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« summa industria, multisque periculis partam, hec fateri, << addimus et ipsam usque hodie Orientem mirari; et quamdiu << sol eclipsim patietur, preconiis attollet immortalibus. Utique, << serenissime princeps, nunquam exteris hostibus insurgen<< tibus colla submiserunt, sed sepius gloriosum obtinuerunt triumphum. Sed nunc, proc dolor! ambicione animi princi<< patus mediante, eorum dominacio, sedicionum procellosis jac<< tata fluctibus, tandem naufragium pacietur, nisi sub poten<«< ciori manu deinceps ad stacionem concordie, quociens opus «< fuerit, reducatur. Id acceptissimum cunctis fuit, et ideo cum << matura deliberacione principum omnium orthodoxorum nomina, mores et auctoritatem mecientes, tandem vestre << summe excellencie se submittere decreverunt. Sub umbra igi<< tur vestri auxilii, princeps excellentissime, tegi possunt, manereque in pulcritudine pacis et requie temporalium opu<«< lenta. Quod si annueritis benigne, quicquid ipsi fuerint, ves<< trum id fore existimaturi, nulla gens erit, que ipsos obsequio << erga vos fideque superet. »

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Hiis auditis, rex qui toto mentis ardore ad dilatandam nominis sui gloriam et regni incrementum anhelabat, nunciis regraciando, peticionibus pium assensum prebuit. Quod responsum, curie vale dicto, et cum gaudio redeuntes nunciare suis concivibus festinarunt.

CAPITULUM XX.

De infirmitate regis, et devotis oracionibus factis pro ipso.

Galieni et Ypocratis sequaces in medicina excellenciores diu deliberaverant, sed incassum, ut rex incolumitatem recuperaret integram. Unde attediati aulici et palatini precipui prohi

<< toutefois ajouter que l'Orient admire encore aujourd'hui leur gloire, << et qu'il ne cessera de la célébrer, tant que le soleil éclairera le monde. «En effet, prince sérénissime, les Génois n'ont jamais subi le joug «< d'une puissance étrangère; souvent au contraire ils ont triomphé << ! glorieusement. Mais maintenant, hélas ! que le désir de dominer s'est « emparé des esprits, leur seigneurie, agitée par les orages de la sédi«<tion, ne saurait échapper au naufrage, si elle ne trouve, toutes les «< fois qu'elle sera en péril, une main puissante qui la ramène au port <«< de la paix. Tel a été l'avis de tous les Génois, et après avoir pesé << mûrement les noms, les qualités et la grandeur de tous les princes << orthodoxes, c'est à votre souveraine majesté qu'ils ont décidé de se «< soumettre. Ce n'est qu'à l'ombre de votre protection, excellent (( prince, qu'ils peuvent vivre en sûreté, goûter les charmes du repos « et les douceurs du bien-être et de l'aisance. Si vous daignez leur << accorder cette grâce, ils regarderont désormais comme votre bien « tout ce que vous leur aurez conservé, et il n'y aura point de nation « qui puisse les égaler en obéissance et en fidélité. »

«

Le roi, qui désirait avec ardeur étendre la gloire de son nom et qui n'aspirait qu'à agrandir son royaume, remercia les ambassadeurs et accueillit avec faveur leurs propositions. Les envoyés, charmés de sa réponse, prirent congé de la cour, et s'empressèrent d'aller porter à leurs concitoyens cette heureuse nouvelle.

CHAPITRE XX.

Maladie du roi. Prières publiques pour son rétablissement.

Les plus habiles disciples de Galien et d'Hippocrate avaient longtemps cherché, mais inutilement, les moyens de rendre la santé au roi. Les principaux seigneurs et officiers du Palais, fatigués de ces

buerunt eisdem ne deinceps regiam frequentarent. Rex eciam in magistrum Reginaldum Freron, qui disposicionis ejus corporalis curam susceperat, tantum odium concepit, quod eum de Parisius pelli fecit, tanquam exulem proscriptum, sibi tamen omni mobili relicto, quo copiose Parisius et alibi ultra anteriores phisicos habundabat. Expulsionis occasio nundum in lucem pervenit; sed certum est multos recessum ejus suspectum habuisse. Nam antequam Cameracensem urbem, in qua degere statuerat, attigisset, rex iterum mentis alienacionem, ut alias, mox incurrit. Universi hoc mirabile nec immerito reputabant, quod sic ignorancie obnubilatus tenebris, familiares et notos tam presentes quam absentes recognoscens, reginam nec ab ipsis liberos procreatos ad memoriam minime reducebat, eciam si se ejus conspectui obtulissent. Arma propria et regine si in vitreriis vel parietibus exarata vel depicta percepisset, inhoneste et displicenter saltando hec delebat, asserens se Georgium vocari, et in armis leonem gladio transforatum se defferre. Ne sic gestus regem dedecentes excercendo periclitaretur, introitus domus regie sancti Pauli murati sunt; et quamvis huc illucque diffugiendo ultra potenciam corporalem se vexaret, non semper in isto permanebat. Mutabantur namque vicissitudines horarum et temporum; et in consilio persistens legatosque recipiens, modeste satis ad cuncta respondebat, et aliquando non diu post subito mutabatur. Fremens quoque et exclamans, ac si undique aculeis ferreis pungeretur, se ab hostibus persequi affirmabat.

Multi in regno Francie nobiles et ignobiles morbo simili laborabant, et, ut vulgus asserebat, maleficiis et sortilegiis detenti, hiisque et regem illaqueatum, et, quod verissimile erat, hoc a domino Mediolani procedebat. Hanc apparenciam ad confir

vaines tentatives, leur défendirent de reparaître à la cour. Le roi conçut même tant de haine contre maître Renaud Fréron, qui avait entrepris sa guérison, qu'il le bannit et le fit chasser de Paris, en lui laissant toutefois tout le mobilier qu'il possédait soit à Paris soit ailleurs, et qui le rendait plus riche qu'aucun médecin des règnes précédents. On ne sait pas encore clairement quelle fut la cause de cet exil; mais il est certain qu'elle parut suspecte à bien des gens. Car maître Renaud n'était pas encore arrivé à Cambrai, où il avait dessein de se retirer, lorsque le roi retomba dans ses accès de folie. Ce qui causait surtout un juste étonnement, c'est que, dans l'égarement qui couvrait son esprit d'épaisses ténèbres, il n'oubliait ni ses familiers ni ses serviteurs, présents ou absents, tandis qu'il ne reconnaissait pas la reine ou ses enfants, même lorsqu'ils se présentaient à sa vue. S'il apercevait ses armes et celles de la reine gravées ou peintes sur les vitraux ou sur les murs, il les effaçait en dansant d'une façon burlesque et inconvenante; il prétendait qu'il s'appelait Georges, et que ses armoiries étaient un lion traversé d'une épée. On craignit que dans ces accès de folie, où il n'avait aucun souci de sa dignité, il ne lui arrivât quelque accident, et l'on fit murer toutes les entrées de l'hôtel royal de Saint-Paul. Il épuisait souvent ses forces à courir çà et là dans son palais. Cependant il ne restait pas toujours dans le même état. Il avait parfois des intervalles de calme. Il assistait alors au conseil, recevait les ambassadeurs, et répondait à tout avec assez de bon sens; mais incontinent après on le voyait changer; il frémissait et criait, comme s'il eût été piqué de mille pointes de fer, et se disait poursuivi par ses ennemis.

Il y avait dans le royaume beaucoup de nobles et de gens du menu peuple qui étaient atteints de la même maladie. La foule s'obstinait à dire que c'était l'effet de sortiléges et de maléfices, que le roi luimême avait été ensorcelé, et que, selon toute vraisemblance, on en devait accuser le seigneur de Milan. On alléguait, à l'appui de cette

mandum suum stultum propositum adducebant, quia ejusdem filia Aurelianensis sola regi sic detento cognoscibilis erat, nec durasset nisi eam cotidie familiariter visitasset, hanc absentem et presentem vocans dilectissimam sororem. Ob occasionem istam multi utriusque sexus contra eam murmurabant, et procul dubio sine causa. Quapropter ne inde scandalum oriretur, dominus dux Aurelianensis, consilio domini marescalli Sacri Cesaris et aliorum illustrium acquiescens, ordinavit ut elongaretur a rege, et cum magnifico apparatu de Parisius recedens huc illucque per ducatum Aurelianensem spaciando loca sua visitaret. Quod tam generosa ducissa perpetraverit tantum malum, nunquam homo habuit pro comperto, nec quis potest ipsam propter hoc diffamare. Et sentenciam vulgalem de sortilegiis a fatuis, nigromanticis et supersticiosis viris procedentem negare in animo est, cum phisici cum theologis activitatem ipsorum nullam penitus dicant, addentes et quod infirmitas regia ex excessibus in juventute commissis nascebatur.

Ejus tamen afflictionem dolorosam omnes regnicole compacienter attendentes, et videntes quod vis morbi nec humanis consiliis levaretur, quamdiu in statu mansit, a viris ecclesiasticis, utriusque sexus devoto concomitante populo, ad implorandum divinum adjutorium de ecclesiis ad ecclesias corpora et reliquias sanctorum processionaliter defferebant. De mandato eciam avunculorum ipsius, quod ab anno Domini millesimo ducentesimo trigesimo nono non contingerat, beati Dyonisii venerabilis conventus, prima die dominica januarii mensis, usque ad sacram capellam Palacii regii solennem processionem fecit; cujus modum in animo est posteris innotescere. Ad devocionem namque et pietatem populi amplius excitandam, sex religiosi inducti dalmaticis, qui bini et bini reliquias sancti

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