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« y a environ trois semaines qu'il s'adressa à luy un serviteur de la Noue, qui a esté « autrefois à luy déposant, qui luy dit qu'il avoit avertissement pour donner au Roy << d'un gentilhomme nommé Beaufenyn, qui avoit esté au feu admiral et estoit de « présent escuyer de M. le duc : lequel alloit et venoit par le commandement dudit « sieur Duc vers les ennemis du Roy, traitant des menées et pratiques. Lors le déposant <«< s'adressa à un nommé le sieur de Grandchamp (Guillaume de Grandrye) et luy dit, <«< en la maison où estoit logé le comte de Coconas et la Molle, près le bout du Pont «Saint-Michel, qu'il avoit un homme qui pouvoit faire service au Roy et découvrir les « menées de ses ennemis. Le sieur de Grandchamp luy dit qu'il n'estoit pas besoin de «se haster, mais attendre et voir quelles issues prendraient les affaires. Quelques << jours après ledit déposant en son logis dit audit sieur de Grandchamp que le << personnage qui luy donnoit l'avertissement étoit proche de s'en aller vers la Noue, « et qu'il est à luy, dit qu'il se vouloit servir de luy pour le service du Roy. Lors ledit « de Grandchamp répondit audit déposant qu'il laissat cette entreprise et qu'il n'y alloit « que de la vie pour ce qu'il ne pourroit jamais approcher jusques au Roy pour lui donner l'avertissement mais qu'il l'asseuroit, s'il vouloit tenir le parti de M. le « Duc, qu'il luy feroit donner tel estat en sa maison qu'il voudroit, et le feroit participer « au butin de 400,000 escus à la prise d'une ville qui estoit aussi bonne que Rouen. Lors le déposant passa outre en son propos, attendant de découvrir dudit Grandchamp << autres choses. Après, fréquentant ordinairement avec ledit de Grandchamp, il vit << ordinairement que plusieurs gentilshommes et autres venoient parler à luy et à un << nommé la Nocle (1), qui estoient ordinairement ensemble avec le comte de Coconas « et le sieur de Grantrye (Pierre de Grandrye), et ne vouloit ledit la Nocle que ledit « déposant entendit de leurs affaires esquelles estoit entremeslé un nommé la Vergne << avec le vicomte de Turenne. Ledit sieur de Grandchamp ayant depuis opinion que ledit « déposant luy pourroit servir en quelque chose, luy commença à dire, le dimanche pré« cédant le dimanche des Rameaux, estant sur les remparts près le moulin à vent des petits Champs, que le Roy avoit envoyé quérir une dispense pour faire mourir le Duc, « et qu'il déliberoit s'en ressentir et échapper le danger; ce que ledit de Grandchamp

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(1) Dans la déposition de Pierre de Grandrye il est nommé la Nocle le jeune. La famille de la Fin possédait La Nocle en Nivernais et Beauvoir en Bourbonnais, A cette époque vivaient Guy, Jacques et Jean de la Fin, frères. Les Archives Historiques du Bourbonnais donnent, dans le numéro de janvier 1894, les renseignements suivants sur Jacques : « Un gentilhomme du Bourbonnais, l'un de ces trois frères de la Fin qu'on trouve mêlés à toutes les affaires malpropres du temps, Jacques de la Fin, avait joué auprès du maréchal de Biron le rôle de tentateur et de corrupteur; il couronna son œuvre en dénonçant et accusant sa dupe, et c'est grâce à lui que la tête d'un illustre soldat qui avait si souvent risqué sa vie sur les champs de bataille, tomba sous la hache du bourreau. Ce la Fin, formé à l'école de Catherine de Médicis, se livrait, à l'imitation de celle-ci, aux pratiques magiques, et certes ce n'était pas un naïf. Biron l'accusa formellement de l'avoir ensorcelé. La Fin, disait-il, le baisait fréquemment sur l'œil gauche et ce baiser ne manquait presque jamais d'être suivi de quelques pensées criminelles. Ces allégations, certainement conformes aux convictions du maréchal doivent valoir à Jacques de la Fin la première place parmi les sorciers du Bourbonnais. » Le chanoine Anquetil, dans son Intrigue du cabinet sous Henri IV et Louis XIII, raconte que celui qui eut toujours le plus d'empire sur Biron fut Beauvoir la Nocle, sieur de la Fin. Il avait été employé, dit-il, par le duc d'Alençon, frère de Henri III auprès des Espagnols, dans le temps que ce prince travaillait à se rendre souverain de Flandre. Homme entreprenant, actif, insinuant, habile surtout à saisir le faible de ceux qu'il voulait gagner. Il eut un très grand empire sur Biron. Le roi, qui le connaissait, dit à Biron qu'il l'ôtât d'auprès de lui, sinon que la Fin l'affinerait.

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⚫ affirma estre vray audit déposant; et aussi, continuant de jour à autre, communiquoit des affaires secrettes audit déposant, lesquelles il traitoit en conseil de M. le Duc es << maisons de la Nocle et de la Molle, et ce qui estoit délibéré audit conseil estoit après rapporté entre eux. Tellement qu'ils adjoustoient de leurs opinions, et faisoient estat qu'après qu'ils auroient impatronisé M. le Duc du royaume de France, ils tiendroient << pour eux les villes qu'ils auroient prises pendant la Guerre, faisant aussi estat « d'exterminer le Roy, la Reine et tous ceux de la Maison de Guise, s'associant de la << Maison de Montmorency et du sieur de Strozzi (1), lequel avoit promis audit sieur << de Grandchamp douze compagnies de gens de pied pour les guerres qui se présen<< teroient, dont il en avoit déjà délivré une commission à un nommé Berthencourt << pour le capitaine Tourtay. Et lorsque M. le Duc venoit à Paris tenir son conseil sur «<lesdites affaires, ils y venoient sous couleur de venir gouverner certaines dames de « la cour. Et ce qui avoit esté arresté audit Conseil estoit rapporté audit déposant par <«<ledit sieur de Grandchamp, tous les propos et machinations qui se traitoient esdits « lieux audit temps, sans qu'il y eut encore résolution du temps de l'exécution, à cause << d'une somme de douze cens mille livres qui estoit affectée au voyage, et que l'on « attendoit M. de Mande, chancelier de M. le Duc. Depuis ont pratiqué certains Italiens, « sans qu'on les luy nommast, qui avoient promis donner 6,000 escus audit sieur Duc, « dont il en donnoit 2,000 pour le payement d'aucuns hommes qui estoient retenus « pour le fait de l'exécution, 1,000 escus pour ledit la Nocle et 1,000 pour le sieur de « Grantrye qui promettoit, par un secret qu'il disoit avoir, de convertir l'argent en or « pour fournir aux frais qu'il conviendroit faire en toutes les guerres. Et avoient entre << eux desparty les Estats de France, Grantrye pour Grand Maistre, la Nocle pour « Grand Chambellan, la Molle, Maistre de la Garderobe, M. de Montmorency, « Lieutenant général. Ledit déposant voyant que le terme de leur exécution approchoit, << voulant en avertir Sa Majesté, ledit jour des Rameaux au matin s'en alla vers M. le « premier Président pour luy communiquer de cette affaire, lequel premier Président. «< conseilla audit déposant s'en aller vers le Roy et l'instruire de tout. Ce que le dit << déposant fit aussitôt... mais le Roi étoit à dîner et ne put l'entendre. Lors s'en revint « à Paris pratiquant toujours avec ledit de Grandchamp pour découvrir de luy ce qui << se traitoit et voyoit plusieurs allées et venues que luy communiquoit ledit de « Grandchamp. Finalement, le mercredy de la semaine sainte estant descouvert un de << la Porte Saint-Martin qui donna quelque soupçon desdites menées, iceux conspira«teurs furent estonnez et commencèrent à résoudre de leur fait. Disans toutefois que le Roy en fut averty, comme il estoit déjà par un seigneur qui luy avoit mandé qu'il a estoit hors de sa puissance de pouvoir donner ordre estant le plus foible, le jeudy << absolu au soir ledit premier Président envoya quérir luy déposant en son logis, lequel déposant tout aussitôt se transporta vers le sieur Président, par lequel luy << fut commandé, en présence du sieur de Lanssac et de M. le Procureur Général, << d'aller le lendemain trouver le Roy au Bois de Vincennes pour l'informer au vray

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(1) Philippe Strozzi, colonel général de l'infanterie, était fils de Pierre Strozzi, cousin-germain de Catherine de Médicis.

de ce qui se machinoit par ses ennemis. Ce que ledit déposant fit au sortir du logis « dudit sieur premier Président.

« Alla trouver ledit de Grandchamp, lequel le retint à la collation, par laquelle « ledit la Nocle arriva accompagné d'un nommé Mathain et deux autres desquels ledit déposant ne scait les noms; lesquels se mirent à table, et après commanda ledit la. «Nocle que tous les serviteurs sortissent de la chambre et que ledit Tourtay bailleroit « bien à boire. Estant sortis lesquels serviteurs, ledit de la Nocle va jureret blasphemer << appelant le sieur de Montmorency poltron, et dépitant contre luy, pour ce qu'il disoit « que sa longueur avoit esté cause de rompre l'entreprise, et que s'il ne luy eut tenu « le bec en l'eau, il y avoit longtemps que l'entreprise eut esté exécutée, vu la juste « occasion qu'en avoit M. le Duc et les conspirations qui estoient faites contre luy. « Premièrement que depuis deux... on avoit conspiré à le faire mourir, joint aussy que depuis l'effroy de Saint-Germain, le Roy avoit envoyé vers le Pape pour avoir dispense « de le faire mourir et le Roy de Navarre; et qu'ils avoient occasion de se plaindre vu « que l'on avoit donné en appanage au Roy de Pologne, son frère, un million de livres « de rente, et en toutes les charges honorables de France et autres du tout disposé à « sa fantaisie, et qu'il demeuroit encore esclave. Et que Languedoc, Provence, Guyenne, « Dauphiné, Picardie et une partie de Normandie luy tendoient les mains pour se « rendre à sa dévotion. Bref qu'il falloit, quoiqu'il fust, exécuter promptement; et que « ledit de la Nocle venoit de la cour où il avoit vu en la chambre de la Reine de Navarre « que la Reine Mère avoit parlé audit Roy de Navarre aigrement de toutes ses entre«prises, lequel Roy de Navarre avoit tenu bon en pleurant, et que ladite Dame luy dit « qu'il n'estoit pas temps de dissimuler et que la Molle et Coconas étoient prisonniers « qui avoient tout déclaré. Devoit ledit la Nocle partir le lendemain pour aller au Bois de Vincennes pour faire enlever ledit sieur Duc, et fut envoyé par ledit de Grand« champ coucher chez la dame de Chaussey, sa sœur, en la rue de Seine (1). Le len<< demain matin qui etoit le vendredy saint, luy déposant alla trouver le Roy auquel il « déclara amplement ce qu'il sçavoit de ladite conspiration, lequel sieur Roy lui promit « envoyer forces à Paris pour prendre les coupables.

« Il déposant estant de retour à Paris rencontra en ladite rue de Seine ledit Tourtay << auquel demandant des nouvelles, il luy dit que ledit de la Nocle les avoit laissez pour aller trouer la Molle qui luy avoit mandé qu'il avoit reçu des nouvelles de M. le « Duc, et estoit ledit de la Nocle party de bon matin. Ayant laissé luy déposant ledit « Tourtay, alla trouver ledit de Grandchamp qui estoit logé au logis du sieur comte de « Ventadour, rue de Seine, où il trouva ledit de Grantrye, son frère, et un nommé le « sieur de Rouzières, père dudit Tourtay, et un nommé Bourgoing. Ledit de Grand<< champ demanda audit déposant ce qu'il avoit appris, lequel luy dit qu'on estoit bien << en alarme mais peut-estre que ce ne seroit rien, et peut-estre qu'après disner il leur « résoudroit du tout. Lors ledit de Grandchamp dit qu'il ne falloit plus attendre, ains « se tenir prest pour suivre ledit Duc qui avoit bon rendez-vous à Sedan. Lors ledit de « Grandrye dit qu'il ne partiroit point, mais qu'il demeureroit pour apprendre ce qui

(1) Antoinette de Grandrye, femme de Guillaume Tonon, seigneur de Nanvigne et Fontfay.

« se passeroit par deça pour leur en mander des nouvelles, et qu'il ne devoit craindre « d'autant qu'il n'avoit jamais communiqué ausdits sieurs Duc et Roy de Navarre de «ses affaires, mais qu'il les avoit seulement entendues par eux, desquels il s'asseuroit « bien qu'ils ne le déclareroient point parce qu'ils estoient tous hommes résolus. «Lesquels de Grandchamp, de Grandrye et autres alloient disner au logis dudit de << Grandchamp à la Corne de Cerf en la rue des Marests où ils attendoient ledit dépo<«< sant jusques à une heure après midy, pensant les faire prendre comme il avait << promis au Roy, lequel sieur Roy n'envoya aucunes forces comme il avoit promis, et depuis ledit de Grandchamp est échappé. Et est ce qu'il dit. »>

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Laurens du Bois, écuyer, sieur de Saint-Martin-des-Pierres, neveu d'Antoine de Saint-Pol, maître des requêtes, arrêté et mis à la Conciergerie, fut interrogé le même jour. Il nia d'abord puis reconnut avoir dit « que l'on pouvoit prendre le Roy et que l'on «se tueroit dedans Paris. Que Grandchamp avoit dit le samedy devant les Rameaux « qu'il voudroit estre mort et que l'on avoit mandé quelques lettres au Roy touchant le a fait de Saint-Germain, mais que M. de Montmorancy estoit à la cour, qui estoit sage. « personnage et pouvoit composer tout cela. Et que ledit de Granchamp luy dit qu'il y « avoit des lettres du Pape et du Roy d'Espagne, comme aussi qu'il ne vouloit estre ny « à la ville ny à la cour au moyen de quoy il en avertit ledit de Saint-Pol. >> Tourtay, interrogé ensuite, déclare que son père était capitaine pour le Roi et avait eu charge en l'artillerie; que depuis dix ans il l'avait suivi et avait servi au sieur de Grandchamp de secrétaire en son ambassade de Turquie et qu'il ne savait rien de la conspiration.

Pierre de Grandrye, maitre d'hôtel ordinaire du Roi, âgé de 43 ans, répondant aux questions qui lui sont posées, dit qu'il avait été huit ans et plus ambassadeur pour le Roi aux Grisons; qu'à son retour, il y avait quatre ou cinq mois, il s'arrêta en så maison en Nivernais (Besne), d'où il partit au commencement du carême. Il arriva à Paris le dimanche des Brandons « jour que le Roy vint de Saint-Germain pour le « trouble qui y arriva le jour précédent; qu'il avoit souvent bu et mangé avec son frère «< comme frères doivent faire entre eux, sinon depuis que ledit de Grandchamp s'estoit. « allé loger au faubourg Saint-Germain pour estre plus près du sieur Strozzi, colonel de « l'infanterie françoise, qui luy avoit promis douze compagnies de gens de pied dont les « deux Tourtay, père et fils, devoient avoir chacun une, qu'il l'avoit moins vu. » Le vendredi saint, après avoir assisté au service en l'église de Saint-Eustache, en allant aux Pardons, il alla diner avec lui « où se trouvèrent les deux Tourtay et un jeune « homme nommé Bourgoing, de Nivernois, homme d'armes de la compagnie du Roi de « Pologne, qui briguait aussi une compagnie (1), et ensuite arriva un nommé Brinon « pour rendre réponse de quelque argent dont il avait charge, » mais qu'il ne fut aucunement parlé des affaires publiques.

Brinon lui est aussitôt confronté et soutient l'avoir trouvé avec le sieur de Grand

(1) Très probablement François de Bourgoing, fils de Gabriel, seigneur de Faulin, Champlevrier, Champrobert, Saint-Jean-de-Curtils, Mireloup, Monchaclon et autres, et de Louise d'Esguilly. Il est assez intéressant de remarquer que ce témoin ne fut pas interrogé.

champ le matin du vendredi saint à l'hôtel de Ventadour où l'on tint les propos portés en sa déposition et qu'il savait la conjuration.

Sur quoi de Grandrye déclare « qu'à la vérité il se doutait et s'est apperçu par les «déportemens et paroles que tenoient ledit de Grandchamp, son frère, la Nocle le jeune, «<et Montagu, qu'ils faisoient quelques entreprises pour aider M. le Duc, et quelquefois << a ouï dire qu'il estoit à craindre que le Roy ne suivit l'exemple du Roy catholique qui « n'avoit pardonné à son seul fils et qu'il avoit envoyé quéri dispense à Rome pour ce fait. «Au surplus a dit qu'à la vérité, estant aux Grisons, il s'est employé à distiller et faire « transmutation des métaux, et en sçait le secret et la recepte, laquelle il ne veut com«muniquer à autre qu'au Roy ou à ceux qu'il lui plaira commander, et a moyen de luy «faire gagner deux millions d'or tous frais faits tous les ans, en mettant par le Roy « cent mille escus en argent, pour avoir en deniers un million d'or tous les ans ; et que « tous les mois on tirera le gain, et toutes les semaines si l'on veut, et que le père du « comte Charles luy a voulu donner cinquante mille escus pour faire le secret et ne l'a « voulu mais l'a réservé au Roy (1). »

Aussitôt après on confronte Tourtay à Brinon qui maintient sa déposition. Tourtay ajoute alors « que, à la vérité, la Nocle le jeudy au soir environ la moitié du souper arriva de la cour tout botté et dit que l'on fit retirer les serviteurs, et, eux étant retirés, « ledit de la Nocle dit tout haut par une grande frayeur, blasphémant le nom de Dieu, « que ce gros poltron de Montmorency avoit rompu leur entreprise qui avoit esté faite « et que Monsieur se trouveroit en danger de sa personne parce qu'il étoit en mauvais « ménage avec le Roy, et que l'on avoit découvert que le Roy le vouloit faire mourir, << comme ledit de la Nocle luy dit, autrefois, et qu'il avoit trouvé une dépesche par « laquelle le Pape le dispenseroit de ce faire et lors la compagnie fut fort estonnée, << comme si les cornes leur fussent venues à la teste et lors ledit de Grandchamp dit « que c'estoit un grand malheur que ces divisions-là et que le Roy avoit bien besoin de ses bons serviteurs. Et a dit que si on le veut mettre en liberté et luy bailler lettres « du Roy répondantes à celles que ledit de Grandchamp luy avoit baillées pour porter au « Roy, qu'il se fera fort de faire venir ledit de Grandchamp qui est à la Montagne entre «Nevers et Auxerre, et s'il ne le trouvoit qu'il s'en retourneroit et qu'on luy baille telle « compagnie qu'on voudra, et veut être mis en quatre quartiers s'il ne le trouve. » Claude de Laubespine, secrétaire d'Etat, aurait empêchéque cette proposition fut acceptée. C'est peut-être ce qui coûta la vie à Tourtay.

Après divers interrogatoires de La Môle et de Coconas, Tourtay fut condamné à être pendu. Son arrêt lui fut lu au greffe, le 24, en présence du président Pierre. Hennequin qui l'admonesta de dire la vérité. Tourtay déclare avoir tout révélé ce qu'il avait su et affirme ne l'avoir appris que de la Nocle et de Grandchamp. Mis à la géhenne, il persiste à déclarer qu'on disait ceci et cela «< comme aussi que le sieur de « Grandrye devoit être surintendant des finances de Monsieur parce qu'il promettoit par « une industrie qu'il avoit de convertir l'argent en or et par ce moyen soudoyer son

(1) Pierre de Grandrye aurait donc devancé de trois cents ans le célèbre professeur américain Emmeus qui, à la tête de la Société de l'Argentaurum, transforme l'argent en or.

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