1. Guillaume de Survillers, échevin de Modave en 1442, 1447, 1461. Comme Guillaume de Survillers prétendait tenir sa propriété en fief du seigneur de Modave et n'être pas obligé d'obéir aux plaids généraux, Jean Hustin demanda aux mayeur et échevins de sa cour «< ung bon, vray et juste recort sur che qu'ils en >> salvoient et wardoient. » Les échevins recordèrent, le 25 mai 1461, que « le tour, mayson, assise et porprise >> condist de Sovilew entirement est delle haulteur de » Modale et doit alle dite haulteur obeysanche de plais » generals (1). » Là ne s'arrêtèrent point les prétentions du propriétaire de Survillers. Ayant été assigné par un certain Godefrin de Pawe (Pailhe) devant la cour de Modave, il allégua «< quil ne debvoit nulle obeyssance >> alle ditte justice et qui ne debvoit fourque de servir » son fief quant le cas le requeroit, quil avoit luy >> meisme haulte court et jugeur à Sovilleir et que ilh >> navoit oncque obeyt a plais general... Adont le sei» gneur de Modale entrat en la cause pour defendre » son haulteur et seignourye contre le dit Wilheame. » Le 8 novembre 1461, celui-ci dut reconnaître « que le >> lieu dit de Sovilleir est tenut de faire parelhe service » et payer tailles, redevabliteit et droitures au dit sei» gneur de Modaule comme les aultres manans delle >> ditte vilhe et haulteur de Modaule. Et renonchat >> ledit Wilheame a ung record qui astoit escrit et »saelet que ilh avoit mis en remidrement de ses » raisnes, qui avoit esteit rendut par le court qui se » disoit de Sovilleir, meisme qui faisoit mention que >> le dit Wilheame astoit seigneur de Sovilleir et quil » avoit audit lieu useit de cas de haulteur (2). »

2. Catherine, fille du précédent, épousa Jean de Skeuvre, dit de Champillon. I intervint avec son beau-père dans l'accord de 1461, fit relief en 1465 et mourut sans enfants.

(1) Archives du château de Modave, no 26 de l'Inventaire général. (2) Ibidem, no 27.

Rde la

3. Marie de Champillon, sœur aînée du précédent, épousa Thiébault, «< manant à Asseche. » Il fit relief de la terre de Soville, et, le 4 mai 1479, Jean Hustin le confirma dans la succession de cette terre « asscavoir tour » de pierre, court, maison, pret, bois, terres, etc. (1). »

RUINE DE SURVILLERS.

(1) Archives de l'église de Modave.

4. Jean de Survillers, leur fils et successeur, releva, le 4 janvier 1519 « sique novel heritier la thour de Soviller,» sous le nom de Jean Delvaux (1). Il est ainsi nommé parce qu'il habitait précédemment la ferme du Val-sous-Tibermont, appartenant à sa famille. Sa tombe est dans l'église de Modave. Le défunt y est représenté à genoux devant le crucifix. Au-dessous se lit l'inscription suivante :

Icy gist mort vivāt p lon renon Jan de Surviller por q est chune sapmoine de la le vedredy une mese ordōnee. Or pōns chers amys q lame soit être les poure mise. Le 28 de 8bre 1552 (2).

5. Pirchon ou Pierre de Trois-Maisons, puis de Survillers, fils du précédent. Il était d'abord brasseur à Trois-Maisons; il changea son nom, en venant habiter Survillers. Il acquitte des paies à l'église, à partir de 1553. Il est échevin de Modave en 1564, 1565, 1571.

6. Jean de Survillers, frère du précédent. Il habita d'abord la ferme du Val-sous-Tibermont ; il est désigné en 1563, du nom de Jean de Valle de Survillers, citoyen de Liége. On voit en 1568 qu'il est frère de Pirchon de Survillers. Il vint résider à Survillers à la mort de son frère et fit relief le 13 mars 1572 (3). Il est échevin de Modave en 1575. Dans un acte de 1580, il agit comme mayeur, au nom du souverain-mayeur de Modave, Jacques de Jupille.

7. Elisabeth de Survillers, fille du précédent, épousa Henri Werpen, échevin de Modave en 1616 et 1625. Leur tombe, dans l'église de Modave, porte les armes

(1) Modave. Reliefs 1423-1572, fol. 8, aux archives de l'Etat à Liége. (2) Traduction: Ici git mort (qui était en son) vivant par long renom Jean de Survillers, pour qui est ordonnée une messe chaque semaine de l'an. Or (maintenant) prions, chers amis, que l'âme soit entre les pauvres mises.

(3) Grand-Modave, reliefs 1423-1572, fol. 31 vo, 34 vo, 37, 41 vo.

des Werpen et des Survillers, avec l'inscription sui

vante :

Icy gisent honble home mre Henry Werpent eschevin de Modave qvi trespassa le 14 d'avril 1634, et madelle Elisabeth de Sorville, son espevse, qvi movrvt le 17 de 7bre 1635. Priez Diev povr levrs ames. Ceste reparation est faicte par levrs filles Marg. Elz.

Outre ces deux filles, Marguerite et Elisabeth, ils avaient un fils qui suit.

8. Nicolas Werpen, époux de Marie Michotte. Sa veuve releva, le 10 novembre 1643, la tour, cense, appendices et appartenances de Survillers. Ils eurent pour enfants :

1o Le Révérend Henri Werpen, licencié en théologie, professeur au Séminaire de Liége.

2o Elisabeth, épouse de Denis de Bras.

3o Béatrix, épouse de Jean Delmotte.
4° Marie.

5o Jeanne, qui suit.

9. Jeanne Werpen épousa, par contrat du 22 février 1645, Henri de Jamaigne, né au village de ce nom.

10. Henri de Jamaigne, mayeur de Modave, releva Survillers le 16 janvier 1648, le 29 janvier 1676 et le 16 février 1685. Il épousa :

1o Anne-Marie de Ville, fille du major de Ville et d'Elisabeth de Saint-Vittu.

2o Julienne Struvay, après le décès de sa première femme, morte en 1696. Lui-même mourut en 1722. Il fut complètement ruiné, et ses biens furent plusieurs fois saisis, mais son frère, Lambert de Jamaigne, curé de Hamois, en fit le purgement, releva Survillers le 6 avril 1701 et y laissa son frère. Pressé par ses créanciers, Henri de Jamaigne demanda à l'official de Liége et obtint, le 15 janvier 1706, un an de sursis de payement. Dans sa supplique, qui nous donne une idée des malheurs amenés par les guerres, il expose

quomodo antehac colonia quam jure dominii possi» debat in superiori villario sub districtu de Modave >> per infortunium fuerit exusta ac de illa occasione » ultra mille imperiales damnificatus fuerit, cumque >> eam maximis cum difficultatibus reparari curasset, >> onera illi incumbentia persolvere non valens ob >> alia continua infortunia sequentia et temporum cala>> mitates, cum pluries fuerit per milites domi suæ >> totaliter expoliatus ac ruri omnia sua grana et pa>> bula perdiderit, debuit tandem pati se eadem sua >> colonia et omnibus aliis suis bonis immobilibus >> evinci adeo ut nunc quinque prolibus victum sibi comparandi incapacibus gravatus existens miserrimam ducat vitam aratrum immittendo in terras ad >> Dominum pastorem de Hamoy suum fratrem spec>> tantes donec favente cœlo ad meliorem possit aspi>> rare fortunam (1). »

11. Jean-François de Jamaigne, dernier mayeur de Modave, fils du précédent, épousa Marie-Joseph Petithan et mourut en 1799.

6o Les héritages du Postice. Ce fief comprenait un certain nombre de biens, notamment la maison située près du cimetière de l'église et destinée à devenir l'école de Modave.

Les héritages du Postice appartenaient au XIVe siècle à Walther de Modave, qualifié aussi le borgne du Postice. Il transporta ces biens, qui étaient un plein fief, à Arnould de Modave, vers l'an 1405.

Arnould eut un fils, Henri dit de Gendron, et une fille Isabelle. Le Postice passa à Isabelle, et Henri de Gendron en fit relief au nom de sa sœur. Isabelle épousa Jean de Sorée qui releva les biens du Postice

(1) Archives de l'église de Modave.