Imágenes de páginas
PDF
EPUB

» comte de Marchin pour l'achat de la terre. »

Il se

[graphic][subsumed][subsumed][merged small][merged small]

Le cardinal Guillaume Egon de Furstenberg, qui devint seigneur de Modave en 1684, était fils d'Egon, comte de Furstenberg, et d'Anne-Marie, princesse de Hohenzollern.

Il avait pour frère aîné François Egon de Furstenberg, attaché comme lui au parti de la France, et qui, né à Strasbourg le 10 avril 1625, fut d'abord granddoyen et grand-prévôt de Cologne, puis devint premier ministre de Maximilien-Henri de Bavière, électeur de Cologne, prince-évêque de Liége. François Egon de Furstenberg fut aussi grand-prévôt d'Hildesheim, devint évêque de Metz en 1658, et fut élu évêque de Strasbourg en 1663. Il obtint en outre les abbayes princières de Mourbach, de Luders et de StavelotMalmedy. Maximilien-Henri de Bavière résigna en sa faveur ce dernier siège en 1667. Tout à la dévotion de Louis XIV, François Egon fut le principal artisan des intrigues qui firent tomber Strasbourg sous la domination française, le 30 septembre 1681. Il mourut à Cologne, le 1er avril 1682.

Son frère Guillaume Egon, prince de Furstenberg n'était pas moins dévoué aux intérêts de la France. Il était né en 1629 et fut, comme son frère François, conseiller de Maximilien-Henri de Bavière. Louis XIV lui donna l'évêché de Metz; il succéda sur ce siège à son frère François en 1663 et en résigna la charge en 1668. Comblé de bénéfices et de pensions par le roi de France, il oublia qu'il était le sujet de l'empereur Léopold et qu'il tenait même de lui sa qualité de prince. Complice secret des Hongrois dont l'or français soudoyait la rébellion, il fut arrêté au congrès de Cologne, le 14 février 1674, comme traître à l'Empereur, malgré le titre de plénipotentiaire de l'électeur dont il se prévalait, mais que les commissaires impériaux refusèrent de reconnaître. Retenu dans les prisons de Vienne et de Neustadt, il recouvra la liberté en 1679, après le traité de Nimègue, grâce aux instances du roi.

En 1682, il fut désigné impérativement par Louis XIV aux chanoines de Strasbourg, comme successeur de son frère à cet évêché. Il lui succéda aussi comme abbé de Stavelot-Malmedy et comme premier ministre de Maximilien-Henri de Bavière. Louis XIV le présenta pour le cardinalat; mais le pape Innocent XI hésitait à donner la pourpre à un prélat plus apte à manier l'épée qu'à porter la crosse et dont la conduite n'était point d'ailleurs à l'abri de reproches. Compris enfin, après une longue et légitime résistance, dans la promotion du 2 septembre 1686, il paya le prix de toutes ces faveurs en faisant régner la volonté de la France dans les conseils du faible Maximilien-Henri. Comme le prince-électeur était en même temps évêque de Liége et d'Hildesheim, et que, malgré le refus des bulles pour Munster, il occupait le temporel de cet évêché, sa subordination aux Français était une menace pour la sécurité de l'Allemagne, des Pays-Bas espagnols et des Etats-Généraux. Par Munster, les Pays-Bas espagnols étaient séparés du nord de l'Allemagne. Cologne commandait à vingt lieues sur le Rhin, ouvrait un passage dans les Provinces-Unies, interceptait tout secours de l'Empire. Liége livrait le Brabant. Si Maestricht était pris, la Meuse conduisait au cœur même de la Hollande. Ainsi réduite au cas de légitime défense, l'Allemagne s'organisa et noua, le 9 juillet 1686, une grande coalition connue sous le nom de ligue d'Augsbourg. Pour se préserver des dangers qu'elle avait elle-même suscités, la France imposa à l'électeur de Cologne, le 25 mai 1687, un traité plus étroit encore que les précédents. Ce ne fut pas assez. Maximilien-Henri vieillissait. Louis XIV entreprit de lui donner malgré lui un coadjuteur, et ce coadjuteur avec droit de succession devait être le cardinal de Furstenberg. Sous la pression exercée sur lui par l'abbé de Gravel, agent direct de la France, Maximilien-Henri de Bavière, qui eût voulu pour successeur un prince de sa maison, sacrifia les

« AnteriorContinuar »