« côté toute autre affaire. Nous connaissons pour ainsi dire par expé«<rience les sentiments si nobles et si purs de votre âme généreuse; <«< la renommée plus prompte que le vent a répandu au loin le bruit « de vos nobles desseins, et se plaît à le répandre chaque jour davan«<tage. Ne cherchez pas à savoir jusqu'où va la joie que nous en avons "1 éprouvée; il nous serait impossible de l'exprimer. « Si, pour mener cette œuvre à bonne fin, nous pouvons, malgré <«< notre faiblesse, vous être de quelque secours et seconder votre sain« teté, il n'est rien que nous refusions d'entreprendre; nous sommes prêts à courber la tête sous tous les fardeaux que vous daignerez nous " <«< imposer. Dites-nous seulement ce que vous voulez que nous fassions, (( << et nous le ferons, de manière à vous donner une preuve du zèle et de « la fidélité que nous apportons à cette affaire. Nous vous supplions « donc humblement de vouloir bien, si vous nous jugez dignes de « quelque grâce, honorer notre corps, le vôtre plutôt, d'une réponse « favorable, et de daigner dans votre clémence nous adresser à la pre« mière occasion une lettre qui renferme votre précieuse bénédiction, «<et qui nous fasse connaître votre souveraine volonté. Nous regarde<< rons ce bienfait comme une grande marque de faveur de la part de «< votre sainteté, comme un gage de votre tendresse paternelle, et, dès « que nous connaîtrons votre bon plaisir, nous tâcherons de nous y «<< conformer dans toute notre conduite. « Nous ne vous adressons plus qu'une seule prière en finissant. Au << nom de votre intérêt et de votre honneur, nous vous conjurons et << vous supplions d'éloigner au plus vite de votre présence, et de dépouiller des fonctions qu'il souille par son indignité (nous ne voulons « pas employer un terme plus fort à son égard), cet ennemi de la paix << dont nous avons demandé le châtiment à votre prédécesseur, et «< que nous vous prierons aussi, avec l'aide de Dieu, de punir, lorsque «<le moment en sera venu. Comment apporterait-il quelque intégrité « dans l'exercice du saint ministère, celui qui a vécu jusqu'ici au sein <«< de la débauche et dans les voluptés les plus infâmes? Mais comme << nous reviendrons plus tard sur ce sujet, nous nous arrêtons ici. << Vestro, pater beatissime, ingressui Spiritus Sanctus aspiret, progressui comes assit, felicique egressu vos sistat. Amen. » Universitatis apices dominus papa, in unionis persistens proposito, benignissime recepit, litterasque appostolicas, ut pecierant, remittens, omnes monuit ut in hoc bono perseverarent proposito, et, si rotulum placeret pro seipsis dirigere, illum liberaliter signaret. Hujus nuncii lator fuit Avinionensis episcopus, qui postmodum regem adiens monuit ut unioni Ecclesie impenderet operam efficacem semper cum consilio clericorum regni sui, et precipue Universitatis Parisiensis, et quod viam ab ipsa ut pociorem electam summo pontifici notificare dignaretur. Ut colloquium super hoc, secretum tamen, cum domino papa haberetur, rex magistrum Petrum de Alliaco, doctorem in sacra pagina, elemosinariumque suum Avinionem destinavit. Eodem quoque tempore, Universitas rotulum signandum illuc misit; et quamvis id doctorum consilio et rectoris consilio ordinatum fuerit, rotulus tamen ille non fuit generalis. CAPITULUM XI. Rex prelatos regni sui evocavit propter pacem Ecclesie. Dum sic ad habendum pacem in Ecclesia sancta Dei tempus legatos mittendo et remittendo teritur, rex, non immemor promissorum, ex cunctis oris Francie prelatos, ecclesiasticos, et de studiis solemniores doctores apicibus regiis evocavit, ad festum instantis Purificacionis beate Marie diem dicens, ut sciretur qualiter horrendum scisma sopiretur. Ad lacius conferendum super hujusmodi negocio tam arduo regale Palacium as- « Très saint père, puisse le Saint-Esprit présider à votre début dans « le pontificat, vous accompagner dans le cours de votre carrière et «la couronner d'une heureuse fin. Ainsi soit-il. >> Monseigneur le pape, qui continuait à se montrer favorable au projet d'union, reçut avec bonté le message des membres de l'Université. Il leur adressa en réponse, comme ils le lui avaient demandé, un bref apostolique, pour les engager à persévérer dans leurs bonnes intentions; il leur disait que, s'ils voulaient rédiger un rôle et le lui envoyer, il le signerait avec plaisir. Ce bref fut apporté en France par l'évêque d'Avignon, qui alla ensuite trouver le roi, et lui recommanda de travailler efficacement à l'union de l'Église, de concert avec le clergé de son royaume et surtout avec l'Université de Paris, et de vouloir bien notifier au souverain pontife la voie qu'elle avait choisie comme la meilleure. Le roi, qui désirait qu'on en conférât secrètement avec monseigneur le pape, fit partir pour Avignon son aumônier, maître Pierre d'Ailly, docteur en théologie. En même temps, l'Université envoya son rôle à la cour pontificale, pour que le pape y apposât sa signature; malgré ce qui avait été décidé par le recteur et les docteurs, ce rôle ne fut point général. CHAPITRE XI. Le roi convoque les prélats de son royaume pour travailler à la paix de l'Église. Toutes ces ambassades, qui allaient et venaient sous prétexte de ramener la paix dans la sainte Église de Dieu, ne servaient qu'à perdre du temps. Cependant le roi, fidèle à sa promesse, convoqua par lettres closes les prélats, les membres du clergé et les principaux docteurs des universités de toutes les provinces de France, afin d'aviser aux moyens de faire cesser l'horrible schisme; il leur donna jour pour la fête de la Purification de la Vierge, qui était proche. Il voulut que les conférences, qui auraient lieu sur cette affaire importante, se tinssent au signavit, statuens ut spectabilis vir dominus Arnaudus de Corbeia, cancellarius suus, certique alii notabiles de consilio suo, quociens possent, ibidem interessent. Quamvis ad centum et quinquaginta prelatos, qui omnes jure tituli, residencie, domicilii principalis, vel jurisdictionis spiritualis in regno consistebant, mandatum regium pervenisset, multi tamen antiquitatis vel infirmitatis causa aut occasione penurie rei familiaris excusacionem miserunt. Qui autem mandato regio pervenerunt, hic sequuntur : videlicet patriarche Alexandrinus Carcassone, et Jerosolimitanus Sancti Poncii Thomeriarum ecclesiarum administratores perpetui, ac Lugdunensis, Senonensis, Remensis, Rothomagensis, Turonensis, Bituricensis et Bisuntinensis archiepiscopi, qui in congregacione sunt primi merito nominandi. Interfuerunt et Eduensis, Masticonensis, Lingonensis, Cabilonensis, suffraganei dicti archiepiscopi Lugdunensis; episcopi eciam Parisiensis, Carnotensis, Aurelianensis, Autissiodorensis, Trecensis, Meldensis, dicti archiepiscopi Senonensis; Cathalanensis eciam, Tournacensis, Morinensis, Attrebatensis, Ambianensis, Noviomensis, Silvanetensis, Laudunensis, Suessionensis, dicti archiepiscopi Remensis; Bajocensis iterum, Abrincensis, Ebroycensis, Lexoviensis, Constanciensis, dicti archiepiscopi Rothomagensis; Cenomanensis, Andegavensis, Redonensis, Nannetensis, archiepiscopi Turonensis; Mimatensis, Aniciensis, archiepiscopi Bituricensis suffraganei; Pictavensis, Malleacensis, Luxionensis, Condomiensis, Petragoricensis, Xanctonensis, de provincia Burdegalensi; Aquenensis, Lectorensis, Coseranensis, de provincia Occetana; Magolonensis, Nemausensis, Ucitensis, de provincia Narbonensi; Appamiarum, Rivensis, de provincia Tholosana; Valatinensis, Gracionopolitanus, de Palais, et il décida que l'illustre messire Arnaud de Corbie, son chancelier, et certains autres personnages notables de son conseil y assisteraient, toutes les fois qu'ils le pourraient. Le message royal fut adressé à cent cinquante prélats, qui se trouvaient dans le royaume en raison de leur titre, de leur résidence, de leur principal domicile ou de leur juridiction spirituelle. Mais plusieurs s'excusèrent sur leur grand âge, leurs infirmités ou l'insuffisance de leurs ressources pécuniaires. Voici les noms de ceux qui se rendirent aux ordres du roi : les patriarches d'Alexandrie et de Jérusalem, administrateurs perpétuels des églises de Carcassonne et de Saint-Pons de Thomières, et les archevêques de Lyon, de Sens, de Reims, de Rouen, de Tours, de Bourges et de Besançon, qui étaient les membres les plus considérables de l'assemblée; les évêques d'Autun, de Mâcon, de Langres et de Châ– lons-sur-Saône, suffragants de l'archevêque de Lyon; les évêques de Paris, de Chartres, d'Orléans, d'Auxerre, de Troyes et de Meaux, suffragants de l'archevêque de Sens; les évêques de Châlons-sur-Marne, de Tournai, de Térouanne, d'Arras, d'Amiens, de Noyon, de Senlis, de Laon et de Soissons, suffragants de l'archevêque de Reims; les évêques de Bayeux, d'Avranches, d'Evreux, de Lisieux et de Coutances, suffragants de l'archevêque de Rouen; les évêques du Mans, d'Angers, de Rennes et de Nantes, suffragants de l'archevêque de Tours; les évêques de Mende et du Puy, suffragants de l'archevêque de Bourges; les évêques de Poitiers, de Maillezais, de Luçon, de Condom, de Périgueux et de Saintes, de la province de Bordeaux ; les évêques d'Acqs, de Lectoure et de Conserans, de la province d'Auch; les évêques de Maguelonne, de Nîmes et d'Uzès, de la province de Narbonne; les évêques de Pamiers et de Rieux, de la province de Toulouse; les évêques de Valence et de Grenoble, de la province de Vienne, et l'évêque de Bethleem; les abbés de Citeaux, de Saint-Denys, de Saint-Bénigne de Dijon, du mont Saint-Michel, de Rebais, de Fécamp, de Lire, de Saint-Victor-lez-Paris, de Saint-Georges près Rouen, de Jumièges et de Saint-Éloi de Noyon. Outre ces abbés, on remarquait aussi le |