Imágenes de páginas
PDF
EPUB

meis deveront et polront mettre leurs mains et metteront az biens delle dite deisme de Thourynne en continuwant ledit stut des syez ans durans voir parmi payant et rendant cascun an ausdis singneurs doyen et capitle de Saint Poul le somme des deux cens et trengte deux escus dor guilhemmus susdis az termes, lieux et jour chidevant escripts aveucque toutes autres debittes ainssi; et que de la en avant ilz lesdis ploiges et principalz seront ausy tenus de institueir et remettre tantoist et sens delay en lieu de ladite damoiselle Jehenne deviee, ung aultre ploige suffisant, voir par le greit et consent dedit capitle, lequel semblablement soy obligerat a tenir les promissions, obligacions et condicions chideseure escriptes et declarees en bonne foid et sens de rins alleir encontre. Et pourtant a tout ce que dit est paravant fait et declareit lesdis damoiselle Jehanne accenseresse et les ploiges et principalz cascun pour ly promisent en ma main le notaire stipulant par leur foid pleine en lieu de seriment et sour paine dexcommunication et obligacion de leurs meubles et hiretaiges, etc, a tenir bonnement et loyaulement a accomplir sens de rins alleir allencontre. Et renunchont a toutes privileges, franchieses, etc, samblablement comme chidevant est plus plainement faite expresse mention, pour quen doncque lesdis singneurs et lesdis accenseresse et ploiges en demandont a moy notaire subescript a avoir ung ou plusseurs puble instrument en le meilheure fourme que faire se devoit. Che fut fait en lan, moys, indiction, pontification, lieu, jour, heure chideseure escrips et declareis; presens honnoraubles et vailhantes personnes Collart de Hosden, advoweit d'Amay, Baulduyn le bastart de Glymez, Jehan Godefroid de Blehen et Renier de Rulinghen compteur delle egliese Saint Poul, tous tesmongs ad ce specialment huchies et appelleis.

Et je Paulus Rogar de Thourinnes le Tyex preistre del dioceit de Liege et puble delle auctoriteit imperial notaire, a tous convens, obligations, promissions, conditions et a toutes aultres chousez premisses dont chidevant est faite mention, aveucques les prenommeis tesmoingnes aie esteit presens et ensi les aye veyut et oyut faire. Et par tant cesti present puble instrument escript dune aultre main fidele, moy occupeis en aultres besongnes, je lay en cesti publike forme redigyet, escript et publyet et mon propre nomme et signe manueil acustumeit subscript et imprinteit aveucques les saels des deseur nommeis accenseur et ploigez adce specialement requis en signe et en tesmoinaige de veriteit de toutez lez singuleirs chouses premisses.

Original sur parchemin avec sept doubles queues de parchemin; deux sceaux sont restés.

UNE PROCESSION A STAVELOT EN 1509

Le document publié ci-dessous est la description d'une procession faite, le 4 mars 1509, par les moines de Stavelot unis à ceux de Malmédy, sous la présidence de leur abbé Guillaume de Manderscheidt. Ce document a été écrit, au lendemain des événements dont il perpétue le souvenir, par un moine de Stavelot, sur le dernier feuillet d'un manuscrit du XIe siècle, le vita Remacli. Ancienne propriété de l'abbaye, ce codex, recouvert en bois, compte cent vingt-huit feuillets de parchemin. Il est conservé à la Bibliothèque royale de Bruxelles, sous le numéro 12459, et mesure 31 centimètres de longueur sur 23 1/2 de largeur. Notre texte couvre exactement le verso du dernier feuillet.

Les premières années du XVIe siècle furent une période de troubles pour la principauté de StavelotMalmédy (1). Le comté de Logne faisait depuis longtemps partie de la principauté lorsque, en 1427, l'abbé Jean de Geuzaine le donna en engagère à la famille des La Mark. Cet acte fut la source de nombreux malheurs pour la contrée. Environ deux siècles après, et

(1) Villers, Histoire des abbés-princes de Stavelot, t. I, p. 200 à 212; de Noüe, Histoire de Stavelot, p. 263 à 282.

dès les premières années de ses fonctions abbatiales, Guillaume de Manderscheidt voulut replacer Logne sous son autorité immédiate. Cette entreprise lui suscita l'inimitié des La Mark et attira de nouvelles calamités sur le pays. La sécurité ne lui revint, si l'on en croit Villers, qu'en 1521 (1), grâce à l'intervention des troupes impériales qui rasèrent le château. C'est probablement à l'occasion de ces désordres et pour implorer la miséricorde divine, que Guillaume ordonna la cérémonie rappelée par notre texte. De là ces expressions : l'abbé décide de chanter une messe qualis in tribulacionibus et necessitatibus dici consuevit; dans le cortège les frères entonnent des cantiques turbulento tempori congrua.

Ce récit atteste la présence de Guillaume de Manderscheidt à Stavelot pendant trois jours consécutifs, en mars 1509; Villers affirme donc à tort que les démêlés relatifs au comté de Logne empêchèrent cet abbé de rentrer dans l'un ou l'autre de ses deux monastères pendant quatorze ans (2). La Biographie nationale répète la même erreur (3).

A. DELESCLUSE,

Avocat près la Cour d'appel.

Description d'une procession faite, le 4 mars 1509, par les moines de Stavelot unis à ceux de Malmedy, sous la présidence de leur abbé Guillaume de Manderscheidt.

Anno domini millesimo quingentesimo nono mense marcii die quarta que in dominica occurrit illustris vir reverendus in christo pater et dominus dompnus guilhelmus ex comitibus de Manderscheit abbas stabulensis et malmundariensis cenobiorum pie intencionis et consideracionis affectu votivam in hoc stabulensi monas

(1) Villers, loc. cit., p. 204.

(2) Villers, loc. cit., p. 203.

(3) Biographie nationale, t. XIII, col. 312.

terio statuit decantari missam qualis videlicet in tribulacionibus et necessitatibus dici consuevit, quam et ipse in persona eo die devotissime celebravit. Hanc quippe missam precessit processio veneranda sub qua deportabantur corpora sanctorum quorum scrinia sive feretra hic non incongrue veniunt annotanda. In primis exierunt ex hoc monasterio feretrum beati Remacli feretrumque beati Baboleni cum nonnullis aliis iocalibus et reliquiis preciosissimis. Item ex monasterio malmundariensi jussu prefati domini abbatis allata fuerunt in hoc stabulense monasterium tanquam caput a quo cetera membra dependent feretrum gloriossimi martiris sancti Quirini, feretraquoque sanctorum Petri Justi et loculus Philippi, ex Ladernaco vero scrinium sancti Simetrii martiris de quibus talis in progressu servabatur ordo. Nam post cruciferarios cum vexillis, post cereferarios cum torticiis sive cereis qui primi quidem huiusce modi processionis aciem tenuerunt, succedebant et alia luminaria immo quadringenta et amplius que per turmas divisa sparsim inter feretra incesserunt. Exinde imago beate Marie virginis cum nonnullis aliis imaginibus previis, capite sancti Alexandri subsequente. Post hoc consequebantur feretra sanctorum scilicet Philippi Baboleni Simetrii Justi Petri, feretrumque sancti Quirini et feretrum sancti Remacli. Post que feretra, clerus, et fratres tam malmundariensis quam stabulensis cenobiorum cantica turbulento tempori congrua persolventes. Postremo vero venerabile sacramentum precedentibus iocalibus et reliquiis pretactis. Turba autem utriusque sexus que precedebat et que sequebatur ex coniectura et indicacione expertorum accedebat ad quinque milia hominum. Inter quos audires per alta cordis suspiria singultus glorificancium et laudancium deum in sanctis suis. Non enim arbitror cuiquam racione utenti tam saxeum pectus quod ad aspectum tam felicissime triumphantisque beatorum societatis pre gaudio non emolliatur usque ad lacrimarum compunctionem. Huius siquidem processionis circuitus fuit ab egressu e monasterio ascendendo directo tramite per forum in vicum qui ducit leodium, et inde descendendo per ruellam que dicitur canum (1), in viam malmundariensem, et ex ea immediate intrando (ruptis sepibus) in pratum ecclesie illud quadrangulariter girando usque ad inferiorem eius partem ibidem circa officinas in ecclesiam iterum revertendo ubi facto sermone inchoabatur missa.

(1) La ruelle des chiens ou chiens rue, partait de la grand'place et aboutissait au monastère; le nom de « chien rues » s'est changé en celui de «< chemin rue », nom que le peuple lui donne encore aujourd'hui, tandis que le nom officiel est «< rue haute ».

Sabbato precedenti post prandium advenenienti glorioso martiri sancto Quirino et suis complicibus domnus abbas prefatus et conventus stabulensis in albis et cappis una cum populo processerunt ob viam usque in agrum qui dicitur terminus pusionum (1) illos ibidem honorifice et cum ingenti gaudio suscipiendos, et in crastino facto prandio eousque pari modo ducatum prebuerunt devote reverenter et humilime omnibus vale dicentes.

(1) Ce lieu dit est encore connu aujourd'hui sous le nom de « Pouhon »; il se trouve à droite de l'endroit où se rejoignent l'ancienne et la nouvelle route de Malmédy et confine à l'Eau Rouge.

« AnteriorContinuar »