d'un costé et d'autre dudit canal de grands pieux, pour marquer le passage dudit canal. Et sera tenu l'entrepreneur porter les boues ou terres qu'il tirera dudit canal de l'estang a quatre canes loing dudit canal, et du costé du levant, afin que la riviere du Lez desbordant ne rejettat les boues dans icelluy canal.

Arch. départ. de l'Hérault, Fonds des consuls de mer de Montpellier, B, 60. Original sur papier, qu'accompagne un acte d'adjudication des travaux indiqués. Les deux documents portent la signature autographe des consuls de mer d'alors.

GCL.

ARRET DU CONSEIL D'ÉTAT PRESCRIVANT UNE ENQUÊTE SUR UN PROJET D'AGRANDISSEMENT DE L'ENCEINTE DE MONTPELLIER.

(10 Décembre 1657.)

Sur la requeste presantée au roy estant en son conseil, par les consuls et habitans de la ville de Mompellier, que despuis quelques années ladite ville est cy fort peuplée de personnes de condition, a cauze principallemant des compagnies d'officiers dont Sa Majesté augmante le nombre de temps en temps, et que lesdites personnes de condition y ont attiré un sy grand quantité de marchandz et artisans, qu'on ne sest plus ou se lotger; d'ailheurs quoyque le nombre des catholiques soit beaucoup plus grand qu'il n'a jamais esté, tant par la raison susdite du peuplemant de ladite ville, que par la conversion de quantité faisant profession de la religion P. R., qu'au lieu de quatre vingts esglises qu'il y a eu autres fois, il n'y a maintenant que la cathedralle et une seule parroissielle, dont l'une a esté rediffiée despuis quinze ou vingt années seullemant, et l'autre despuis deux ans, ausquels inconvenians il ne peut estre pourveu, sy l'enceinte de ladite ville n'est agrandie, en portant les murailles d'icelle cy avant qu'on puisse bastir dans ladite enceinte des esglises pour le service divin, et de maisons a suffisance pour le logemant des habitans, du costé qu'ilz trouveront a propos, et par les moyens

quy seront proposés; auquel effet requeroint lesdits suplians qu'il pleut a Sa Majesté de leur permettre ledit agrandissemant; veu ladite requeste, la desliberation prinse par les habitans de ladite ville, au conseil d'icelle tenu le XI juin, le Roy estant en son conseil, auparavant faire droit sur ladite requeste, a ordonné et ordonne que par les sieurs evesque de Mompellier et comte du Roure, lieutenant general en Languedoc et gouverneur de la ville et citadelle de Mompellier, Bon, premier presidant en la cour des comptes, aydes et finances de ladite ville, Besons, intendant de la justice en ladite province, et quatre tresoriers generaux de France en la generalité de Mompellier, il sera fait dessente sur les lieux, et procedé a la veriffication de la necessité qu'il y a de faire l'agrandissemant de ladite ville requis par lesdits sieurs consuls, ensemble de la comodité ou prejudice que Sa Majesté et le publiq en peuvent recevoir, faire dresser le plan et devis dudit ouvrage, s'ilz trouvent a propos qu'il doive estre fait, et du tout en dresser leur proces verbail et donner leur avis a Sa Majesté, pour, icellui veu et examiné en son conseil, estre ordonné ce qu'il appartiendra.

Fait au conseil d'estat, Sa Majesté y estant, tenu a Paris, le Xe decembre 1657. Signé Phelipeaux.

Arch. mun. de Montp., Arm. Dorée, Liasse DDDD, No 1.

Au dos: Minute d'arrest sur l'agrandissement de la ville de
Montpellier.

Anthoine de Crouzet, conseiller du roy en ses conseilz d'estat et privé, president juge mage en la seneschaussée, gouvernemant et siege presidial de Montpellier, commissaire a ce depputté, a tous qu'il appartiendra et ses presentes verront, sçavoir faizons et attestons que huy, datte des presentes, comparant devant nous, dans nostre maizon d'habitation, Me Jean Querelles, troisiezme consul, faizant pour et au nom des autres sieurs consuls ses collegues et communautté de ladite ville, qui nous a dit qu'en l'execution de l'arrest donné par le roy et nosseigneurs de son conseil, le diziesme decem

bre dernier, sur la requeste sur ce presentée par lesdits sieurs consuls, au subjet de l'agrandissemant de la present ville, il leur est bezoing et necessaire de justiffier et faire aparoir par acte de nottorietté et sommaire aprinze, comme despuis quelques années le nombre des habitans et familles qui sont dans icelle ont grandement augmenté, en sorte que a prezant il ne se truve pas assés de maizons dans ladite ville pour les y loger, tant lesdites maizons se truvent occupées, ce qui cauze que les affermes et loyers desdites maizons ont extraordinairemant augmenté, et enchery de plus que du double, en quoy lesdits habitans reçoipvent par ce moien beaucoup de prejudice et grande incomoditté, nous administrant a ces fins en tesmoings, pour justiffication de ce, lesquels, moienant seremant par ung chascung d'eux presté suivant la forme de leur religion, ont unanimemant dit et attesté estre verittable que despuis quelques années le nombre des habitans et familles de ladite ville ont sy fort augmenté, que a presant il ne se truve pas assés de maizons dans ladite ville pour les y loger, tant lesdites maizons se truvent occupées, ce qui cauze que les affermes et loyers desdites maizons ont extraordinairemant augmenté, et enchery de plus que du double, en quoy lesdits habittans reçoipvent par ce moien beaucoup de prejudices et grandes incomodittés, duquel dire et attestation, requerant ledit Me Querelles, avons octroyé acte a icelluy. En foy de quoy avons fait expedier ses presentes, de nous, nostre greffier et attestans signées, et scellées du scel royal de nostre dite cour.

Donné a Montpellier, le cinquiesme jour du mois d'avril mil six cens cinquante-huit.

Suivent trente-sept signatures..

Arch. mun. de Montp., Arm. Dorée, Liasse S, No 10. Pancarte originale sur papier, revêtue des signatures autographes.

Au dos: 1658. Pour l'agrandissement de Montpellier.

CCLI.

LETTRE DE LOUIS XIV AUX CONSULS ET HABITANTS DE MONTPELLIER, AU SUJET DE LA COMPAGNIE DES INDES ORIENTALES.

De par le Roy.

(13 Juin 1664.)

Tres chers et bien amez. Ayant consideré que rien ne pouvoit estre plus advantageux aux peuples que Dieu a soubsmis a nostre obeissance, ny plus capable de leur faire gouster l'aise et le repos que nous leur avons acquis par la paix, que le restablissement du commerce au dehors de nostre royaume, par le moyen duquel l'abondance de toutes choses peut y estre attirée et se respandre sur le general et les particuliers d'icelluy, qui auront plus de facilité a se defaire des denrées qui y croissent et qui ne s'y peuvent consommer et a debiter leurs manufactures qui s'y font, dont la quantité qui en sera augmentée par le trafficq donnera mattiere d'employer une infinité de personnes de tous aages et sexes, nous avons pris resolution d'establir une compagnie puissante, pour faire le commerce des Indes Orientalles, ce qui estant venu a la connoissance des marchans negocians de nostre bonne ville de Paris, ils ont, de nostre consentement et avec nostre permission, tenu diverses assemblées, ou ayans examiné les graces et les advantages qu'ils pouvoient attendre de nous, et qu'ils ont jugées necessaires pour affermir cet establissement, et pour convier plus de personnes a s'y interesser, ils en ont dressé des articles, le XXVIe du mois de may dernier, qu'ils nous ont faict presenter par aucuns d'eux, envoyez exprez vers nous en ce lieu; et comme nous avons eu a plaisir de rencontrer une occasion si favorable pour donner a nos subjectz des marques de nostre affection et de l'amour que nous leur portons, nous avons bien volontiers accordé les demandes portées par lesdits articles, sans faire aucune resflexion sur la diminution qu'elles

apportent a nos droictz et aux revenus ordinaires de nos fermes, ce que vous connoissez par la lecture desdits articles et des responses que nous y avons données, dont vous envoyant coppie, nous les avons voulu accompagner de cette lettre, pour vous dire que nostre intention est qu'incontinant apres l'avoir receue, et celle qui vous sera adressée de la part des scindicz du commerce desdites Indes Orientales en nostre dite ville de Paris, vous ayez a faire faire une assemblée generalle des habitans de nostre ville de Montpellier de toutes conditions, qu'en icelle vous fassiez faire lecture desdits articles et de nos responses sur iceux, et entendre a tous nos subjectz qui s'y trouveront, que, comme nous n'avons rien plus a cœur que l'establissement de cette compagnie, nous nous porterons avec un soin et une application singuliere a la proteger en toutes occasions. Et d'autant que, dans nostre dite ville de Paris, ceux qui ont eu dessein d'entrer dans ladite compagnie, dont il y en a desja plus de trois cens de tous ordres, ont signé au bas de coppie desdits articles, nous desirons que vous en fassiez faire une coppie en papier, pour y recevoir les signatures de ceux qui voudront s'associer et s'interesser en cette dite compagnie, qu'ensuite vous donniez part aux scindicz d'icelle en nostre dicte ville de Paris de ceux qui auront signé, et que vous informiez le sieur Colbert, conseiller en nostre conseil royal et intendant de nos finances, de tout ce qui se sera passé dans cette assemblée, vous recommandant de ne rien obmettre de ce qui dependra de vous pour faire connoistre a un chacun l'utilité et l'advantage de cet establissement pour tous ceux qui s'y interesseront. N'y faites donc faulte; car tel est nostre plaisir.

Donné a Fontainebleau, le XIIIe jour de juin 1664.

Arch. mun. de Montp., Arm. Dorée, Liasse NNN, No 10. Lettre originale sur papier, avec signatures autographes.

Au dos, par manière d'adresse: A nos tres chers et bien amez les consuls et habitans de nostre ville de Montpellier.