Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Fide dignorum relacione tunc vulgatum est pappam operam dedisse ut monicionibus et donis ad partem oppositam mentes regum attraheret; frustra tamen id temptavit; nam ambassiatoribus prefatis vale dicto, convocacionem quam promiserant inceperunt. Quam tamen rex Arragonie, morte preventus, nequivit adimplere.

CAPITULUM II.

De morte regis Arragonie.

Referebant equidem fide digni casum regis, quod, cum per patriam equitaret, accidit casu, ut qui preibant ejus comittatum, leporem in silvis jacentem reperierunt, quem fugientem persequutus est clamor universorum. Rex autem, ut leporem insectaretur, equum ad illas cepit urgere partes; sed cum cursui vehementer instaret, et inconsulte festinaret, equus in preceps agitur, corruensque in terram regem dedit precipitem et letaliter vulneratum. Ad hunc casum universus, qui preibat et qui sequebatur, facti acerbitate perterritus conversus est comitatus, et aulici jacenti opem ferre conati sunt. Sed antequam ad villam viciniorem deferretur, inter manus eorum expiravit. Et quia dominus patriarcha nundum regnum exierat, a regina Arragonie revocatus, regias persolvit exequias, et corpus regium tradidit ecclesiastice sepulture. Sic rebus rite peractis, nuncii ad regem Francie circa medium octobris redeuntes, responsiones regum retulerunt, asserentes quod, quia rex Arragonie sine herede obierat, jam inter ducem Montis Albi et alterum guerra oriebatur maxima pro dignitate sceptrigera obtinenda.

Des personnes dignes de foi assurent que le pape fit alors tout ce qu'il put pour traverser cette résolution par ses conseils et par ses largesses. Ses efforts fureut inutiles; après le départ des ambassadeurs, les princes convoquèrent leur clergé, ainsi qu'ils l'avaient promis. Mais la mort empêcha le roi d'Aragon de donner suite à son projet.

CHAPITRE II.

Mort du roi d'Aragon.

Voici comment des personnes dignes de foi racontaient la mort du roi d'Aragon. Un jour qu'il chevauchait dans la campagne, le hasard voulut que ceux qui marchaient en tête de son escorte fissent lever un lièvre qui était au gîte dans un buisson. A la vue de l'animal, tout le monde poussa un cri. Le roi se mit aussitôt à sa poursuite, en pressant les flancs de son cheval. Mais, pendant qu'il se livrait à cette chasse avec une ardeur inconsidérée, son cheval s'abattit et le jeta par terre. Le roi fut grièvement blessé dans sa chute. Tous les seigneurs de la cour qui l'accompagnaient, effrayés de ce cruel accident, accoururent auprès du prince et s'empressèrent de lui porter secours. Mais il expira entre leurs bras, avant qu'on pût le transporter dans la ville la plus voisine. Comme le patriarche d'Alexandrie n'avait pas encore quitté le royaume, la reine d'Aragon le fit prier de revenir. Ce fut lui qui célébra les funérailles du roi et qui lui rendit les honneurs de la sépulture ecclésiastique. Après la cérémonie, les ambassadeurs repartirent pour la France, où ils arrivèrent vers le milieu du mois d'octobre. Ils rapportèrent les réponses des rois, et ajoutèrent que, le roi d'Aragon étant mort sans enfants, une guerre funeste était sur le point d'éclater entre le duc de Montblanc et un autre au sujet de la

succession au trône'.

Jean Jer étant mort le 19 mai 1395, Mathieu, comte de Foix, son gendre, prétendit à la succession du trône d'Aragon;

mais les États l'adjugèrent à l'infant don Martin, duc de Montblanc et frère du feu roi, qui était alors en Sicile.

CAPITULUM III.

De Gallicis regi Hungarie missis contra Turcos.

Inter deliberandum que prescripsi, ab oris Anglie, Hungarie et Hanonie milites et eminentis sciencie viri, functi legacionis officio, ad regem venerunt Parisius; quos more solito curialiter recepit repetitis vicibus, non sine fluxu munerum, refecit dapsiliter, et statuit amicabiliter audire feriis successivis. In ejus ergo presencia et suorum illustrium, quatuor clari milites hungari, statura et apparatu magnifico ceteris nunciis precellentes, assistencium judicio, primam audienciam assequti, primi eciam debitum salutacionis affatum impenderunt nomine regis sui; hiisque facta dicendi gracia que placerent :

[ocr errors]

« Ad serenitatem, inquiunt, regiam amicus et consanguineus « vester nos misit, ut statum regni sui referentes dolorosum, addamus et quod in brevi discrimen pacietur ultimum, nisi <«< vivida vestra prepotenti dextera, hucusque omni poscenti << aperta, celeriter suffragetur. Nam a Basita scelestissimo << tyranno, Bulgarie, Walaquie et Pannonie christianos locis plurimis vinculis mancipatos et compedibus, fame attrittos, horrendis carcerum clausos ergastulis, squalore sordidos,

[ocr errors]
[ocr errors]

<< indutos amaritudine et sedere in mendicitate et ferro notum <<< est universis; nec non et urbes illarum regionum, prius regi Hungarie et fidei christiane devotas, jam in parte maxima jugum pati et servitutem Turcorum durissimam, qui ferina << rabie sanguinem christianorum annis singulis sicientes, ad << eorum exterminium finale incessanter insudant totis viribus. Quis eorum sevicias siccis posset audire oculis? Rapiuntur

[ocr errors]

CHAPITRE III.

Secours envoyés par la France au roi de Hongrie contre les Turcs.

Sur ces entrefaites, d'illustres chevaliers et de savants personnages d'Angleterre, de Hongrie et de Hainaut, arrivèrent à Paris, chargés d'un message pour le roi de France. Le roi les accueillit avec sa courtoisie ordinaire, leur fit bonne chère, les combla de présents et leur donna gracieusement audience plusieurs jours de suite. Les députés hongrois furent les premiers admis en présence du roi et de sa cour; c'étaient quatre nobles chevaliers qui, au dire des assistants, surpassaient les autres ambassadeurs par leur haute stature et la magnificence de leurs vêtements. Ils eurent aussi les premiers l'honneur d'offrir au roi, de la part de leur maître, l'hommage de leurs salutations; puis ayant obtenu la permission d'exposer ce qu'ils avaient à dire, ils s'exprimèrent ainsi :

<«< Votre ami et cousin nous a envoyés auprès de votre royale majesté « pour vous faire connaître la situation déplorable de la Hongrie, et «< vous informer que nous serons bientôt réduits à la dernière dé«< tresse, si votre puissante protection, qui n'a jamais manqué aux «< malheureux, ne vient promptement à notre secours. C'est un fait << notoire que Bajazet, le plus cruel des tyrans, a réduit en captivité << presque tous les chrétiens de la Bulgarie, de la Valachie et de la « Pannonie, que chargés de fers, épuisés par la faim, enfermés dans « d'horribles cachots, et abreuvés d'amertume, ils languissent au sein « de la misère et de l'esclavage. Les villes de ces contrées, autrefois << soumises au roi de Hongrie et à la foi chrétienne, ont subi pour la << plupart le joug cruel des Turcs. Dans leur rage forcenée, les infidèles << se montrent chaque année plus altérés du sang des chrétiens, et «< travaillent sans relâche à les anéantir. Qui pourrait entendre, sans « verser des larmes, le récit de leurs atrocités? Ils dépouillent les églises de leurs ornements sacrés; ils enlèvent les enfants pour les << instruire dans leurs impures croyances et leur apprendre à renier le

[ocr errors]
[ocr errors]

((

<«< ecclesiarum sacra pignora et eorum filii, ut gencium immun« diciis deserviant et nomen Dei vivi abnegent, aut ceduntur gladiis more bidencium, sanctis martiribus sociandi. Non est sacrilegis locorum differencia nec personarum respectus; <«< conviciantur sacerdotes, coguntur virgines fornicari, nec <<< matronis etas maturior suffragatur. Ad tantam tyrannidem << vindicandam adversus gentem hanc immundarum sectatricem << tradicionum, opibus tamen et armis vallidam, repetitis vicibus << arma mota et bella ancipiti marte gesta cunctis notum est, << regemque nostrum vario eventu et sepissime infausto conflixisse. Et quamvis acerbum miserandumque sit quod fateri <<< fortuna christianorum cogit, addimus et quod nequiora <<< solito eis in brevi significavit inferenda iniquissimus vel << Basita; ideo ad umbram vestri auxilii, rex inclite, dignum << ducunt recurrere. Hinc est, serenissime princeps, quod vobis <<< et lilia deferentibus rex noster supplicat, ut consanguinitatis jure et favore Dei, eidem accommodetis consilium et juvamen, promittens quod deinceps nullus erit qui eumdem obsequio <«< erga vos fideque poterit superare. »

[ocr errors]
[ocr errors]

In oculis omnium assistencium grata et omni accepcione digna visa fuit peticio, et de consensu omnium, necdum exacto novendio, rex nuncios donis cumulatos uberioribus remittens ad propria, eos dignos censuit auxilio, promisitque consanguineo suo regi opem ferre.

Sic nunciis vale dicto, ad hoc gratum et Deo beneplacitum obsequium exequendum, mox dux Burgundie Philippus, ejus patruus, dominum Johannem, filium suum primogenitum, comitem Niverniensem presentavit, quem et vallidis precibus postulat illuc mitti; quod rex benigne annuit, piam ejus commen dens intencionem. Quamvis generosum juvenem sub signis

« AnteriorContinuar »