A la raison dès l'âge le plus tendre Douce, aimable, sensée, elle a fait le bonheur C'est des biens d'ici-bas tout ce qu'on doit attendre. De ce mariage trop tôt brisé était né, en 1762, un fils, Anne-Marie-Léon, auquel son père donna le titre de comte de Danges (1). Cet enfant fut aussi ravi bientôt à l'affection du duc; il mourut au château de La Brosse (Saint-Ouen), le 20 septembre 1765 (2). Le 6 octobre 1767, Montmorency se remaria avec Charlotte-Anne-Françoise de Montmorency-Luxembourg, née le 17 novembre 1751, fille d'Anne-François de Montmorency-Luxembourg, duc de Montmorency, comte de Tancarville et de Gournay, et de LouiseFrançoise-Pauline de Montmorency-Luxembourg, fille unique du prince de Tingry. Montmorency obtint par ce mariage le titre de duc avec 200,000 livres de rente (3). Mme de Montmorency fut nommée en 1771 dame de Madame la Dauphine à la place de la duchesse de Boufflers qui s'était retirée, et elle demeura dame d'honneur de Marie-Antoinette quand cette princesse devint reine. La duchesse de Montmorency apporta à son mari le duché et les immenses biens de sa branche. Ces biens étaient en grande partie situés en Normandie, entre Paris et la mer, et le duc de MontmorencyLuxembourg, disait : « Je donnerai en dot à ma fille >> aînée la rive droite de la Seine et la rive gauche à la >> cadette. » Cette fille cadette, Anne-Angélique, mourut à Genève à 16 ans, et l'aînée recueillit toute l'immense fortune de son père. (1) Archives du château de Modave, t.VIII; Correspondance, no 9 à 13. (2) Ibidem, no 17. (3) Ibidem, nos 23 et 24. |