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diam ducta est. Quam et pius genitor sequtus est, prius tamen prefati gloriosi martiris solemnitate transacta, quam et ipse personaliter honoravit.

Jam jamque in Calesio rex Anglie ejus prestolabatur adventum peroptatum. Amborum quoque consensu, consensu, non in villis, ne de superioritate oriretur contencio, sed in agris qui utroque dominatui adjacebant, scilicet inter Ardram et Calesium, ordinaverant mutuo se videre. Pro statu regis, prope et Ardram, paxillis, cordis grossis et funibus sustentata centum et viginti tentoria erecta fuerunt, liciis ad majorem securitatem circumcincta, in fronte quorum unum magnificencius, ad instar quadrate et magne capacitatis aule, eminebat. In decliviori vero campo, versus Calesium, regis Anglie locagia fuerant in consimili numero; et in anteriori parte rotondum tentorium, ad instar turris amplissime, habitaculis supereminebat universis. Hujus autem fastigium corda grossa sustentabat, que, pretensa versus tentorium regis Francie, pallo grocissimo humo violenter fixo alliguata fuerat; et quia recte in habitacula regia medio regalium tabernaculorum fixus, ordinatum est quod reges hic stacionem facerent, quociens mutuo convenirent.

Curiales cerimonias tactas et tangendas viri eciam scientifici scriptis dignas reputantes, rogabant ne solam iotam ex hiis eximerem. Sed attendens quod inde possent formari tractatus qui forsitan attediarent lectorem, solum ad generalia prosequenda stilum vertam.

CAPITULUM XIII.

Que reges ambo jusserunt suis gentibus servare.

Ut autem ordinate et pacifice consummarentur omnia inchoanda, et ne numerus superveniencium hominum con

n'alla la rejoindre qu'après la fête du glorieux martyr, qu'il honora de sa présence.

Déjà le roi d'Angleterre était à Calais et attendait leur arrivée avec impatience. Pour éviter toute contestation au sujet de la préséance, il fut convenu de part et d'autre que les entrevues des deux rois auraient lieu non dans les villes, mais dans la campagne, sur les confins des deux états, entre Calais et Ardres. Dans le quartier du roi de France, qui fut établi près d'Ardres, on avait dressé cent vingt tentes soutenues par des pieux et de grosses cordes, et entourées d'une palissade pour plus de sûreté. En avant des autres, on en distinguait une plus magnifique, ayant la forme d'une grande salle carrée. Un peu plus bas, du côté de Calais, étaient en nombre égal les pavillons du roi d'Angleterre, en avant desquels s'élevait, comme une vaste tour, une tente ronde plus haute que les autres. Le faîte en était soutenu par une grosse corde, qui s'étendait vers la tente du roi de France, et qui avait été attachée à un énorme pieu planté en terre. Comme ce pieu se trouvait placé justement au milieu des deux camps, il fut réglé que les deux rois s'arrêteraient là, toutes les fois qu'ils voudraient se voir.

Quelques doctes personnages, pensant que les cérémonies de cette entrevue méritaient d'être consignées dans l'histoire, m'ont engagé à les décrire tout au long. Mais de peur de m'engager dans des détails qui pourraient fatiguer le lecteur, je me bornerai à en retracer les principales circonstances.

CHAPITRE XIII.

Réglement imposé par les deux rois aux gens de leur suite.

Pour maintenir le bon ordre et la paix pendant cette solennité, et pour éviter la confusion et le trouble que pourrait occasionner la

fusionem induceret vel perturbaret agenda, regis utriusque consensu statutum propriis sigillis extitit roboratum, quod sequencia continebat.

cum,

Primo namque decretum, et circumadjacentibus villis voce preconia, presonantibus et precinentibus lituis promulgatum, ut reges cum perpaucissimo aulicorum serviencium numero invicem convenientes ad locum designatum, quadringentorum militum et scutiferorum uterque contentaretur comitatu; et quod nullus, cujuscunque preeminencie esset sive status, arbalistam, ensem vel gladium, nec quodcunque aliud instrumentum bellicum, clam vel aperte, eciam sub pretextu empcionis vel donacionis deferret, dumtaxat quadringentis prenominatis exceptis, qui eciam solum ense vel cutello accingi possent, gracia honestatis. Accessus ad utriusque regis tentorium omnibus aliis interdicitur, adhibita pena quod si aliquis, cujuscunque condicionis officio fungeretur aut cujuscunque dignitatis cingulo premineret, sine regum licencia hoc attemptare presumeret, perpetue subjaceret infamie et ultimum preterea subiret supplicium.

Sub eadem pena iterum extitit ordinatum, ut ab egressu regis Francie de sancto Audomaro et regis Anglie de Calesio, nullus eos sequeretur nisi qui vocandi essent, eciam nominatim mercium et victualium venditoribus exceptis, qui tamen Ardram et Guynas minime transeuntes ibidem legem communem excercerent. Nec minori discrimini subjacebat qui unius partis subditos per clamores, rixas, discordias vel verba injuriosa suscitando ausus esset offendere, vel vicissim jactum lapidis, luctam, tractum vel quemcumque alium ludum excercere, unde murmur vel qualiscunque impaciencia sequi posset.

Iterum statum fuit quod, durante regum colloquio, nullus

foule des curieux, les deux rois établirent et signèrent un réglement dont voici les articles.

Il fut arrêté d'abord et publié dans les villes voisines, par la voix du héraut et à son de trompe, que les deux rois se rendraient au lieu désigné pour l'entrevue avec un très petit nombre de leurs officiers, et que leur suite ne se composerait que de quatre cents chevaliers et écuyers. Il fut défendu à toute personne, quel que fût son rang ou sa condition, de porter des arcs, des arbalètes, des épées, des poignards ou aucune autre arme, cachée ou non, même sous prétexte de les vendre ou de les donner, à l'exception des quatre cents chevaliers susdits, qui pourraient être armés d'une épée ou d'un poignard, seulement pour la forme et par bienséance. L'accès de la tente des deux rois fut interdit à tous les autres, de quelques fonctions ou dignités qu'ils fussent revêtus, sous peine d'être flétris à jamais et condamnés au dernier supplice, s'ils osaient le faire sans la permission des rois.

Il fut enjoint à tous, sous les mêmes peines, de ne point suivre le roi de France à sa sortie de Saint-Omer, ni le roi d'Angleterre à sa sortie de Calais, excepté ceux qui seraient appelés, et nommément aussi les vivandiers et les marchands; encore ces derniers ne devaientils point aller au-delà d'Ardres et de Guines et ne pouvaient-ils exercer leur trafic que dans l'enceinte de ces villes. Même châtiment fut prononcé contre ceux qui oseraient provoquer les sujets de l'un ou de l'autre roi par des clameurs, rixes, disputes ou paroles injurieuses. Il fut pareillement défendu de lutter, de lancer des pierres ou des traits, et de se livrer à aucun exercice qui pût occasionner du bruit ou susciter quelque querelle.

Enfin il fut arrêté sous les peines susdites que, durant la conférence,

ausu temerario instrumentum musicum resonaret sub pena prius dicta, nisi jussus; et quod omnes indifferenter in omnibus et singulis supradictis, ceteris quoque arduis disponendis, militibus commissis ab utroque rege obedirent summarie et de plano.

CAPITULUM XIV.

De mutua curialitate regum et donis sibi invicem collatis.

Sic statutis publice divulgatis, veneris die vicesima septima octobris, rex Karolus cum suis consanguineis, quadringentorum militum et scutiferorum comitatus, sicut decretum fuerat, de Ardre exivit velut acie ordinata, ipsumque immediate ejus consobrinus comes Haricurie precedebat, qui ensem regium deferebat. Hii omnes cum tentoria attigissent, fere per tractum sagitte, dumtaxat exceptis rege et suis consanguineis, equos abiciunt, pervenientesque ad cordas que regale tabernaculum sustentabant, tunc divisi ab utroque latere jussi sunt stacionem facere pede fixo. Ne suum ordinem desererent tunc rex pedester eos benigne monuit, inter cetera sic dicens : «< Commilitones preclari, nunc militaris disciplina subjaceat obediencie legibus. <<< Decreta regalia audivistis, que ne transgrediamini precipimus, <«< ne promulgatam ignominiosam penam incurratis. >>

Cum Anglici similes cerimonias servassent, una et eadem hora rex Francie, Lencastrie et Glocestrie duces et comitem Rotlandi sibi missos auctoritaté regia leta fronte excipiens, cum eidem vinum et species humiliter obtulissent, eos ad suum remisit dominum tribus anulis aureis insignitos. Juxta observancias regales quesierant quo habitu ambo principes convenirent; sed Biturie et Burgundie duces, eadem legacione functi, redeuntes retulerunt ad hoc regem Anglie respondisse pacta

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