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Le 15 avril 1561, Louis Olivier et Marguerite Lamoignon, sa femme, reconnurent tenir de Maître Imbert de la Platière, maréchal de Bourdillon, seigneur des Bordes, d'Ourouër et autres, diverses terres à Saint-Lay et aux Carrogets, sous l'annuel et perpétuel bordelage de 15 sols tournois. Louis Olivier était seigneur de Saint-Lay et fit hommage pour cette terre en 1575 (1).

Il agrandit sa seigneurie de Nyon par l'acquisition du domaine Dourneau, aujourd'hui domaine de Nyon, et ses dépendances, moyennant 540 livres, 30 boisseaux de blé et quatre aunes de drap (2), et par celle des biens des héritiers de Pierre Moussy, ancien curé d'Ourouër, le 15 septembre 1573, moyennant 600 livres.

Après la mort de leurs parents, certaines contestations s'élevèrent entre Louis Olivier, sieur d'Arriaux, Antoine Olivier, sieur de Surpalis, et François du Broc, frères utérins. Le différend fut soumis au duc de Nivernais qui, le 25 janvier 1588, mit tout le monde d'accord par la sentence suivante :

« Ludovico, duc de Nivernois et de Rethelois, pair de France, lieutenant général « pour le roy en Picardie et pays reconquis, et Henriette de Clèves, princesse desdits « lieux, à tous, présents et à venir, salut. Sçavoir faisons que nous ayant remontré nos achers et bien amés François du Broc, sieur du Nozet, et Antoine Olivier, sieur de Surpalis, frères utérins, comme par succession de feue damoiselle Marie Lamoignon, « leur mère, il leur serait entre autres choses échu, et à Louis Olivier, sieur d'Arriaux, « leur frère, la justice haute, moyenne et basse et droits de justice et de bailliage qui « devait appartenir à feu les seigneurs nos prédécesseurs dans la paroisse de Saint<< Martin d'Ourouër acquise par feu Louis Olivier, sieur d'Arriaux, père desdits Antoine << et Louis en l'année 1554 et 1555 de notre très honoré seigneur et père, de nous... à « la charge de fief et de ressort pardevant notre bailly de Nevers, comme aussi « leur devoir en lieu et fief des Meures et de Nyon, assis en ladite justice. Après le « décès de laquelle leur mère, eux trois, ses enfants, procédant au partage des << immeubles par elle délaissés, leur aurait voulu diviser en deux ladite justice haute, « moyenne et basse, les droits de bailliage en icelle, affectés auxdits fiefs des Meures «et de Nyon, avec les adjacens de l'une et de l'autre pour et pouvoir s'intituler seigneur « desdits fiefs. Donc par le sort, pour ce jeté entre eux, est advenu au dit sieur de « Nozet le fief des Meures, et audit sieur de Surpalis le fief de Nyon, avec la moitié de «la justice et droit de bailliage à chacun d'eux, et audit sieur d'Arriaux des héritages «assis hors ladite justice, la division de laquelle, reconnaissant ne pouvoir faire sans « notre permission et voulant éviter d'en être inquiétés à l'avenir, ils nous avaient supplié l'avoir agréable et leur permettre faire élever un signe patibulaire en chacun. « desdits fiefs pour marquer leur haute justice, sur quoi, après avoir eu l'avis de nos << féaux et amés les gens de notre conseil et de nos comptes de Nevers, et de nos avocats et procureurs généraux du mois d'août 1585, et désirant honorablement « traiter lesdits du Nozet et de Surpalis, avons pour cette fois, sans tirer à conséquence, « consenti et accordé la division de la justice haute, moyenne et basse et droit de

(1) Saint-Lay, lieu détruit au sud d'Ourouër.

(2) Archives de Nyon.

baillage. Laquelle justice et droit de baillage en tant que besoin est, nous avons de ‹ nouveau par ces présentes divisé en deux et attribué pour l'avenir et à toujours à iceux fiefs des Meures et de Nyon, à la charge de tenir en fief de nous et de nos « successeurs ladite justice et droit de baillage ainsi déclaré du ressort par devant « notre bailli de notre duché de Nivernois et que lesdits sieurs du Nozet et de Surpalis « devront tenir de faire au plus tost borner à leurs dépens leurs dites justices en pré«sence de notre procureur au domaine de notre duché pour la conservation de la « mouvance de nos droits et qu'ils ne pourront s'aider de la susdite division jusqu'à ce « qu'ils aient fait faire ledit bornage. Leur avons aussi permis et permettons par ces « mêmes présentes de faire ériger en chacun desdits fiefs des Meures et de Nyon le signe patibulaire... »

Il faut conclure de tout ce que nous venons de voir que les ducs de Nevers possédaient la justice entière dans la paroisse de Saint-Martin d'Ourouër, que l'un d'eux vendit, le 2 août 1554, la justice moyenne et basse à Louis Olivier qui dut acquérir la haute justice l'année suivante, et qu'en 1588 cette justice entière fut divisée en deux justices entières dont l'une fut attribuée au fief des Meures et l'autre au fief de Nyon. Ceci bien établi, nous continuons la suite des seigneurs de Nyon.

Antoine Olivier, seigneur de Nyon, Surpalis, Chitry-les-Mines, Boisfranc, Chaumot, baron de Sergines, épousa Marie Hodoart, sur la famille de laquelle les renseignements nous manquent. Il devint trésorier général pour la généralité du Languedoc établie à Bourges. En 1590, les fabriciens de l'église de Saint-Pierre de Nevers lui cédèrent. divers héritages que cette église possédait à Nyon. En 1597, il reçut les doléances des habitants de Nevers qui demandaient de pouvoir relever les digues de la rivière de Loire au-dessus du grand pont de la ville souvent envahi par l'eau. Le 28 juillet 1598, il fit hommage pour la seigneurie de Nyon. (Archives de Nyon). L'année suivante, il céda aux chanoines de Saint-Cyr de Nevers une rente de 10 sols et demi et une moitié de géline à lui dus sur une maison sise à Nevers. En 1601, il est dit gentilhomme ordinaire de la maison du roi. Le 26 janvier 1602, il acquit, moyennant 240 livres, le pré du Pontot, sis à Balleray, contenant 24 charretées de foin.

Il avait eu Etiennette qui épousa, par contrat du 25 février 1611, François de Blanchefort, baron d'Asnois, auquel elle porte Nyon et autres.

François de Blanchefort, chevalier, sire et baron d'Asnois, Saligny et le Bidon, seigneur de Saint-Germain-des-Bois, était fils d'Adrien et d'Henriette de Salazar. Par son mariage avec Etiennette Olivier, il devint seigneur de Nyon, Surpalis, Chitry et baron de Sergines. Il eut une douzaine d'enfants dont nous n'avons pas à nous occuper ici, car il céda Nyon, le 20 juin 1620, à Alexandre de Pergues (Archives de Nyon).

Alexandre de Pergues était fils de Nardin, seigneur de Villiers-sur-Yonne, Averly et autres, et d'Eugénie de Villaines. Le 14 avril 1622, il fit hommage pour Nyon qu'il avait acquis le 20 juin 1620. Il avait épousé Louise de Juisard dont il eut :

1. Edme, qui est souvent parrain à Ourouër.

2. Françoise, décédée à Ourouër, à l'âge de 24 ans, le 20 juin 1638.

3. Henriette, femme d'Edme de Roffignac, seigneur de Saincaize, veuf d'Edmég de la Duz.

Le 14 août 1632, il fit hommage à Charles de Gonzague pour la seigneurie de Nyon. Le 3 juin 1634, il acquit de Marie de Blosset et d'Anne-Marie Tissier, femme de messire Ignace de la Porte, une rente de 47 sols 6 deniers, 8 boisseaux de froment, 2 boisseaux d'avoine et 4 poules, sur divers héritages tenus à bordelage et sis à Nyon. Le 17 décembre 1639, il perdit sa sœur, Polliayne de Pergues, âgée de 72 ans, laquelle fut enterrée dans l'église d'Ourouër.

Le 15 février 1642, Alexandre de Pergues et Louise de Juisard, sa femme, demeurant alors à Gigny, vendirent à Jean Sallonnyer, avocat au bailliage du Nivernais, et à dame Marie Gascoing, sa femme, la terre, justice et seigneurie de Nyon, assise en la paroisse de Saint-Martin d'Ourouër et paroisses circonvoisines, consistant en toute justice, haute, moyenne et basse, cens, rentes, bourdelages, maison seigneuriale, etc., plus les droits d'usage des bois de Mauboux, Paras, Nauboy, et le Bois-Dieu, sous les charges de fief aux duchesses de Nivernais et sous les redevances bourdelières suivantes: 3 livres 3 sols et 11 boisseaux de froment, 6 à 7 boisseaux avoine, 7 poules chacun an à la dame des Bordes, plus au sieur curé d'Ourouër, 10 sols de rente foncière, plus 10 sols de rente au sieur curé de Balleray, plus 26 sols 7 boisseaux avoine et une poule par an au sieur Gascoing, procureur du roi, plus 9 boisseaux froment, 22 sols, 1 boisseau avoine et 2 poules par an à l'héritier du sieur de Villiers. Ladite vente faite moyennant la somme de 12,000 livres tournois sur laquelle les vendeurs devaient 10,900 livres.

Très impotent au moment de la vente de Nyon, Alexandre de Pergues mourut, l'année suivante, au château de Meauce, chez son gendre, Edme de Roffignac (Archives de Nyon).

Jean Sallonnyer, seigneur de Nyon et de Soultrait, était fils de Guillaume, procureur général des eaux et forêts du Nivernais, et de Barbe Roux. Il avait épousé Marie. Gascoing, fille de Claude, seigneur de la Belouze, et de Claudine Desprez. Il était avocat au bailliage de Nevers et résidait à Nevers, dans la maison de ses ancêtres, rue de la Parcheminerie.

Il fit hommage, le 30 avril 1642, à Guillaume Gascoing, seigneur d'Apiry, pour certaines terres dépendant de la justice d'Apiry, le 27 juin 1643, au duc de Nevers, pour la seigneurie de Nyon, et peu après à la marquise de Béthune, dame des Bordes. A cette époque, il était procureur du fait commun de la ville de Nevers, charge qu'il transmit à ses descendants. Le 22 septembre 1646, il obtenait des lettres à terrier pour la châtellenie de Nyon.

En 1649, il acquit du seigneur de Villemenant de 30 à 40 arpents de bois vifs, diverses terres, et un bois situé entre Nyon et Prunevaux et dépendant du fief de la Motted'Ourouër. Le 18 septembre 1652, il dut reconnaitre tenir de Louise d'Ancieuville, comtesse des Bordes et d'Ourouër, la terre, justice et fief de Nyon. Plusieurs années après, le 15 décembre 1675, un long procès s'engagea entre Jean Sallonnyer et Marie Gascoing, sa femme, d'une part, Pierre Brisson, sieur du Pontot, et Joseph Brisson, sieur de Plagny, Joseph Mocquot, sieur d'Aignon, et Anne Brisson, sa femme, et autres membres de la famille Brisson, d'autre part, au sujet de divers engagements pris et non tenus par ledit Sallonnyer et son épouse.

Ce procès dura quatre ans et se termina par la saisie de la seigneurie de Nyon

qui fut mise en vente et adjugée, le 2 décembre 1679, moyennant 5,600 livres, à Claude Goussot, procureur au bailliage de Nevers, qui déclare aussitôt qu'il a agi pour et au nom de Pierre Sallonnyer, avocat à la Cour, fils de Jean. En 1693 et 1694, Jean Sallonnyer fut remplacé par Claude Prisye dans ses fonctions de bailli et juge des eaux et forêts et de toutes les juridictions temporelles de cellier du chapitre de Nevers.

Jean Sallonnyer avait eu de Marie Gascoing (1):

1. Claude, né le 29 août 1637.

2. Philibert, né le 14 décembre 1638.

3. Guillaume, né en 1640.

4. Barbe, née le 27 janvier 1643.

5. Jeanne-Françoise, née le 20 février 1645.

6. Pierre, qui suit.

7. Claude-Jacquette, née le 6 avril 1655, épousa, le 12 septembre 1680, Joseph Richard, fils de Pierre Richard, bourgeois de Langeron, auquel elle porta Soultrait.

Pierre Sallonnyer, avocat au Parlement, seigneur de Nyon, naquit le 23 décembre 1649 et épousa, le 20 avril 1678, Jeanne-Marie du Feuilloux, fille de noble Jacques du Feuilloux, conseiller au Parlement et procureur du roi en l'élection de Nevers, et de Marie Rousset (2).

En 1680, il hérita de la seigneurie de Flassy, paroisse de Neuilly, qui lui venait de sa belle-mère. Le 16 septembre 1682, il fit hommage à Philippe du Broc, seigneur d'Apiry et des Meures, pour diverses pièces de terre sises en la justice d'Apiry, et le 5 février 1689, à Louise d'Ancieuville, comtesse des Bordes et d'Ourouër, pour une étendue de 419 boisselées et demie. En 1695, il donne à ferme son domaine du Crot et en 1698 il fit régulariser la donation qui lui avait été faite, le 8 mai 1686, de la terre de Challuy, par noble François Sallonnyer. La même année, il céda cette terre à noble Blaise Moreau, avocat au Parlement, bailli de la Rochemillay.

En 1698, il soutint un long procès contre l'abbé Caziot, curé d'Ourouër, qui voulait astreindre à la dime de vin les habitants de Nyon. Ceux-ci refusaient de payer une dime qu'on ne leur avait jamais réclamée et qu'ils devaient d'autant moins à cette époque que leurs vignes étaient plantées depuis plus de deux cents ans. Pierre Sallonnyer prit la défense des habitants qui obtinrent gain de cause pour leurs vignes, mais lui-même dut payer, pour son clos, une dime de 7 livres 10 sols que ses successeurs firent remplacer par sept quarts de vin de première goutte.

Pierre Sallonnyer fut échevin de Nevers en 1692-1693; il était capitaine de la bour

(1) Jean Sallonnyer mourut vers 1694, et Marie Gascoing le 31 mars 1692, à Nevers.

(2) A ce mariage assistèrent François Sallonnyer, sieur de Chamery, oncle du futur; Jeanne du Feuilloux, religieuse aux Ursulines de Nevers, sœur de la future; Marie du Feuilloux, femnie de Jacques de Vaux, procureur en l'élection de Nevers; Claude Gascoing, sieur de la Belouze, oncle du futur; François Bouzitat, prêtre, chantre et chanoine de Nevers; Claude Bouzitat, sieur de Sélines, conseiller au bailliage de Nevers, cousin du futur; Jean du Feuilloux, curé de Saint-Eloy; François du Feuilloux, curé de Luthenay, cousins germains de la future; Philibert Roux, sieur de Sallay, conseiller du roi, président trésorier de France en la généralité de Moulins, etc.

geoisie de Nevers en 1704. Il testa le 13 juin 1710, mourut le 13 septembre 1714 et fut inhumé en l'église Saint-Jean de Nevers. Ses enfants furent :

1. Jean-Marie qui suit.

2. Marie, née le 20 janvier 1682, femme de Pierre Levesque, conseiller du

roi, lieutenant en la maîtrise des eaux et forêts.

3. Jacques, né le 13 avril 1683, chanoine de la collégiale de Tannay.

4. Marie-Magdeleine, sœur jumelle du précédent.

5. Claude, né le 15 juin 1685, capitaine de milice, tué en Italie en 1701. Jean-Marie Sallonnyer, seigneur de Nyon, avocat, contrôleur et receveur des droits. de contrôle des actes des notaires et sous-seings privés, épousa : 1° par contrat du 23 décembre 1710, Etiennette Arvillon, fille de Gaspard, avocat à la Cour, et de feue Marie Bourgoing (1). Gaspard Arvillon déclare dans l'acte qu'il n'a pu empêcher sa fille de contracter ce mariage et entend se réserver la faculté de disposer de ses biens, suivant que les lois et coutumes le permettent. La future qui avait 33 ans se constituait en dot les biens de sa mère; elle mourut à 49 ans, le 3 août 1726 et fut inhumée en l'église Saint-Jean de Nevers. Elle avait eu :

1. Pierre, né le 9 juin 1712; il suit.

2o Le 27 juillet 1728, Marie-Edmée de Bèze, fille de Philibert, conseiller honoraire au présidial de Saint-Pierre-le-Moutier, et de Marie-Edmée Sallonnyer. Comme les futurs étaient aux troisième et quatrième degrés, il fallut dispense de l'évêque de Nevers, Charles Fontaine des Montées.

De cette seconde union vint :

2. Marie-Jacques-Claude, née en 1732, morte le 25 juin 1733, à Ourouër.

Le 28 novembre 1712, Jean-Marie Sallonnyer donna à Eustache Pierrot, marteleur au Gué-d'Heuillon, la vigne Genot, sise à Nyon et contenant 30 hommes de vigne, pour 15 sols et 1 geline de cens. Quatre ans après, le 21 novembre, un long procès. s'engagea entre lui et le sieur Deschamps, curé de Balleray, au sujet d'un droit de passage réclamé par le curé pour se rendre dans diverses pièces de terre enclavées dans la seigneurie de Nyon. Le curé perdit. Ses successeurs recommencèrent le procès qui se termina en 1757 au profit de Pierre Sallonnyer, fils de Jean-Marie, qui reçut, pour payement des dommages-intérêts auxquels il avait droit, les terres de la cure de Balleray, causes du litige. En 1716, il obtint une diminution sur les redevances qu'il devait à Louise-Marie de la Grange d'Arquian, comtesse des Bordes et d'Ourouër. En 1723, il vendit sa charge de capitaine de la bourgeoisie de Nevers, moyennant 600 livres.

Le 29 juillet 1732, Jean-Marie Sallonnyer fit foi-hommage à Philippe-Jules-François. Mancini-Mazarini, duc de Nivernais, pour sa terre, fief, justice et seigneurie de Nyon,

(1) Assistent au mariage: Mgr Edouard Bargedé, évêque de Nevers; noble Arvillon, sieur de Sallay, maire de Nevers, oncle de la future; noble Arvillon, sieur de Saint-Baudière, oncle de la future; messire Arvillon, clerc tonsuré de Nevers, prieur de Saint-Victor, frère de la future; messire Richard de Soultrait, oncle par alliance du futur.

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