en Dieu, que le guerrier; mais c'est une armée d'anges, avec le frère martyr, qui vient féliciter à l'occasion du mariage. Le martyr annonce que Dieu a replié la terre et qu'ils seront, au lever de l'aurore, à Médine. Les anges leur disent, de leur côté, que leur mariage était décidé au ciel, deux mille ans avant Adam.

Arrivés à Médine, ils rencontrent Omar, qui, ce jour-là, avait mis moins de temps à la prière afin d'aller à la rencontre des fiancés, comme il l'annonce au grand étonnement de ses amis. On fait un festin de noces.

N° 13, p. 324-326. HAMMER, 441-455.

LANE, 2,

574-577.

Ce conte est-il de Wahb ou a-t-il été ajouté par

le

pseudo-Maïmonide?

CONVERSION D'UNE PRINCESSE CHRÉTIENNE.

14. Ibrâhîm al-Hawwâs est mené à une princesse chrétienne malade, au sujet de laquelle on a fait mourir plusieurs médecins qui ne l'ont pas guérie. Il ne la salue pas le premier, mais elle l'interpelle par son nom, ayant été miraculeusement avertie de son arrivée. Sa maladie est d'aspirer à l'islamisme. Ibrâhîm l'instruit et favorise sa fuite en pays musulman, où elle vit encore pieusement sept ans à la Mecque.

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15.

LA JUSTICE DE DIEU.

Un prophète voit de sa montagne, que baigne un ruisseau, un cavalier s'y abreuver et oublier sa bourse. Survient un homme qui l'enlève, puis un bûcheron, auquel le cavalier, revenu sur ses pas, la réclame et qu'il

tue.

Il doute de la justice divine; mais Dieu lui révèle que le père du cavalier avait volé la même somme au père du voleur; le bûcheron avait tué le père du cavalier.

N° 15, p. 328. HAMMER, 449-451.- LANE, 2, 577-578. Voir Bibl. arabe, 2, no 148, 78. QAZWINI, 1, 4-5. -DE SACY, Chrest. arabe, 3, 427-428. Spectator d'ADDISON, n° 237. PERLES, 123.

16.

LE SAINT QUI DÉSIGNE SON SUCCESSEUR.

Un passeur d'eau reçoit en dépôt d'un vieillard qu'il accueille pour l'amour de Dieu, différents objets, notamment son bâton, qu'il remettra à celui qui les réclamera, après que, le lendemain, averti par révélation, il aura rendu les derniers devoirs à un vieillard qu'il trouvera mort. Un voleur, informé en rêve, vient réclamer le dépôt. Le passeur affligé est consolé par une vision.

N° 16, p. 328-329.
Moustatraf, 1, 132.

LE SERMENT.

17. — Un israélite à son lit de mort exige de son fils la promesse de ne jamais faire de serment. Pour tenir sa parole, il se ruine à payer des gens de mauvaise foi, qui se disent créanciers et auxquels il ne peut opposer le serment. Il quitte alors sa patrie et une tempête sépare cet homme, sa femme et ses deux fils.

Abordant dans une île, il prie Dieu trois jours : chaque fois des formes sorties de la mer viennent prier avec lui. Une voix lui révèle alors que l'ile est pleine de trésors. Il en dispose au profit des matelots qui visitent l'île et rassemble une grande population, dont il devient le roi.

Attirés par sa réputation, ses fils, recueillis jadis chacun par des gens bienfaisants et sa femme, sauvée par un marchand, arrivent dans l'ile. Il nomme l'un des jeunes gens

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